L’ambassadeur marocain à Bruxelles « doit être interdit d’accès » au Parlement Européen

BRUXELLES – Des eurodéputés ont demandé jeudi d’ »interdire » à l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles l’accès au Parlement européen, en réaction au refoulement la veille par les autorités marocaines d’une délégation de parlementaires européens, devant se rendre à El Aaiun (capitale du Sahara Occidental occupée).
Cette demande a été formulée lors d’une conférence de presse animée par les quatre eurodéputés refoulés mercredi dernier par les autorités marocaines dès leur arrivée à l’aéroport de Casablanca.
Il s’agit notamment du député slovène du groupe ALDE (centre droite), M. Ivo Vajgl, de la député du groupe socialiste européen, M. Vincent Ramon Gorles (Espagne) et de la Suédoise Isabella Lavin, du groupe des Verts européens, ainsi que de Mme Willy Meyer.
Réagissant à la déclaration de l’ambassadeur marocain à Bruxelles dans laquelle il affirme avoir adressé un message aux eurodéputés en partance pour El Aaiun via Casablanca, les eurodéputés concernés ont indiqué qu’ils étaient déjà embarqués dans l’avion au moment où l’ambassadeur leur avait envoyé ce message.
Les eurodéputés ont qualifié la missive du représentant diplomatique du Maroc à Bruxelles d’ »un chef-d’oeuvre de mauvais comportement diplomatique », demandant à ce que « le diplomate soit interdit d’aller au Parlement européen ».
La délégation refoulée est composée de quatre députés, représentant chacun un groupe parlementaire à savoir les socialistes, la gauche unie, les libéraux et les verts, et de cinq assistants parlementaires.
Les eurodéputés devaient effectuer une visite à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) et prendre contact avec les défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental en application des résolutions adoptées par le parlement européen en janvier de cette année.
La résolution du Parlement européen exigeait « la libération des prisonniers politiques sahraouis » et « le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental ».
Cette résolution a été élaborée suite aux « graves violations » des droits de l’homme, signalées par le rapporteur spécial des Nations unies pour le Sahara Occidental, notamment celles relatives à la torture, ainsi que dans les rapports d’Amnesty internationale et d’autres organisations de défenses des droits de l’homme.
Des eurodéputés accusent le Maroc de vouloir dissimuler ses violations des droits de l’homme au Sahara Occidental
BRUXELLES– Les eurodéputés, Daniel Cohn-Bendit (France) et Isabella Lôvin (Suède) ont fustigé, jeudi à Bruxelles, la décision des autorités marocaines de les refouler de l’aéroport de Casablanca, affirmant, dans ce cadre, que le gouvernement marocain veut cacher ses violations des droits de l’homme dans le Sahara Occidental occupé.
Ainsi, le co-président du groupe des Verts/ALE, M. Cohn-Bendit a qualifié, lors d’une conférence de presse, de « totalement inacceptable » la décision du gouvernement marocain de les refouler, précisant que les quatre députés voulaient « obtenir des informations de première main sur la situation sur le terrain ».
Il a souligné que la question du Sahara Occidental « ne peut-être résolue qu’à travers un débat ouvert avec un accès direct aux faits ».
Pour sa part, l’eurodéputé Isabella Lôvin a déclaré que le régime marocain « a quelque chose à cacher car il veut m’empêcher de rencontrer des Sahraouis ».
« Ce voyage a été annoncé à l’avance, mais nous avons reçu une lettre indiquant que nous n’étions pas les bienvenus qu’après notre départ », a-t-elle indiqué.
Elle a ajouté que des réunions étaient prévues avec « tous les intervenants de la région, y compris des représentants des droits de l’homme et des délégués de la mission de l’ONU au Sahara Occidental », soulignant que les eurodéputés avaient aussi demandé une réunion avec les autorités marocaines « afin d’avoir un programme équilibré ».
La visite de la délégation européenne entre dans le cadre de l’application de la résolution du Parlement européen (PE) de janvier 2013 qui exigeait « la libération des prisonniers politiques sahraouis » et « le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental », rappelle-t-on.
Cette résolution a été élaborée suite aux « graves violations » des droits de l’homme, signalées par le rapporteur spécial des Nations unies pour le Sahara Occidental, notamment celles relatives à la torture, ainsi que dans les rapports d’Amnesty internationale et d’autres organisations de défenses des droits de l’homme ».
APS CONSTANTINE, 8/03/2013

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