Sahara Occidental : La crédibilité de l’ONU à l’épreuve

A l’évidence, le représentant du front Polisario à l’ONU, M Ahmed Boukhari, a habitué l’opinion publique à des déclarations qui vont droit au but concernant la gestion du dossier du Sahara Occidental par l’instance onusienne et le conflit sahraoui de manière générale.
La dernière en date qui réagit au nouveau rapport du SG de l’ONU M. Ban Ki Moon, est importante puisqu’elle souligne une entrée fortement probable de la question sahraouie dans une « phase décisive » au Conseil de sécurité en 2015.
A titre de rappel, les détails du rapport onusien mettent en avant( prochainement en octobre 2014) une
première évaluation par le Conseil de sécurité de la démarche de Christopher Ross, et l’invitation aux deux parties en conflit, à « s’engager sérieusement » sur deux questions fondamentales que sont : « le contenu de la solution politique et la forme de l’autodétermination ».
Aussi , l’intervenant en arrive à la conclusion, qu’en l’absence de progrès, il y aura une « révision totale » du cadre du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc (défini, rappelle-t-on, en 2007 à travers la résolution 1754) ». 
Qu’est ce que cela signifie au juste? Dixit M. Boukhari,  » le chef de l’ONU ferait (alors) assumer au Conseil de sécurité (organe de décision) une lourde responsabilité et ce, soit pour aller de l’avant et résoudre définitivement le dossier sahraoui, dernier cas de colonialisme en Afrique, soit jeter l’éponge et ouvrir, par consequent les portes à l’inconnu dans une région qui a besoin de paix, de stabilité et de certitude pour son avenir « .
Il y a lieu de rappeler dans ce sens, que les pressions sur le Maroc, par rapport à sa politique de fuite en avant depuis prés de 40 ans, son absence totale de volonté (notamment lors des pourparlers) ainsi que ses crimes en matière de droits de l’homme et de dilapidation des richesses se font de plus en plus fortes.
D’un autre côté la résolution de ce conflit engage intensément la crédibilité des Nations Unies et du CS, dont la France membre à part entière, continue d’user de son droit de véto pour bloquer un referendum d’autodétermination juste et equitable et conforme à la légalité internationale. M. Moon a d’ailleurs souligné, dans son rapport, que « compte tenu de l’inscription du Sahara occidental sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963, les efforts de l’ONU restent d’une forte importance jusqu’à ce que le statut final du Sahara occidental soit défini ».
Et cela fait revenir M. Boukhari à la charge, indiquant que cette précision « met un terme aux tergiversations du Maroc qui cherche constamment à déformer la nature de la question du Sahara occidental ».
Droits de l’homme : le Maroc sur la sellette 
Dans son compte-rendu, le Patron de l’ONU a aussi épinglé Rabat sur sa main d’acier par rapport aux droits de l’homme, tout en appelant » les autorités marocaines à la mise en oeuvre des mesures et des dispositifs qu’elles se sont engagées à mettre en place  » pour le respect de cette grave question.
Il a, à cet égard, fait valoir la nécessité d’une « surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l’homme » du peuple sahraoui. L’autre recommandation sur laquelle a spécialement mis l’accent le S.G de l’ONU(pour la première fois) s’articule autour de la question des ressources naturelles du Sahara occidental, dont l’exploitation illégale par le Maroc et les societies étrangères contractantes, suscite une grande préoccupation du Front Polisario.
Il a, par ailleurs, ponctué son argumentaire par le besoin de mettre à contribution l’Union Africaine (UA) qui veut se joindre au processus de règlement ; chose que le Makhzen continue de refuser. A la lumière de tout cela,, on peut dire que le conflit sera prochainement à un tournant crucial !
La Tribune des Lecteurs, 13/04/2014

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