Selon l’hebdomadaire marocain Ma waraâ el-hadeth
L’Algérie craindrait un dépôt de plainte du Maroc à La Haye
La guerre de succession, si succession il y aura au président Bouteflika, semble avoir donné du tonus à certains dirigeants qui, via des relais médiatiques marocains, tentent de brouiller les cartes en avançant une fragilité de l’Etat algérien.
Les responsables algériens, occupés à se tirailler, seraient en mauvaise posture, à en croire un journal au service du Makhzen. La guerre clanique dont a fait écho ces derniers jours la presse algérienne et qui opposerait le Département du renseignement et de la sécurité à la Présidence aurait fragilisé le pays ; une bonne occasion, semblent vouloir dire certains porte-étendards de la vision colonialiste de la monarchie chérifienne, pour faire passer le projet concernant l’application immédiate du régime d’autonomie du Sahara occidental sans passer par un référendum, comme souhaité par nombre de pays, dont l’Algérie. En effet, une récente virée du ministre des Affaires étrangères marocain, Saad Eddine Otmani, au royaume des Pays-Bas, plus exactement à La Haye où fut célébrée, à la fin du mois passé, la cérémonie commémorant le 100e anniversaire du palais de la Paix, aurait, selon le journal marocain Lemag, donné des sueurs froides au pouvoir algérien. Saad Eddine Otmani aurait été porteur d’une lettre prônant l’appui de son pays à un renforcement du rôle de la Cour internationale, notamment son l’arbitrage, dans les conflits interétatiques. Le rédacteur, citant son confrère d’un autre journal arabophone, l’hebdomadaire Ma waraâ el-hadeth, n’a pas manqué de préciser qu’il aurait suffi de «cette proposition de Otmani aux dirigeants onusiens pour que le pouvoir d’Alger prenne froid et soit profondément ébranlé «.
Le journal va plus loin, en avançant que le régime algérien aurait, de son côté, tenté de contrecarrer l’initiative du ministre des Affaires étrangères marocain en rédigeant pas moins de 17 rapports dans la perspective de détailler la stratégie de Otmani. Le périodique arabophone a conclu que le régime algérien éprouve «une forte crainte que le Maroc ne dépose une plainte devant le Cour internationale de justice concernant, cette fois-ci, le Sahara algérien et non celui réclamé par le Front Polisario depuis 1975, date de son annexion par le royaume.
S’étalant de la Saoura jusqu’au mont Ghar Djbilet dans la wilaya de Tindouf, ces territoires chèrement recouvrés par les Algériens auraient été spoliés par l’Algérie, selon le journal, qui va plus loin en précisant que le pouvoir algérien aurait demandé soutien à l’ex-colonisateur français pour plaider sa cause auprès de l’ONU.
Une tentative de diversion marocaine qui ne laisse plus aucun doute sur sa stratégie médiatique par une exacerbation de ses propos à l’endroit de son seul voisin maghrébin. Se sentant acculé, le Maroc s’enfonce dans son isolement après le refus du pouvoir algérien de céder aux multiples sollicitations de rouvrir les frontières entre les deux pays, fermées, faut-il le rappeler, depuis l’été 1994 par la partie marocaine à la suite des attentats dont a été la cible la ville de Marrakech.
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