Maroc : entre défaites diplomatiques et manipulations

Le Maroc qui n’a pas encore digéré sa défaite diplomatique lors de la dernière session du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, dominée par le geste des USA en défense du respect des droits de l’homme des sahraouis, continue à faire dans la manipulation. Ainsi et alors que le président Abdelaziz vient d’achever une importante visite à Washington, que le Honduras reconnaît la RASD élargissant le faisceau des reconnaissances diplomatiques en Amérique Latine, en désespoir de cause, Rabat multiplie les victoires mensongères et imaginaires. 
Ainsi, l’agence de presse marocaine (MAP) a fait état dans une dépêche datée d’Alger le lundi 3 juin, d’une « mise en échec d’une tentative de faire introduire le Front Polisario dans un Colloque maghrébin sur les diasporas, suite au « retrait des membres de la délégation marocaine et à une protestation de l’ambassadeur marocain auprès du ministère des Affaires étrangères ».Un responsable du comité d’organisation du Colloque sur les diasporas maghrébines a affirmé à Alger, que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) n’a jamais été invitée à ce colloque du fait qu’elle n’est pas membre de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Contacté par l’APS, ce responsable a affirmé que la RASD «n’a jamais été invitée à ce colloque pour la simple raison qu’elle n’est pas membre de l’UMA», précisant que seuls les pays membres de cette organisation avaient participé à ce colloque maghrébin dont les travaux se sont déroulés à la résidence El-Mithak. 
Dans le même contexte, le makhzen a tenté de manipuler les propos du président Erdogan pour interférer dans la visite que celui-ci a fait en Algérie. Erdogan, pour mieux présenter aux marocains sa proposition de médiation entre Alger et Rabat a rappelé, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane, que «la Turquie ne reconnaît pas le Polisario». Ces propos ont été qualifiés par la presse marocaine comme un «camouflet au Polisario». En réalité, le vrai camouflet a été infligé au Maroc par le président turc. Les images diffusées par les chaînes 2M et Al-Oula montraient un Recep Tayyip Erdogan un peu crispé. Alors qu’elle devait s’étaler sur deux jours, la visite a été écourtée et Erdogan a refusé le doctorat «Honoris Causa» de l’université Mohammed V et a quitté le royaume en colère pour des raisons visiblement liées au fait qu’il n’ait pas été reçu par le roi Mohammed VI, ce qui était apparemment prévu dans le programme. Erdogan aurait mal pris cette bouderie de roi qui, il y a quelques semaines seulement, avait reçu en grande pompe les Premiers ministres espagnol Mariano Rajoy et français Jean-Marc Ayrault, lors de leurs visites respectives au royaume. Le chef de la diplomatie marocaine, Saâdeddine El-Othmani, avait pourtant assuré, dans des déclarations à la presse, que le monarque allait recevoir le Premier ministre turc pour lui souhaiter la bienvenue. Finalement, Erdogan est parti du Maroc sans «voir le Palais, son entourage ou bien encore le patronat», relève la presse marocaine. Selon une source diplomatique le souverain marocain aurait mis comme condition à une audience, lors de la préparation de la visite au Maroc du Premier ministre turc, que la Turquie appuie officiellement et publiquement la soi-disante proposition d’autonomie marocaine pour les Sahraouis. Ce qui a été catégoriquement rejeté par Erdogan. 
Last but not the Least, le Maroc selon sa presse locale a reçu un véritable coup sur la tête avec la nomination de Suzan Rice à la tête du Conseil national de sécurité et l’arrivée aux Nations unies d’une spécialiste des droits de l’homme, en qualité d’ambassadrice auprès du Conseil de sécurité.
Mokhtar Bendib

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