Par Yahya Ould Ahmedou
A la fin d’une conversation rapportée par la station Médi1 la semaine dernière, M. BAN KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies, aurait déclaré à S.M. MOHAMED VI que la MINURSO « était tenue d’achever sa mission… ».Qu’est-ce à dire ?
Les observateurs de ce dossier sont unanimes pour dire qu’il est largement temps de lui trouver une solution juste et définitive, car il a tellement perduré qu’il est malaisé aujourd’hui de situer son point de départ réel.
A-t-il commencé dès la fin du 19ème siècle lors de la conférence de Berlin, qui a consacré l’occupation de la Saguiet Alhamra et de Ouad Dheheb par l’Espagne ?
-ou alors le problème a été posé en 1963 lorsque les Nations-Unies ont inscrit le territoire sur la liste des « territoires non autonomes » ?
-ou bien le dossier est-il devenu d’actualité quand les Sahraouis ont opté pour le choix de la lutte armée pour libérer leur pays en 1973 par la création du Front POLISARIO et en lançant les premières attaques armées sur les garnisons espagnoles ?
Quoiqu’il en soit, la situation actuelle est le résultat, après une longue liste de développements de l’accord tripartite de Madrid de novembre 1975 signé entre un gouvernement espagnol évanescent d’une part et le Maroc et la Mauritanie, d’autre part.
Le plus étrange est que cet accord, dépourvu de la légalité internationale au départ, a été vidé de toute substance en 1979, quand la Mauritanie s’est retirée du conflit alors que le Maroc investissait de force Tiris Algharbia.
L’affrontement armé s’est ainsi poursuivi entre le Polisario et le Maroc jusqu’en 1991, quand ce dernier a été amené à demander un cessez-le-feu en vue de la préparation d’un referendum d’autodétermination, pour lequel les Nations Unies ont créé la MINURSO (MIssion des Nations Unies pour un Referendum au Sahara Occidental).
Du vivant de S.M. HassanII (Rahimehou Allah), des progrès lents mais réguliers ont été enregistrés dans les négociations : déterminations de la liste des électeurs, fixation des choix à leur proposer (indépendance, intégration, autonomie interne), signature des accords de Houston sous la supervision de M. James Baker, alors représentant du Secrétaire Général des Nations Unies, … etc.
Malheureusement, l’équipe de S.M. Mohamed VI, n’a œuvré que pour la politique du fait accompli et pour tourner le dos aux engagements internationaux jusqu’à arriver à fermer la porte aux responsables des Nations Unies et aboutir enfin à la déclaration du Roi le 7/11/2014 : »le Sahara Occidental restera marocain jusqu’à ce que Dieu hérite de la Terre et de ses Habitants ».
Avec cette déclaration qui ne laisse de place à aucune interprétation, le rideau est tombé sur 23ans de négociations pour trouver une solution négociée à valider par un referendum d’autodétermination, seul gage de la légalité internationale.
Le mandat actuel de la MINURSO se termine le 30avril 2015.
Nul ne doute que les Nations Unies disposent, aujourd’hui, d’une vaste expérience dans la solution des conflits, particulièrement de décolonisation (Namibie, anciennes colonies portugaises d’Afrique, Timor – Est … etc.).
Toutefois cette situation ne semble offrir que deux choix possibles : ou bien la Communauté Internationale maintient le referendum sur la base des accords déjà signés par les deux parties, ou bien les Nations Unies se désengagent du dossier, le ramenant à la situation de 1991, c’est-à-dire remettre la Maroc et le Polisario face-à-face.
Agence Nouakchott d’Information (Nouakchott)
6 FÉVRIER 2015
http://ani.mr/fr/node/382
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