La société civile algérienne se mobilise pour le peuple sahraoui

En présence notamment de plusieurs élus locaux, de représentants associatifs et sahraouis, l’APC d’Alger-Centre, jumelée avec la ville de Laâyoune, a organisé hier une rencontre citoyenne de solidarité avec le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination au Centre culturel Larbi-Ben-M’hidi à Alger. La rencontre intervient alors que Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations-Unies, est en visite dans la région.
Rafik Aiouaz – Alger (Le Soir) – «Il faut que Ban Ki-moon ait le courage d’avoir une position forte et claire !» assène Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), lors de sa prise de parole. 
Le premier orateur de la rencontre a appelé l’ONU à entreprendre des actions franches pour que cesse l’oppression du peuple sahraoui qui, selon lui, est victime d’une politique répressive liée à des intérêts étrangers. «La position de l’Algérie a toujours été la même, c’est une question de justice. Nous n’avons en revanche aucun problème avec le peuple marocain», a-t-il précisé. Farouk Ksentini a rappelé le soutien dont bénéficie le royaume du Maroc de la part de pays européens, la France en tête, pour mener une politique injuste et illégale pour maintenir les intérêts occidentaux dans la région. Selon lui, la France pense ou fait penser au Maroc qu’il n’y aura pas de paix sans annexion du Sahara occidental.
Une visite synonyme de victoire
Saïda Bounab, présidente du groupe d’amitié Algérie-Sahara occidental, participe régulièrement à des visites dans les camps sahraouis, la dernière, lors des inondations de Tindouf. Pour la représentante parlementaire, le peuple sahraoui a envoyé un message fort d’un peuple mature et organisé avec des institutions politiques et économiques fortes. Saïda Bounab a également salué le rôle que joue la femme sahraouie depuis 40 ans de lutte pour les droits des Sahraouis après avoir désigné cette première visite de Ban Ki-moon dans la région, à quelques mois du terme de son mandat onusien, comme une victoire pour tous ceux qui soutiennent la cause sahraouie. Pour la présidente du groupe d’amitié Algérie-Sahara occidental, il est nécessaire désormais d’atteindre trois objectifs : l’arrêt de l’accaparation des richesses du Sahara occidental, l’ouverture de l’étau marocain autour des Sahraouis pour faciliter les missions d’observation et d’aide des organisations humanitaires et l’organisation dans les meilleurs délais du référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui. 
L’ONU a, justement, mandat de l’organiser alors que le Maroc persiste à s’y opposer.
Aux intempéries de l’automne dernier lors desquelles les Sahraouis ont subi d’importantes inondations, leurs conditions de vie difficiles sont apparues au grand jour. Une situation alarmante selon Saïda Benhabilès, présidente du Croissant-Rouge algérien qui parle de «tentative d’affamer le peuple sahraoui» à travers la baisse conséquente des aides européennes et américaines destinées à des populations qui tentent tant bien que mal de survivre. 
Après sa visite aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf hier, Ban Ki-moon doit rencontrer le Président Bouteflika aujourd’hui. En avril, le secrétaire général de l’ONU présentera un rapport sur le Sahara occidental au Conseil de sécurité.
R. A.

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