Une longue valse de visites diplomatiques

La visite du SG de l’ONU dans la région constituerait assurément un tournant décisif pour la cause sahraouie. Elle intervient moins d’un mois après celle effectuée en février dernier par son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, dans les camps de réfugiés, lors de laquelle il avait eu des entretiens avec les responsables sahraouis, à leur tête le président Mohamed Abdelaziz. Elle fait suite à une précédente rencontre entre M. Ross et la délégation sahraouie chargée des négociations. Un déplacement qui intervient dans le sillage de la poursuite des efforts onusiens pour le règlement du conflit en relançant les négociations entre les deux parties (Maroc et Front Polisario) avant de soumettre, en avril 2016 son rapport au Conseil de sécurité portant sa vision d’un règlement. Au terme de sa tournée dans la région, M. Ross avait réaffirmé que « le Secrétaire général de l’ONU a réitéré sa compréhension du processus dans sa déclaration du 4 novembre (2015) en appelant à de véritables négociations qui doivent être lancées dans les prochains mois et devant aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui ». L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a réitéré également le 8 décembre dernier à New York, la position de Ban Ki-moon pour une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. « En guise de conclusion, je souligne encore que durant mes nombreux échanges, différentes interprétations sur l’objectif de ma mission et la portée de mon mandat ont été exprimées. Pour restaurer la clarté, le Secrétaire général de l’ONU (Ban Ki-moon) a réitéré sa compréhension du processus dans sa déclaration du 4 novembre », a indiqué M. Ross, dont une copie du briefing présenté au Conseil de sécurité a été obtenue par l’APS. « Il (Ban Ki-moon) a souligné que le but du processus est de parvenir à un accord sur le statut définitif du Sahara occidental et il m’a chargé d’intensifier mes efforts pour faciliter l’entrée des deux parties (en conflit, le Maroc et le Front Polisario) dans des négociations sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable accordant au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination », avait insisté M. Ross dans son briefing au Conseil de sécurité, qui a duré deux heures et tenu sous la présidence des Etats-Unis. Il a relevé que le Secrétaire général de l’ONU accordait une intention particulière à la question sahraouie qui nécessite « une solution urgente », affirmant que la persistance de ce conflit pourrait constituer « une bombe à retardement » qu’aucun acteur n’est en mesure d’atténuer les effets à lui seul.
Le Maroc campe sur ses positions
Malheureusement, selon M. Ross, ses efforts déployés durant sa navette diplomatique dans la région pour ramener les deux parties à se réunir n’ont pas été fructueux en raison de la position de l’occupant marocain. En dépit de l’avis favorable exprimé par le Front Polisario pour reprendre des négociations directes même en l’absence de nouvelles idées, « le Maroc a campé sur ses positions en refusant d’engager de nouveaux pourparlers », a regretté le responsable onusien. Le Maroc ne voulait pas entendre parler de négociations sur le statut juridique du Sahara, pourtant exigées par l’ONU, et « voulait se limiter à des discussions sur les détails de son initiative d’autonomie », a encore regretté M. Ross. Rabat voulait, en effet, torpiller les actions de médiation de M. Ross en lui imposant en novembre dernier la condition de ramener d’autres parties à la table des négociations comme une partie prenante ou du moins un acteur, alors que la question sahraouie est une affaire onusienne inscrite au chapitre des territoires à décoloniser conformément aux règles du droit international en la matière. Ahmed Boukhari, membre de la délégation sahraouie de négociation, avait déjà souligné que l’» intransigeance » du Maroc est le « seul obstacle » devant les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution au conflit sahraoui, appelant le Conseil de sécurité à « exercer des pressions » sur le royaume marocain afin qu’il « se conforme à la légitimité internationale ». Le diplomate sahraoui avait réaffirmé que la seule solution au conflit du Sahara occidental passe par l’organisation d’un référendum « libre, juste et impartial devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination ». Renouvelant la coopération du Front Polisario avec l’ONU, M. Boukhari avait souligné que la visite de M. Ross s’inscrit dans le cadre des efforts de l’ONU pour relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc pour la décolonisation du Sahara occidental.
Tournée décisive du S. G. de l’Onu dans la région : Ban Ki-moon, un pari pour sortir la question sahraouie du statu quo
Le Secrétaire général des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, a entamé hier, samedi, sa visite (très attendue) dans les camps de réfugiés, ensuite dans les territoires libérés de Bir Lehlou, dans le cadre de sa tournée dans la région, qui le conduira également aujourd’hui, dimanche, à Alger, pour parachever son rapport sur la situation au Sahara occidental qu’il soumettra au Conseil de sécurité en avril prochain.
Arrivé dans la matinée à Smara à bord d’un hélicoptère, M. Ban était accompagné d’une délégation onusienne, parmi laquelle se trouvait son Envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross. Il a été accueilli par les autorités locales de la wilaya de Smara et des milliers de réfugiés sahraouis, alors qu’un détachement de l’Armée de libération sahraouie (ALS) lui rendait les honneurs. Dans la deuxième étape de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis, après celle de Smara, le SG de l’ONU a été reçu à Chahid Al Hafedh par le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avant d’être reçu pour des entretiens de haut niveau par le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario. A la faveur de ce déplacement, comme souligné dernièrement par le chef des négociateurs sahraouis, Khatri Addouh, l’occasion sera pour le SG de l’ONU « de voir comment pousser le processus de négociation et la recherche d’une s
olution pacifique au Sahara occidental » entre les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario. « Faire avancer la situation au Sahara occidental est important », avait fait valoir vendredi M. Ban à Nouakchott. « J’entends apporter ma pierre aux négociations engagées pour régler ce différend de longue date et favoriser les pourparlers afin que les réfugiés sahraouis puissent rentrer chez eux au Sahara occidental dans la dignité », avait-il soutenu. Pour sa part, le Premier ministre sahraoui, Taleb Omar, a précisé que la question sahraouie s’apprête à entamer une nouvelle étape notamment après avoir acquis plus de reconnaissance au niveau régional et international et après que « le Maroc se soit avéré une partie entravant la solution pacifique à travers son refus de la visite de Ban Ki-moon ». Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohammed Salem Ould Salek, a indiqué de son côté vendredi dernier, à Chahid Al Hafedh, que la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, l’exploitation illégale par le Maroc des richesses sahraouies et l’organisation du référendum d’autodétermination sont les trois dossiers qui seront abordés par les responsables sahraouis et le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que lors de cette rencontre avec M. Ban, les responsables sahraouis vont insister sur l’urgence de l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. La Minurso doit achever sa mission pour laquelle elle a été engagée depuis 1991, en organisant un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, a souligné M. Ould Salek, affirmant que cette question sera abordée avec M. Ban, à l’occasion de sa visite. L’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’hommes dans les territoires occupés sera également évoqué, a indiqué M. Ould Salek, ajoutant que la partie sahraouie va exiger que des enquêtes soient faites sur les violations, les dépassements, les exactions et la pratique de la torture par les forces d’occupation marocaines contre les Sahraouis. « Nous soulèverons toutes ces questions », a-t-il notamment indiqué. La question des ressources sahraouies et l’exploitation illégale par le Maroc de ses richesses sera également abordée. « Nous allons exiger l’arrêt immédiat de ces pratiques coloniales », a ajouté le responsable sahraoui, indiquant que les Nations unies doivent assumer leurs responsabilités quant à l’application des résolutions internationales. De son côté, le coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, Mohammed Kheddad, a expliqué que la partie sahraouie demeure déterminée à soutenir les efforts des Nations unies pour la résolution du conflit au Sahara occidental occupé. M. Kheddad a souhaité que la visite de M. Ban « apportera un nouveau souffle à ce processus de décolonisation du Sahara occidental ». 
Ban Ki-moon entame une visite en Algérie
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est arrivé samedi soir à Alger dans le cadre de sa tournée dans la région en vue de relancer les négociations pour le règlement du conflit au Sahara occidental, opposant le Maroc et le Front Polisario.
Le SG de l’ONU a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
Durant sa visite en Algérie, Ban Ki-moon s’entretiendra avec M. Lamamra, ainsi qu’avec de hauts responsables de l’Etat.
Durant la journée de samedi, Ban Ki-moon s’est rendu dans les camps des réfugiés sahraouis où il a eu des entretiens avec des responsables sahraouis dont le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario. Source APS
http://www.reporters.dz/index.php/l-info-en-continu/ban-ki-moon-entame-une-visite-en-algerie

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