Ban Ki-moon réaffirme au président Mohamed Abdelaziz son engagement pour l’autodétermination du peuple sahraoui

NEW YORK – Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a réaffirmé lundi au président de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Abdelaziz, l’engagement des Nations unies pour une solution préconisant un accord mutuellement acceptable permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental occupé.
Le Président sahraoui a eu lundi, au siège des Nations unies (New York), des entretiens avec Ban Ki-Moon ainsi qu’avec le président du Conseil de sécurité, Sir Mark Lyall Grant (Grande-Bretagne), dans l’objectif de faire avancer le dossier sahraoui, qui se retrouve dans l’impasse, et d’examiner la question des droits de l’homme des Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental.
La rencontre avec Ban Ki-moon s’est tenue en présence de l’Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, du Secrétaire général-adjoint de l’ONU chargé des droits de l’homme, Ivan Simonovic, et de hauts responsables des départements de l’ONU chargés respectivement du maintien de la paix et des affaires politiques.
Au cours des discussions, le chef de l’ONU a salué l’engagement continu du Front Polisario de privilégier la voie du dialogue et a fait part au président sahraoui de son attention soutenue à la question des droits de l’homme du peuple sahraoui.
En outre, il a réaffirmé l’engagement des Nations unies ’’à aider les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, à aboutir à une solution qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions de l’ONU’’.
Pour sa part, le président Abdelaziz a assuré le Secrétaire général des Nations unies de l’engagement constant du Front Polisario dans les efforts de l’ONU, et ce, aux fins d’aboutir à la décolonisation du Sahara occidental et de réaliser une paix juste et durable sur la base du respect des droits légitimes du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. Tout en rappelant le soutien de la partie sahraouie aux efforts du Secrétaire général de l’ONU, de son Envoyé personnel, Christopher Ross, et de son Représentant spécial, Wolfgang Weisbrod-Weber, le Président sahraoui a insisté sur la nécessité ’’de revigorer et de consolider le processus en cours que le Maroc tente, par tous les moyens, de dévoyer et, à défaut, de l’annihiler purement et simplement’’.
Concernant la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental, Abdelaziz a mis en exergue l’importance des conclusions contenues dans le dernier rapport de l’ONU adressé en avril dernier au Conseil de sécurité dont notamment la recommandation qui stipule ’’une surveillance indépendante, impartiale, exhaustive et constante de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental’’.
Il a aussi rappelé l’initiative américaine qui visait à inclure le mécanisme de surveillance des droits de l’homme au sein de la MINURSO (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental) à l’instar de toutes les opérations de maintien de la paix dans le monde mais qui avait été bloquée par un pays membre permanent du Conseil de sécurité.
Cette question est d’autant primordiale que le Président sahraoui a fait part au chef de l’ONU de la dégradation, depuis mai dernier, de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.
En conséquence, il a déploré le manque de fermeté du Conseil de sécurité et a demandé au Secrétaire général de l’ONU d’agir afin de mettre un terme à cette situation et de parvenir à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques sahraouis dans les geôles marocaines et notamment ceux de Gdeim Izik qui avaient été lourdement condamnés par le tribunal militaire de Rabat en février dernier.
Particulièrement attentif aux propos tenus par son interlocuteur sahraoui, le Secrétaire général de l’ONU a soutenu que la question des droits de l’homme restait un élément primordial de tout règlement global du conflit et a souligné ’’son fort intérêt à l’égard des droits de l’homme au Sahara occidental’’. De surcroît, il a exprimé sa préoccupation quant à la frustration croissante générée par l’absence d’un règlement du conflit.
Entretiens entre le Président sahraoui et le président du Conseil de sécurité
Au cours de sa visite à New York, le Président sahraoui a également eu des entretiens, lundi, avec le président du Conseil de sécurité, Mark Lyall Grant, qui est le Représentant permanent du Royaume-Uni à l’ONU.
Les discussions entre les deux parties ont porté sur les derniers développements de la question du Sahara occidental depuis l’adoption de la résolution 2099 du Conseil de sécurité en avril dernier.
En réaffirmant l’engagement du Front Polisario à continuer à soutenir les efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel, M. Abdelaziz a souligné au président de l’organe de décision de l’ONU que l’obstacle principal qui entrave encore l’action de paix de l’ONU au Sahara occidental demeure ’’le manque de volonté politique’’ du Maroc.
’’Ceci exige une implication ferme et soutenue du Conseil de sécurité pour consolider l’action de l’ONU et pour assurer la surveillance des violations des droits de l’homme dont sont victimes les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental’’, a-t-il relevé lors de ses discussions avec M. Grant.
Dans ce sillage, le président du Conseil de sécurité a réaffirmé l’engagement de cette instance de l’ONU à poursuivre ses efforts en vue d’une solution garantissant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et pour le respect des droits de l’homme.
Il est à rappeler que la visite du Président Mohamed Abdelaziz à New York succède à celle effectuée la semaine dernière à Washington durant laquelle il avait rencontré des responsables du département d’Etat américain, des représentants du Congrès ainsi que des ONG américaines dont celles des droits de homme.
Durant ces deux visites, il était accompagné d’une délégation comprenant le coordinateur sahraoui avec la MINURSO, M’hamed Khadad, le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario à Washington, Mohamed Yeslem Beissat, et le conseiller à la présidence sahraouie, Abdati Breica.
Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes et éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975.

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