Yasmina Badou, Ali Fassi-Fihri et le bien mal acquis

C’est le président de l’instance nationale de protection des biens publics, Tarik Sbaï, qui avait fait cette révélation en juillet dernier, lors d’un entretien accordé à « Hespress ».
La France est bel et bien une démocratie, même si ici ou là, ses dirigeants s’accommodent souvent d’arrangements discutables, sinon condamnables, lorsque les intérêts de leur pays sont mis en équation.
Pour preuve, le plus naturellement du monde, les responsables de la conservation foncière française, semblent avoir remis aux représentants du journal arabophone « Al ousbou3 assahafi » (la semaine politique), les documents prouvant que Yasmina Badou avait bel et bien acquis deux appartements dans la capitale parisienne. Le premier, au 48 rue Bassano, dans le huitième arrondissement et le second, dans le même quartier au 15 de la Rue Magellan.
Une telle information n’aurait jamais pu filtrer au Maroc, où l’on sait que les responsables de la conservation foncière sont nommés par le roi qui les choisit parmi le sérail des courtisans et de ses obligés. L’ex ministre et son époux, en font partie et leur famille truste les postes clés dans les ministères et les grandes administrations marocaines, pour les raisons qu’on devine. Ces nominations de conservateurs conciliants n’ont qu’un objectif, passer sous silence les possessions et les confiscations de terres, de fermes, d’immeubles et autres propriétés du roi, de la famille royale et de leurs affidés. Celles-ci relevant pratiquement du secret d’Etat.
Le 45 Rue Bassano
Le 15 Rue Magellan
Celui qui nous a habitué aux sorties fracassantes s’était, au cours du même entretien, interrogé sur l’origine des fonds, ayant servi à cette double acquisition. Il avait alors, évoqué de manière sybilline, le marché du « Tamiflu » et du vaccin contre le virus de la grippe A/H1N1, appelée « Grippe Porcine », passé entre le Ministère de la santé publique et les laboratoires GSK, alors que Yasmina Baddou était en charge de ce département.
Après la publication des propos de Tariq Sbaï, l’interessée s’était empressée de monter au créneau, pour démentir avec véhémence l’information. Sa mauvaise foi est désormais avérée.
De deux choses l’une, ou Yasmina Badou et son mari Ali fassi-Fihri, Directeur-général de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) et Président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) ont acheté les deux biens en question avec le fruit de leur travail, auquel cas, ils devront s’expliquer sur l’origine de cet enrichissement soudain et l’exportation illicite de fonds, en désaccord total avec la législation marocaine des changes, ou le couple s’est arrangé avec des moyens illégaux pour se payer le luxe de biens immobiliers dans le quartier huppé où le prix du mètre carré varie de sept mille à treize mille euros.
Dans tous les cas de figure, si le Maroc était un Etat de droit, le couple devrait avoir à s’expliquer devant un juge.
Au Maroc où le roi donne le mauvais exemple en pillant sans vergogne le trésor public, ruinant ainsi, l’économie de son pays, il n’est pas rare de voir ses proches et ses satellites tenter de l’imiter dans une insupportable et pitoyable course à l’enrichissement illégal.

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