Maroc? Un leader régional? Une source de stabilité?

Kal, de la page The Moor Next Door (qui, au fait, est un blog étonnat que je recommande fortement), a tweeté un lien vers ce bref article écrit par Anouar Boukhars. L’article est intitulé « Tournez-vous vers les voisins les plus stables », en allusion à l’Algérie et au Maroc. Cependant, c’est la conclusion de l’article qui m’a sidérée le plus:
Si l’Algérie refuse de s’engager dans le conflit au Mali, la communauté internationale doit chercher le leadership du Maroc, l’autre poids lourd de l’Afrique du Nord directement touché par le chaos dans le Sahel. Le Maroc a la volonté, l’influence et la capacité de contribuer à la résolution du conflit dans la région.
Pour beaucoup, Boukhars a été une source importante d’informations sur le Maghreb, à savoir le Maroc. Pourtant, la conclusion de cet article est tellement loin de la réalité actuelle du rôle du Maroc dans la région. Comment le Maroc peut s’attendre à mener une initiative pour la résolution du conflit au Mali alors qu’il est activement impliqué dans le plus long conflit territorial en Afrique? Les violations en cours des droits de l’homme par le Maroc au Sahara Occidental et la relation tumultueuse qu’il détient avec l’Algérie en raison du conflit du Sahara occidental indiquent autre chose que « la volonté, l’influence et la capacité de contribuer à la résolution des conflits dans la région. »
C’est un pays qui avait initialement rejeté l’envoyé de l’ONU, Christoper Ross, parce qu’il faisait son travail en informant des violations des droits de l’homme dans le territoire du Sahara occidental sous contrôle marocain. Le point le plus proche à la résolution du conflit jamais atteint était en 1991 lorsque le référendum aurait dû avoir lieu, portant c’est le Maroc qui a imposé des conditions qui auraient systématiquement rendu les résultats du référendum en sa faveur (le Maroc exigeait que les colons marocains puissent participer au référendum, alors que le référendum aurait dû avoir lieu sur la base du recensement de 1973).
Je ne veux pas lancer un jeu d’une Olympiade de l’Oppression, mais alors que la crise au Mali est certainement une source majeure d’instabilité dans les pays du Maghreb, en dépit de sa situation technique dans le Sahel, sous-estimer la situation au Sahara occidental et lécarter de l’analyse qui traite les relations maroco-algériennes dans le cadre de mesures majeures pour une plus grande stabilité, brosse un tableau incomplet. Mais compte tenu de sa position moins que critique envers le régime marocain, je ne doute pas que l’exclusion du conflit du Sahara occidental était stratégique.

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