Maroc : Vers un isolement international

Le Royaume chérifien perd des plumes sur la scène régionale et internationale. Ainsi, le Maroc s’isole de plus en plus et sa diplomatie ne cesse d’essuyer des échecs cuisants, notamment concernant le dossier du Sahara occidental. Les Etats-Unis, considérés comme l’un de ses alliés principaux, ont changé leur position tout en proposant que la mission du maintien de la paix de l’ONU au Sahara occidental soit chargée de veiller au respect des droits de l’homme dans ce territoire occupé par le Maroc.
Une position qui n’a pas plu au Royaume chérifien qui a annulé les manœuvres militaires annuelles auxquelles devaient participer 1 400 soldats américains et 900 militaires marocains. Une réaction qui a sonné le glas des relations entre les deux pays. Mais le côté spectaculaire de la décision d’annuler les manœuvres militaires conjointes risque d’être très contre-productif, les Américains n’acceptant pas qu’on leur force la main sur une proposition qu’ils jugent équilibrée puisque les mécanismes de surveillance des droits de l’Homme concernent aussi bien les territoires occupés que les camps de Tindouf.
Il en est de même pour la France, un principal soutien au sein de l’organe exécutif des Nations unies, qui décide de ne pas bloquer la proposition américaine sur le Sahara occidental concernant l’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires autonomes. Une position qui a ébranlé le royaume chérifien, car il a bénéficié déjà du véto de la France, quant à l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. D’autre part, sur le plan africain, le Maroc a déjà boycotté les instances africaines, telle l’Union africaine (UA) alors appelée Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1984 en signe de protestation contre l’adhésion de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd, autoproclamée par le Front Polisario).
La Rasd revendique l’indépendance du Sahara occidental depuis plus de trente ans. Diverses démarches ont été effectuées depuis, pour le retour du royaume chérifien. En vain. En outre, en plus de l’Union africaine, le Maroc, boycotte souvent les réunions de la Ligue arabe, ce qui se répercute négativement sur sa position mais également sur sa notoriété et sa crédibilité. Devant cette situation, le Maroc ne peut que se rabattre sur les monarchies du Golfe, tout en devenant en 2011, un membre du Conseil de coopération du Golfe (CCG) comprenant l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar).
Une adhésion qui prévoit notamment un fonds de soutien de 5 milliards de dollars (plus de 3,8 milliards d’euros) sur cinq ans, sous forme de dons. Une manne plus que bienvenue en ces temps de crise mais l’argent de ces royaumes richissimes ne peut pas redorer le blason du Maroc terni par la colonisation du pays voisin. Enfin, le plus étonnant dans ce conflit du Sahara occidental, c’est qu’à chaque fois que ce dernier gagne des points sur la scène internationale, c’est l’Algérie qui est mise au box des accusés
Yahia Maouchi
Algérienews, 21 avril 2013

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