Mali : Médiation et rapport de force

Au Mali, il n’est pas sûr, en effet, que Rabat cherche à faire jouer ses atouts uniquement pour l’intérêt de ce pays. Il y a des soupçons, en revanche, qu’il déploie ses efforts actuels uniquement dans le seul but de « contraindre » ceux fournis par l’Algérie, qu’il perçoit comme la seule source de ses problèmes au Sahara occidental. Une telle perception des choses est dommageable. Elle n’a pas d’autre effet que de créer un nouveau foyer de tension dans un Sahel déjà fortement fragilisé par l’impact du désordre libyen.
Le Sahel est aujourd’hui un espace géopolitique où s’expriment des luttes géostratégiques entre pays de la sous-région, d’une part, et entre des puissances internationales, d’autre part. Au milieu de ces acteurs, l’Algérie, de par sa position, ses frontières et ses capacités militaires supposées, occupe une place particulière. Elle n’est cependant ni la mieux placée ni la seule à être présente dans un terrain où les menaces sont légion et le jeu pas aussi clair qu’on veut le faire croire. 
En face d’elle, des pays proposent leur médiation pour ce qui concerne la crise malienne et participent aux côtés de puissances occidentales à la lutte antiterroriste et à la chasse aux islamo-gangsters qui évoluent entre le vortex libyen et le septentrion malien. Ils agissent sans doute dans le sens collectif et commun aux décisions prises par les Nations unies pour un Sahel politiquement apaisé et débarrassé au plan sécuritaire des groupes armés qui continuent de l’investir depuis des années. 
Cependant, ils poursuivent aussi des logiques d’Etat auxquelles il faut prêter attention en raison de l’esprit de concurrence et de leadership qui les anime et qui peut avoir des conséquences regrettables tant au niveau de l’objectif immédiat recherché – gagner la guerre contre le terrorisme – que pour la perspective d’une région politiquement et économiquement intégrée. 
Parmi ces pays, le Maroc, dont il faut suivre l’action politique et diplomatique actuelle en direction du Mali. Son initiative de prendre langue avec les dirigeants indépendantistes du MNLA indique son intention de prendre part à un dossier dont il s’est, du moins publiquement, éloigné jusqu’ici. Elle semble répondre, à première vue, à une intention individuelle, mais néanmoins bien vue par des partenaires français et américains de contribuer à une solution à la crise au nord du Mali. C’est du moins ce qui est affirmé publiquement à Rabat et dans toutes les places mondiales où la diplomatie marocaine s’exprime au sujet du Sahel. 
Dans la réalité, il est toutefois des éléments qui appellent à d’autres lectures, pas toujours rassurantes par ailleurs. Au Mali, il n’est pas sûr, en effet, que Rabat cherche à faire jouer ses atouts uniquement pour l’intérêt de ce pays. Il y a des soupçons, en revanche, qu’il déploie ses efforts actuels uniquement dans le seul but de « contraindre » ceux fournis par l’Algérie, qu’il perçoit comme la seule source de ses problèmes au Sahara occidental. Une telle perception des choses est dommageable. Elle n’a pas d’autre effet que de créer un nouveau foyer de tension dans un Sahel déjà fortement fragilisé par l’impact du désordre libyen.
Reportersdz, 17/02/2014

A cause du veto de la France au Conseil de Sécurité, la MINURSO (mission de l’ONU au Sahara Occidental) ne peut rapporter sur la situation des droits de l’homme dans cette dernière colonie africaine.
En vue de mettre fin à cette anomalie, nous vous prions de bien vouloir signer cette pétition adressée à Ban Ki-moon pour demander l’élargissement du mandat de la MINURSO pour la surveillance des droits de l’homme : 

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Ban_Kimoon_Elargir_les_competences_de_la_MINURSO_pour_la_supervision_du_respect_des_dr/?copy

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