Gouvernement royal et gouvernement national : échec et mat

Opinion. Il n y a absolument rien à espérer du gouvernement Benkirane ou Benchakroun :
1) le véritable gouvernement au Maroc était et demeure encore le gouvernement royal composé d’experts dans tous les domaines. Il lui manquait un petit chouia au niveau des affaires étrangères et c’est chose faite : le Roi vient de désigner Taïb El Fassi Fihri (ex-ministre des Affaires étrangères) conseiller royal (aux Affaires étrangères certainement).
Fouad Ali El Himma, l’ami du Roi, qui perturbait tout le microsome politique marocain et détesté par les manifestants du 20 février, a été lui aussi rappelé par le Roi et désigné conseiller royal.
Ainsi, le Gouvernement de sa Majesté, le vrai, l’invisible, est au complet. Pour chaque domaine de la politique intérieure ou extérieure, il y a une équipe au sein du Palais royal aidée, à l’occasion, par des bureaux de consulting.
2) Quand au gouvernement national de Benkiran, il peut danser, chanter ou faire la sieste pendant 5 ans comme son frère jumeau Abbas El Fassi, ça ne changera rien. Mais absolument rien.
Par ailleurs, le PJD, comme la majorité des pseudo partis politiques marocains, n’a aucune compétence en matière de politique économique : politique monétaire, politique fiscale, politique budgétaire, politique de l’emploi, éducation, santé….etc.
Ces dossiers sont gérés par les secrétaires généraux de chaque ministère. Ces derniers sont nommés par le Roi, reçoivent des recommandations du Palais royal et sont indéboulonnables.
Le nombre de ministres du PJD n’a aucune importance. Même si le gouvernement de Benkirane était composé uniquement de ministres du PJD cela n’aurait aucune incidence significative sur la gestion des dossiers au sein des ministères.
Autrement dit, un parti politique qui gagne les élections n’aura aucune influence et ne pourra jamais appliquer sa politique s’il ne dispose pas de cadres dans les postes clefs dans les différents départements. Or, tout le monde sait que les postes clefs au sein de l’appareil de l’Etat (secrétaires généraux des ministères, PDG de grandes entreprises publiques, PDG des Offices, PDG des agences autonomes, auquel il faut ajouter une armada de fondations royales…) dépendent de la volonté du Roi.
Par conséquent, le pouvoir gagne un temps précieux face au tremblement qui fissure et désagrège les dictatures arabes.
Benkirane va meubler la façade pendant cinq ans et les islamistes de Yassine, les salafistes, les khaouarijistes et takfiristes, athéistes, les modernistes les démocrates… auront comme adversaires les islamistes du PJD.
Dans ce jeu, force est de constater que le Roi qui était menacé par le printemps arabe a gagné temporairement la partie en barrant la route aux contestataires : lifting-bricolage de la constitution, organisation des élections, formation du gouvernement de Benkirane. En trois coups, le Roi a réalisé : échec et mat.
Hatimi
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