Alger et Paris tournent une nouvelle page de leur histoire

L’Algérie participera aux festivités officielles de la fête nationale du 14 juillet en France pour commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale. L’information circulait depuis plusieurs jours déjà et nourrissait les discussions sur les réseaux sociaux. 
Elle a été confirmée, hier, par le chef de la diplomatie Ramtane Lamamra, montrant ainsi que les relations entre Alger et Paris sont parvenues à un tournant après lequel bien des questions et des tabous hérités de la séquence coloniale semblent avoir été réglés et que les deux pays regardent maintenant vers l’avenir. Une première, donc, que de voir l’Algérie et des représentants de l’ANP participer à une fête si emblématique de l’Histoire de France, son empire, ses guerres, ses défaites aussi. Mais ce n’est pas non plus la révolution.
Depuis la fin des années quatre-vingt-dix et l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays, les relations entre l’Algérie et la France, en dépit de nombreux couacs, semblent, en effet, être mieux régulées et surtout dépassionnées. La marque indiscutable de ce processus, toujours en cours par ailleurs et dont on attend qu’il se conforte dans son versant économique, réside dans les récents développements qui se sont produits au Sahel. L’aide apportée par l’Algérie à la France dans son opération Serval pour lutter contre les groupes armés islamistes d’Al Qaïda et consorts – au nom du combat antiterroriste et pour l’intangibilité des frontières et de la souveraineté du Mali dans ses territoires du Nord – constitue, il est vrai, un repère nouveau. Il indique que le temps passe et qu’avec lui les relations – y compris celles qui concernent deux pays confrontés à un passé commun, mais conflictuel – changent rapidement pour ne s’orienter que vers l’approche pragmatique des intérêts et défis communs. Il faut dire que Alger et Paris ont pris toutes les précautions nécessaires pour ne pas jouer avec des symboles propices aux interprétations les plus diverses et parfois les plus improductives pour deux Etats dont les intérêts communs ne sont plus à mesurer.
L’attention aux symboles
Côté français, tout a été préparé pour que le 14 juillet 2014 ne soit pas une fête exclusivement nationale, mais internationale et dédiée au centenaire de la Première Guerre mondiale. Le traditionnel défilé militaire accueillera des représentants des 72 pays belligérants de la Grande Guerre et de pays anciennement dominés et dont les ressortissants avaient jadis servi dans les troupes coloniales. « Ils seront rassemblés à l’occasion d’une fête nationale inédite, inédite parce qu’elle sera internationale », a indiqué récemment le chef de l’Etat français François Hollande, promettant une grande manifestation « pour la paix ». Pour la petite histoire : soldats en uniforme munis de leurs drapeaux et jeunes civils défileront sur les Champs-Elysées à Paris.
Côté algérien, le chef de la diplomatie Ramtane Lamamra a affirmé hier que «l’Algérie participera, dans le même format et dans les mêmes conditions que quatre-vingts autres nations, dont des citoyens sont tombés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, à la manifestation prévue à Paris à cet effet». «Le peuple algérien honore ses propres contributions à la liberté à travers le monde ». «Il assume toute son histoire ».
http://www.reporters.dz/lalgerie-sera-presente-aux-festivites-officielles-du-14-juillet-en-france-alger-et-paris-tournent-une-nouvelle-page-de-leur-histoire/11858

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