Plus de 80 blessés dans des manifestations : Répression féroce au Sahara occidental

Dans un message adressé dimanche dernier au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, appelle à la prise de mesures urgentes contre l’occupant marocain pour « mettre fin » à ses pratiques « barbares » contre les manifestants sahraouis.
La répression s’est encore une fois abattue sur des manifestants sahraouis, dans la ville d’El-Ayoun occupée. C’est paradoxalement au moment où la communauté internationale plaide pour l’élargissement des prérogatives de la mission de la Minurso à la protection des droits de l’Homme, que les forces d’occupation marocaines se sont acharnées, avec une extrême sauvagerie, sur des manifestants désarmés. 
Selon un bilan rendu public par le ministère des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l’étranger, plus de 80 personnes, dont des femmes, des personnes âgées, des mineurs, ont été grièvement blessées et plusieurs maisons saccagées, lors d’une manifestation organisée samedi dernier par des Sahraouis qui réclamaient leur droit à l’autodétermination et l’élargissement de la mission de la Minurso à la protection des droits de l’Homme. 
Dans un message adressé dimanche dernier au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, appelle à la prise de mesures urgentes contre l’occupant marocain pour mettre fin à ses pratiques « barbares » contre les manifestants sahraouis. Le nombre élevé des victimes de l’intervention « musclée » d’El Ayoun reflète « la cruauté et la violence aveugle des forces d’occupation marocaines contre les civils sahraouis dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, voire même des militants des droits de l’Homme », indique M. Abdelaziz. 
Tout en rappelant les efforts de Christopher Ross, « compromis par l’occupant marocain qui ne cesse de violer le droit humanitaire international », le président sahraoui a appelé par ailleurs le SG de l’ONU à intervenir pour la cessation du pillage des richesses du Sahara occidental. En signe de solidarité, des centaines de sympathisants avec la cause sahraouie ont pris part, samedi dernier, aux manifestations qui ont eu lieu dans dix villes espagnoles. 
Des manifestations qui interviennent au lendemain de l’audition par le juge de la Haute-Cour espagnole, Pablo Rafael Ruz Gutierrez, de deux experts espagnols, Carlos Martin Beristain et Francisco Etxeberria, qui avaient exhumé en juin 2013, de deux fosses communes, huit cadavres, dont deux d’enfants. Ces cadavres sont ceux de Sahraouis exécutés par arme à feu par des éléments de l’armée marocaine le 12 février 1976, lorsque l’Espagne exerçait encore officiellement comme puissance administrante du territoire, précise la même source. Pour sa part, le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Luis Almagro, a demandé de doter la Minurso d’une composante pour surveiller les droits de l’Homme, à l’issue d’une réunion à Montevideo avec l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique, Cheibani. Pris de court par les rapports successifs accablants des ONG internationales, à l’image de la Fondation Kennedy et Human Rights Watch, les autorités d’occupation marocaines s’entêtent à poursuivre leur violation des droits de l’Homme au Sahara occidental.
A. Louni
Horizons, 19/02/2014

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