• La leçon pour l’Algérie de la proposition d’achat de la société espagnole Naturgy par le groupe Émirati TAQA : s’ouvrir sur le marché financier international

    La leçon pour l’Algérie de la proposition d’achat de la société espagnole Naturgy par le groupe Émirati TAQA : s’ouvrir sur le marché financier international

    Etiquettes : Algérie, Espagne, Naturgy, énergie, Sonatrach, TAQA. Emirats arabes unis,

    Sonatrach ayant toujours respecté ses engagements internationaux et étant un fournisseur fiable, l’Algérie suit avec une extrême attention la proposition d’achat des actions de la société espagnole Naturgy par le groupe énergétique émirati,TAQA d’environ 40%,

    où Sonatrach est un acteur majeur de l’approvisionnement en gaz naturel du marché espagnol d’environ 33% le premier trimestre 20204 et se pose cette question si cette éventuelle cession d’actions aura l’accord du gouvernement espagnol et est -elle une opération purement commerciale ou si elle sous entend des visées autres de la part des Emiraties à l’encontre de l’Algérie, ce qui nuirait à ses intérêts stratégiques.

    1-La cession d’actions est une pratique normale conforme au droit du commerce international mais des pays ont privilégié leurs intérêts nationaux avec pour finalité de mieux prendre en compte les préoccupations de sécurité nationale découlant de certaines transactions immobilières ou investissements et que parfois des clauses précises sont prévues dans les contrats lors de la cession des actions comme la minorité de blocage et le droit de préemption qui est l’avantage qui est donné à quelqu’un, soit par la loi soit par une disposition contractuelle de pouvoir se substituer à l’acquéreur d’un droit ou d’un bien pour en faire l’acquisition à sa place et dans les mêmes conditions que ce dernier . D’ où l’’importance de bien rédiger les contrats internationaux, de connaitre toutes les conséquences de tel article ou annexe afin d’éviter des litiges et donc des pénalités .

    Cependant Il faut se rendre à l’évidence que le monde est dominé par les marchés financiers que nous sommes à l’ère de la mondialisation avec d’importantes transactions boursières au niveau mondial où les échanges sur les marchés actions se sont élevées en 2023 à plus de 100.000 milliards de dollars, presque l’équivalent du PIB mondial, certains gouvernants préconisant une taxe mondiale sur les transactions financières qui pourrait rapporter plus de 400 milliards de dollars US par an. Cependant, des clauses contractuelles ne sont pas une fin en soi , la solidité de telles clauses n’étant pas évidente lorsque l’entreprise avec laquelle on contracte est cotée en Bourse. D’où l’importance pour l’avenir d’être un acteur (direct ou indirect) sur les marchés des capitaux internationaux. Rien n’empêche l’Algérie d’investir directement ou indirectement dans n’importe quelle entreprise européenne ou occidentale et des fonds comme TAQA, l’Algérie peut en créer à plusieurs occasions.

    Si on prend l’exemple de l’époque où l’Algérie voulait racheter à tout prix Djezzy (et à gros prix), ce rachat ayant d’ailleurs couté cher racheté au gros prix compte tenu de la position de négociation défavorable dans laquelle l’Algérie s’était mis alors qu’on aurait pu acheter pratiquement l’équivalent en termes de parts par le biais de la holding OTH cotée au Caire et Londres. Cela devrait s’appliquer aux entreprises publiques, mais aussi pour les perspectives des entreprises privées. De façon singulière, les entreprises algériennes sont confinées dans le rôle de cibles, si demain on s’ouvre au marché international peuvent être rachetées par des entreprises étrangères qui peuvent s’implanter en Algérie et leur prendre des parts de marché alors que les entreprises algériennes ne peuvent pas faites des acquisitions à l’étranger ou créer des filiales à l’étranger.

    Et le problème n’est pas un problème de réserves de change ( 69 milliards de dollars au 31/12/2023) qui ne sont qu’une richesse virtuelle du capital argent qu’il s ‘agit de transformer en capital productif. L’Algérie a tout pour s’ouvrir, mais cela suppose d’être réaliste laissant jouer le dynamisme des managers publics et privés, les compétences nationales existent et on le constate par la réussite de bon nombre d’algériens à l’étranger que cela soit dans les affaires ou la recherche scientifique , loin des carcans bureaucratiques du passé qui risquent d’isoler l’Algérie des nouvelles mutations.( sur la stratégie de Sontrach et la proposition de rachat de Naturgy par le groupe Émirati TAQA Voir nos interventions internationales /08 mai 2024 Du professeur des universités, expert international du Dr Abderrahmane Dans les quotidiens et sites internationaux Espagne El Pais et Confidential et Paris/Dakar Mond/Afrique et Financial Afrik du 08/9 mai 2024)

    2- Supposant de connaitre les nouveaux mécanismes économiques et financiers internationaux en perpétuelle évolution , l’Algérie grâce à ses compétences nationales , sa diaspora et en intégrant les nombreuses compétences internationales notamment asiatiques en chômage , et son capital argent , pourrait favoriser la joint-venture. Celle-ci désigne un contrat de collaboration entre deux ou plusieurs entreprises dans le but de mettre en commun une stratégie (mutualisation des coûts et des risques) étant considéré comme un instrument d’investissement direct international facilitant le transfert de technologie et les compétences sur des bases équitables , permettant également des entrées appréciables en devises , mais ce qui suppose la collaboration avec des co-entreprises avec des firmes de renom qui maitrise les technologies et qui ont accès marchés internationaux.

    Les expériences de certains pays du Golfe sont intéressantes, maitrisant les mécanismes boursiers internationaux et le management stratégique , combinant les compétences étrangères car limités pour leurs compétences nationales et leur capital-argent, exemple le Qatar dont la population ne dépasse pas celle d‘une wilaya moyenne ne Algérie, pour le complexe sidérurgique Bellara ou récemment le contrat pour la poudre de lait. D’où l’importance de la nouvelle politique économique en Algérie qui devrait s’articuler autour de cinq axes directeurs : Premièrement, la forte croissance peut revenir, mais suppose la conjugaison de différents facteurs : une population active dynamique, un savoir, le goût du risque et des innovations technologiques sans cesse actualisés, le combat contre toute forme de monopole néfaste, une concurrence efficace, un système financier rénové capable d’attirer du capital et une ouverture à l’étranger.

    Deuxièmement, les actions coordonnées et synchronisées dans le temps exigent le courage de réformer vite et massivement, non des plâtrages conjoncturelles, avec comme support une planification stratégique pour le moyen et le long terme, car le principal défi du XXIème pour l’Algérie sera la maîtrise du temps où toute Nation qui n’avance pas recule forcément. Cela passe par une refonte progressive de l’Etat par une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux, impliquant la transition de l’Etat gestionnaire à l’Etat régulateur, conciliant les coûts sociaux et les coûts privés, étant le cœur de la conscience collective, par une gestion plus saine de ses différentes structures.

    Troisièmement, l’essentiel de l’action est entre les mains des Algériens, qui devront vouloir le changement et partager une envie d’avenir, d’apprendre davantage, de s’adapter, de créer, de partager et d’oser. La majorité des Algériens dont le revenu est fonction à plus de 70% de la rente des hydrocarbures doivent savoir que l’avenir de l’emploi et de leur pouvoir d’achat n’est plus dans la fonction publique, et que celui des entreprises n’est plus dans les subventions à répétition.

    Quatrièmement, pour s’inscrire dans la croissance mondiale, l’Algérie doit d’abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, développant le savoir de tous, de l’informatique au travail en équipe, de l’arabe, du français, du chinois à l’anglais, du primaire au supérieur, de la crèche devant synchroniser la recherche théorique ,fondement de l’innovation à la pratique et favoriser l’épanouissement de nouveaux secteurs clés, dont : le numérique, la santé, la biotechnologie, les industries de l’environnement, les services à la personne avec le vieillissement de la population. Cinquièmement, toute Nation ne peut distribuer plus que ce qu’elle produit annuellement, si elle veut éviter la dérive sociale. Il s’agira de concilier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, en intégrant la sphère informelle plus de 30/35% du PIB que l’on ne combat pas par des mesures bureaucratiques administratives ayant comme effet son extension (voir Pr A. Mebtoul- revue mensuelle Politis El Moudjahid de septembre 2023 et American Herald Tribune 2018).

    En conclusion, tout investissement qu’il soit national ou étranger repose d’abord sur la CONFIANCE et le respect du droit. L’impact dans les relations internationales de tout pays est fonction de son poids économique reposant sur une économie diversifiée qui réponde aux normes internationales Aussi, il y a urgence pour l’Algérie des stratégies d’adaptation et de profondes réformes car le monde a profondément changé n’étant plus aux années 1970/2000 L’Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot au sein des espaces euro méditerranéens et africains et nous permettre d’être ambitieux. Mais devant éviter de s’enfermer dans un rôle qui ne nous laisse d’autres perspectives que de subir les aléas de la conjoncture pétrolière et gazière qui ne dépend pas d’une décision interne mais de facteurs externes, les expériences historiques montrant clairement que le développement durable se fonde sur la bonne gouvernance et la valorisation du savoir

    Abderrahmane MEBTOUL Docteur d’ Etat 1974 -Professeur des universités, expert international, directeur d’études ministère Energie/Sonatrach 1974/1979-1984/1986- 1990/1995-2000/2008-2013/2015- président de la commission transition énergétique de la société civile des 5+5 + Allemagne 2019/2020 Docteur d’Etat 1974 – ademmebtoul@ gmail. com

    #Algérie #Sonatrach #Naturgy #EAU #TAQA #Emirats

  • Dépénalisez l’avortement au Maroc

    Dépénalisez l’avortement au Maroc

    Etiquettes : Maroc, femmes, avortement, viol, droits des femmes, relations sexuelles en dehors du mariage,

    Au Maroc, les femmes et les filles encourent des peines d’emprisonnement si elles tentent de mettre un terme à leur grossesse. L’avortement est érigé en infraction dans presque toutes les circonstances, même lorsque la grossesse est le résultat d’un viol. Les femmes et les filles enceintes sont contraintes de recourir à des avortements clandestins et non sécurisés, qui entrainent souvent des blessures, voire la mort. En outre, les femmes et les filles cherchant à obtenir un avortement illégal risquent d’être arrêtées et poursuivies pour relations sexuelles en dehors du mariage. Ces lois et politiques punitives privent les femmes et les filles d’accès à des soins de santé sexuelle et reproductive essentiels et bafouent leurs droits humains.

    Signez la pétition et appelez les autorités marocaines à dépénaliser pleinement l’avortement et à fournir des services d’avortement accessibles, sûrs et de bonne qualité à toute personne en ayant besoin. Appelez les autorités marocaines à respecter, protéger et réaliser les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles.

    Quel est le problème ?

    La criminalisation de l’avortement au Maroc a des conséquences dévastatrices pour les femmes et les filles, les forçant à recourir à des méthodes clandestines et dangereuses pour mettre un terme à leur grossesse, même lorsque celle-ci est le résultat d’un viol. L’« effet dissuasif » des lois pénales et autres mesures punitives empêche également les femmes et les filles de chercher à obtenir des soins post-avortement en cas de complications ou lorsque l’avortement échoue.

    Dans un pays où les relations sexuelles en dehors du mariage sont interdites, ces femmes et ces filles s’exposent à une arrestation et des poursuites judiciaires si elles cherchent à obtenir un avortement illégal et sont donc souvent forcées de mener à terme la grossesse, ce qui les expose à des violences liées au genre, à l’exclusion et à la pauvreté, ainsi qu’aux conséquences douloureuses des tentatives d’avortement ratées.

    J’aurais aimé qu’il existe des endroits où avorter gratuitement, en toute sécurité et de façon confidentielle. Nadia, qui a subi un viol et a été forcée à avorter par ses propres moyens

    L’inaction du Maroc en vue d’assurer un accès sûr et légal à l’avortement et à des soins post-avortement entraine des atteintes aux droits des femmes à la vie, à la santé, à la dignité, à l’autonomie corporelle, à l’égalité et à la non-discrimination, ainsi qu’à leur droit de ne pas subir de torture ou d’autres mauvais traitements.

    Ce que vous pouvez faire

    Signez la pétition et appelez les autorités marocaines à dépénaliser pleinement l’avortement et à fournir des services d’avortement accessibles, sûrs et de bonne qualité à toute personne en ayant besoin et à respecter, protéger et réaliser le droit des femmes et des filles de prendre des décisions de manière autonome, libre et éclairée quant à leur santé sexuelle et reproductive et à leur vie. 

    La société est impitoyable…

    J’ai perdu ma santé à cause de tentatives d’avortement, d’emprisonnement et d’accouchements dans des conditions difficiles… Si j’avais pu avorter, ma vie ne serait pas un enfer. Je n’ai pas ma santé, ni un emploi, ni le respect des autres, même pas de mes enfants, rien.

    Ouiam, une femme de 28 ans qui, incapable d’obtenir un avortement, a été contrainte de mener une grossesse à terme, puis condamnée à trois mois de prison pour des relations sexuelles hors mariage.

    La criminalisation de l’avortement au Maroc a des conséquences dévastatrices pour les femmes et les filles. La menace d’emprisonnement crée un climat de peur, poussant les femmes et les filles à recourir à des méthodes dangereuses pour mettre fin à des grossesses non désirées, y compris celles résultant de viols. Ces méthodes, qui traumatise et mutilent souvent les femmes et les filles, échouent fréquemment. Dans un pays où les relations sexuelles hors mariage sont également criminalisées, ces femmes et ces filles sont effectivement contraintes de mener leur grossesse à terme, les exposant à des poursuites, à l’ostracisme et à la misère tout en endurant les conséquences douloureuses des tentatives d’avortement ratées.

    La recherche d’Amnesty International montre que les autorités marocaines violent un large éventail de droits humains des femmes et des filles en criminalisant l’avortement ainsi que les relations sexuelles hors mariage ; en leur refusant des services de santé sexuelle et reproductive et des informations, ainsi que leur autonomie reproductive ; et en perpétuant des stéréotypes nuisibles, des violences sexistes et des discriminations à l’encontre des femmes.

    La Constitution marocaine garantit les droits à la vie, à la santé, à la vie privée, à la liberté de la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi qu’à l’égalité entre les hommes et les femmes – tous violés au Maroc en raison de la criminalisation de l’avortement et des relations sexuelles hors mariage.

    Aujourd’hui, les autorités marocaines ont une occasion historique de garantir le droit des femmes à la prise de décision autonome en dépénalisant l’avortement et les relations sexuelles hors mariage alors qu’elles avancent vers une révision complète du Code pénal et de la révision en cours du Code de la famille.

    Cela n’a jamais été aussi urgent que décrit dans ce rapport, qui documente les violations dévastatrices des droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles au Maroc, ainsi que d’autres droits humains, mis en évidence par les témoignages de femmes qui ont courageusement partagé leurs expériences avec les chercheurs d’Amnesty International. Sur les 33 femmes qui ont cherché un avortement interrogées par Amnesty International, seules 14 ont pu en obtenir un ; les 19 autres ont été contraintes de mener leur grossesse à terme. Dix des femmes interrogées sont tombées enceintes à la suite d’un viol. Sept femmes ont fini par placer leurs enfants dans un orphelinat ou les ont abandonnés pour la kafala. Cinq femmes ont déclaré à Amnesty qu’elles avaient envisagé ou tenté de se suicider. Trois femmes ont été condamnées par un tribunal pénal pour des relations sexuelles hors mariage.

    Vingt-huit des 33 femmes interrogées ont déclaré avoir été victimes de violences sous une forme ou une autre, de la part de leur partenaire intime, de membres de leur famille, de praticiens de santé et/ou de membres de leur communauté.

    Ce rapport est basé sur des entretiens menés entre mai 2022 et mars 2023 avec 77 personnes, parmi lesquelles 33 femmes qui avaient cherché un avortement, dans différentes parties du pays. L’organisation a également interrogé deux médecins généralistes et deux gynécologues, un travailleur social hospitalier, trois avocats, un juge et des représentants de 15 ONG marocaines travaillant sur les droits des femmes, les droits des personnes handicapées et les droits civils. Amnesty International a examiné les lois et la jurisprudence marocaines pertinentes ainsi que les informations officielles limitées disponibles sur les directives sectorielles en matière de justice et de santé et les données relatives à l’avortement. Cela comprenait les décrets, les lignes directrices, les statistiques, les études et les rapports disponibles sur les sites Web officiels des ministères de la Santé, de la Justice et de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, ainsi que de la Présidence du Procureur public, du Haut-Commissariat au Plan et du Parlement marocain. Le 23 mars 2023 et le 24 novembre, Amnesty International a écrit au Chef du gouvernement, au Ministre de la Santé, au Ministre de la Justice et à la Présidence du Procureur public pour demander des réunions avec les chercheurs de l’organisation et des informations spécifiques sur les politiques et réglementations en matière d’avortement et les statistiques connexes. Le 10 janvier 2024, l’organisation a envoyé une troisième communication aux autorités pour partager les principales conclusions du rapport et demander leur réponse à inclure dans ce rapport. Aucune réponse à aucune de ces lettres n’avait été reçue au moment de la publication.

    Criminalisation de l’avortement

    Le Code pénal du Maroc criminalise l’avortement au Maroc sauf s’il est pratiqué par un médecin ou un chirurgien, est nécessaire pour sauver la vie ou la santé de la femme et est autorisé par son mari ou un médecin-chef, ou un médecin-chef a été informé si la vie de la mère est en danger.

    Ces dispositions très restrictives, combinées à l’absence au Maroc de tout cadre publiquement accessible sur les services d’avortement légal ou de directives par les autorités, ainsi qu’au stigmate et aux menaces liés à l’avortement, signifient qu’il n’y a pas de voie légale et sûre vers l’avortement pour la plupart des femmes au Maroc.

    En dehors des exceptions légales étroites, les femmes qui ont ou tentent d’avoir un avortement encourent le risque d’être poursuivies et condamnées à des peines pouvant aller de six mois à deux ans de prison et à une amende. Toute personne qui procure ou tente de procurer un avortement encourt une peine de un à cinq ans de prison.

    Les professionnels de la santé qui facilitent ou pratiquent un avortement peuvent être exclus de leur profession, et s’ils ont connaissance d’avortements dans l’exercice de leur profession ou de leurs fonctions, sont tenus de témoigner s’ils sont cités à comparaître devant un tribunal et ne peuvent donc pas protéger la confidentialité des patients. « Inciter à l’avortement », notamment par des discours publics ou la distribution de documents sur l’avortement, est punissable de jusqu’à deux ans de prison et/ou d’une amende.

    Comme l’a dit un médecin interrogé par Amnesty, « Que pouvons-nous faire en tant que médecins ? Rien. Nous ne pouvons pas aider les femmes. Nos mains sont liées. Nous sommes frustrés car nous ne pouvons pas offrir aux femmes l’aide qu’elles veulent. Il n’y a aucun cadre réglementaire pour nous protéger. Nous sommes surveillés. »

    De plus, le Code pénal punit toute relation sexuelle entre personnes non mariées d’un mois à un an de prison, et l’ »adultère » (relations sexuelles avec quelqu’un d’autre que son conjoint légal) d’un à deux ans de prison, les femmes étant souvent punies plus sévèrement que les hommes tant sur le plan légal que social. Cela a des implications profondes sur la capacité des femmes à accéder à des informations, services et biens de santé sexuelle et reproductive, et alimente la violence et la discrimination sexistes.

    Trois femmes interrogées par Amnesty International ont été condamnées pour des relations sexuelles hors mariage directement à la suite de leur incapacité à obtenir un avortement et à devoir mener la grossesse à terme. Les femmes non mariées enceintes contraintes de mener leur grossesse à terme attirent souvent l’attention des autorités lorsqu’elles sollicitent une assistance des services publics, comme c’est leur droit, principalement si elles déposent une plainte de violence contre un partenaire ou se rendent dans un hôpital public pour accoucher.

    Comme ailleurs dans le monde, la criminalisation de l’avortement au Maroc n’empêche pas les femmes de chercher un avortement, mais les oblige plutôt à recourir à des méthodes clandestines, non réglementées, dangereuses et souvent coûteuses d’avortement. La criminalisation viole également un éventail de droits humains, notamment les droits à la vie ; le plus haut niveau de santé physique et mentale, y compris la santé sexuelle et reproductive ; l’égalité et la non-discrimination ; la vie privée ; la protection égale en vertu de la loi ; et la liberté de la torture et autres traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradants.

    Violence et discrimination à l’égard des femmes

    L’incapacité des autorités marocaines à lutter efficacement contre les formes croisées de violence et de discrimination sexistes impacte chaque étape de l’expérience des femmes, de la promotion de grossesses non intentionnelles ou non désirées, à l’influence sur la prise de décision des femmes concernant leurs grossesses, et à la détermination des conditions dans lesquelles elles obtiennent des avortements (généralement dangereux) ou sont contraintes de poursuivre des grossesses non désirées.

    Deux enquêtes nationales de la Haute Commission de Planification sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes (2009, 2019), et des années de documentation par des groupes de défense des droits des femmes au Maroc ont montré que la violence à l’égard des femmes et des filles est répandue et que la réponse de l’État reste insuffisante. Le Code pénal et le Code de procédure pénale du Maroc présentent de nombreuses lacunes et insuffisances, notamment l’absence de mesures de protection efficaces ou de directives spécifiques pour le signalement, l’enquête et la poursuite des violences sexistes. Le viol est toujours défini comme un acte commis contre la volonté d’une femme, impliquant l’utilisation de la force ou de la menace et des blessures physiques pour que cela soit considéré comme un viol, et le viol conjugal n’est pas criminalisé.

    En raison de l’incapacité des autorités judiciaires à enquêter et à poursuivre de manière adéquate les crimes de violence à l’égard des femmes, peu de cas vont jamais en procès, sapant la perception des survivantes de leur capacité à obtenir une réparation/à rechercher la justice. En conséquence, et comme le démontre l’enquête nationale de 2019, seuls 10,4 % des femmes ayant subi des violences physiques ou sexuelles au cours de l’année précédente avaient déposé une plainte. Cela crée un climat d’impunité pour les violeurs.

    Les rapports annuels de la Haute Commission de Planification compilant les statistiques ministérielles montrent que les femmes souffrent de niveaux beaucoup plus élevés d’analphabétisme, de pauvreté et de chômage que les hommes, et que celles qui trouvent un emploi sont souvent employées dans des emplois mal rémunérés, précaires et informels. Les femmes sont donc contraintes de prendre des décisions concernant leur santé sexuelle et reproductive dans un contexte d’insécurité, d’exclusion sociale et de privation économique.

    Droits sexuels et reproductifs

    En vertu du droit international des droits de l’homme, et en tant qu’extension de leur droit à l’égalité et à la non-discrimination, les femmes ont le droit de prendre des décisions autonomes et éclairées concernant leur santé sexuelle et reproductive, y compris le droit de décider si et quand devenir enceintes. Cependant, la discrimination systémique entre les sexes au Maroc crée de multiples obstacles à l’exercice de ces droits par les femmes et favorise les grossesses non intentionnelles et non désirées.

    Ces obstacles incluent des niveaux élevés de violence basée sur le genre commise en toute impunité. Dix des 33 femmes interrogées par Amnesty International étaient tombées enceintes à la suite d’un viol. La violence domestique a fait que deux des femmes sont restées avec des partenaires violents pendant des années et ont été contraintes de mener plusieurs grossesses à terme. Amnesty International a également documenté quatre cas de grossesses non intentionnelles ou non désirées résultant de harcèlement sexuel et d’abus sur le lieu de travail ou dans des établissements d’enseignement.

    L’accès à la contraception fait également partie du droit à la santé, et un accès inadéquat à la contraception affecte de manière disproportionnée les femmes qui ne peuvent pas se le permettre. De plus, des réglementations peu claires et incohérentes et la criminalisation des relations sexuelles hors mariage semblent entraver la capacité des femmes non mariées à accéder à la contraception. Une femme a dit à Amnesty International que l’établissement de santé publique local lui avait refusé des pilules contraceptives parce qu’elle n’était pas mariée et, incapable de les acheter elle-même, elle est tombée enceinte.

    La discrimination entre les sexes dans les domaines social et économique laisse également les femmes plus exposées au risque de grossesses non intentionnelles ou non désirées. Les taux élevés de chômage ont poussé trois femmes interrogées par Amnesty International à migrer vers d’autres régions du pays pour trouver du travail. Là, isolées de leurs familles, elles ont cherché une protection sociale auprès d’un homme, ce qui a entraîné des grossesses non intentionnelles ou non désirées.

    Amnesty International, 14 mai 2024

    #Maroc #avortement #AMNESTY #DROITS #FEMMES

  • Laurent Gbagbo officiellement investi à la présidentielle

    Laurent Gbagbo officiellement investi à la présidentielle

    Etiquettes : Laurent Gbagbo, Côte d’Ivoire, élections présidentielles,

    L’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo a été officiellement investi vendredi comme candidat à l’élection présidentielle de 2025 par son parti, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), et c’en dépit de son inéligibilité .

    L’ancien chef d’État ivoirien devenu opposant Laurent Gbagbo a été investi à Abidjan par son parti, vendredi 10 mai, comme candidat à l’élection présidentielle prévue fin 2025, bien qu’il soit radié des listes électorales et donc pour l’heure inéligible.

    “J’accepte d’être votre candidat” pour la présidentielle prévue en octobre 2025, a annoncé Laurent Gbagbo lors d’une cérémonie de sa formation, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), selon France 24 .

    Dans son discours devant un millier de partisans réunis à l’hôtel Ivoire d’Abidjan, Gbagbo, 78 ans, s’est engagé “à faire un seul mandat (…) mais un mandat où tout sera bouclé”.

    L’ex-président ivoirien (2000-2011) est toutefois inéligible. Acquitté par la justice internationale de crimes contre l’humanité lors de la sanglante crise post-électorale de 2010-2011, il avait été condamné en 2018 dans son pays à 20 ans de prison pour des faits liés à cette crise.

    “Il faut réconcilier les Ivoiriens”

    “Notre pays a connu beaucoup de problèmes, de luttes, de guerres, mais nous ne connaissons pas la vérité sur tous ces conflits-là”, a-t-il par ailleurs affirmé.

    Après avoir été divisée en deux par une rébellion dans les années 2000, la Côte d’Ivoire a connu une crise post-électorale en 2010-2011, quand s’affrontaient les partisans de Laurent Gbagbo et ceux de l’actuel président Alassane Ouattara. Environ 3 000 personnes sont mortes.

    “Il faut réconcilier les Ivoiriens”, a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de “trouver les responsables”.

    Face à lui, il pourrait retrouver le banquier international Tidjane Thiam, à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition. Du côté du parti au pouvoir, le président Alassane Ouattara, en poste depuis 2011, n’a pas encore indiqué s’il comptait briguer ou non un quatrième mandat.

    Laurent Gbagbo est un historien, écrivain et homme d’État ivoirien, président de la république de Côte d’Ivoire du 26 octobre 2000 au 11 avril 2011.

    Fondateur avec son épouse Simone du parti de gauche Front populaire ivoirien (FPI), il est un opposant historique à Félix Houphouët-Boigny.

    Il est élu à la tête de la Côte d’Ivoire en 2000 face au président sortant, Robert Guéï. Son mandat est marqué pendant plusieurs années par une crise politico-militaire.

    #cotedivoire #gbagbo #elections #presidentielles

  • Cause palestinienne: La grande victoire de la diplomatie algérienne

    Etiquettes : Algérie, cause palestinienne, Gaza, Israël,

    L’adoption de projet de résolution d’adhésion de la Palestine comme membre à part entière au sein de l’organisation onusienne, présentée par l’Algérie est un grand succès pour le Peuple Palestinien et sa cause et aussi pour la détermination de la diplomatie algérienne, qui ne cessait de défendre l’octroi de ce statut depuis janvier dernier, date de son entrée comme membre non permanent au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU.

    Par Mehdi Messaoudi

    Même le véto américain du 18 avril dernier, n’a pas découragé la diplomatie algérienne à arracher le droit du peuple palestinien d’avoir un statut de membre à part entière dans la perspective de la concrétisation de la solution des deux Etats, cautionnée par la communauté internationale.

    Si cette adhésion est fort symbolique, il en demeure, que la dynamique de la reconnaissance de l’Etat palestinien par plusieurs pays européens membres de l’Union européenne, n’est qu’une question d’heures, après les déclarations des responsables irlandais, slovènes et espagnols, soutenant cette tendance. Des reconnaissances qui viennent de pays traditionnellement alliés de l’entité sioniste.
    Cette tendance de reconnaissance met à mal ceux qui continuent de croire aux Accords d’Abraham et de la normalisation avec l’entité sioniste. Des accords d’Abraham annonciateurs sans aucun doute, de l’enterrement de la cause palestinienne et de la mise en oeuvre du « deal du siècle » cher à l’ancien président américain Donald Trump, et qui s’avère une nouvelle Déclaration de Balfort, dans le processus de Sykes-Pikot.

    A travers l’adhésion de la Palestine comme membre à part entière au sein de l’ONU, l’Algérie réécrit l’histoire entamée avec son rôle dans l’entrée de la Chine Populaire au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, de l’exclusion du régime d’Apartheid de l’Afrique du Sud de l’organisation onusienne, ainsi que le rôle permettant à l’ancien président palestinien et président de l’OLP, Yasser Arafat de prononcer son mémorable discours devant l’assemblée générale de l’ONU, en 1974, à l’occasion de sa présidence de la 29ème session de l’instance internationale.

    Cette invitation a été effective suite aux efforts de la diplomatie algérienne, concrétisée par un vote pour de 104 membres, 4 contre dont ceux de l’entité sioniste et son alliée américain et 20 abstentions. Lors de sa première allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 13 novembre 1973, le Feu président Arafat déclarait que le but de son organisation demeure la création en Palestine d’un État souverain et démocratique. Le 22 novembre 1974, l’Assemblée générale de l’ONU reconnaît les droits inaliénables des réfugiés palestiniens de retrouver leurs maisons et leurs biens. Elle affirme également le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Dans une seconde résolution, l’OLP se voit octroyer le statut d’observateur et est considérée comme acteur principal dans l’établissement d’une paix durable au Moyen-Orient. L’OLP était la première ONG à prendre part à une assemblée plénière de l’ONU.

    50 ans après, l’Algérie refait le même coup, dans la foulée du niet prononcé en septembre 2020, par le président Tebboune,à toute normalisation avec l’entité sioniste sans la reconnaissance de la Palestine comme Etat indépendant et sa capitale El Qods. Une détermination, contre vent et marrées des défaitistes et fantoches, concrétisée par un dialogue inter-palestinien et la signature de la Déclaration d’Alger en octobre 2022, quelques jours avant la tenue du Sommet arabe de novembre 2022, coïncidant avec le 68ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution du premier novembre.

    Le génocide du peuple palestinien perpétré par l’entité sioniste confirme la justesse de la position et des principes de l’Algérie vis à vis de la cause palestinienne.

    Algérie 54

    #Algérie #Palestine #Gaza #Israël

  • Makhzen, ce système qui pourrit le Maroc

    Makhzen, ce système qui pourrit le Maroc

    Etiquettes : Maroc, corruption, espionnage, Makhzen, Union Européenne, Algérie, Sahara Occidental, Marocgate, Pegasus,

    Le royaume du Maroc est essoufflé par des scandales en cascade dans lesquels il est mouillé jusqu’au cou. On n’en compte plus le nombre des affaires scabreuses qui impliquent ses responsables au plus haut niveau de la hiérarchie royale. A vrai dire, le Makhzen ne fait que récolter les fruits de ses agissements hostiles et de ses actions belliqueuses à l’égard de pays tiers.

    C’est l’histoire de l’arroseur arrosé ! Voyons-en de plus près. Pas question pour nous d’établir la chronologie de tous les méfaits reprochés au Maroc, loin s’en faut. Cela couterait du temps ! Si l’on s’amuserait à remonter, par exemple, jusqu’à 1965, déterrer l’affaire de l’assassinat de l’opposant Mehdi Ben Barka, pour commencer, on n’en finira pas.

    En revanche, il serait judicieux d’en rappeler les plus récentes. Celles qui s’ajoutent à l’actif du palais Maroc qu’il collectionne en lieu et place de ses déboires et revers diplomatiques. Rappeler, tout juste, les sujets fort controversés qui ont fait la manchette des journaux de la presse internationale. A elles seules, les affaires Pegasus révélée en juillet 2021 et « Marogate » éclatée en décembre 2022 représente un échantillonnage de cette série de scandales qui a impliqué, en Europe, des dignitaires haut placés du Makhzen.

    La première concerne l’opération d’espionnage –sous l’œil bienveillant du Mossad- à grande échelle qui a révélé comment les services marocains d’Abdellatif Hammouchi ont mis sur écoute des centaines de hauts responsables de gouvernements, pour ne citer que la France et l’Espagne.

    La seconde, aussi grave qu’elle met en lumière les méthodes « voyous » du Makhzen, a trait à la corruption de plusieurs députés européens en contrepartie de la promotion des thèses marocaines au Sahara occidental. Autrement dit, et comme service rendu, les élus européens corrompus ont chanté les « bienfaits » de la « marocanité », voire même cautionné sa politique expansionniste dans les territoires sahraouis occupés.

    C’est sans compter le nombre d’affaires de drogues, aussi bien ici même en Algérie, qu’en Europe, en Espagne en particulier, où le Maroc est impliqué. Lui, qui a fait de ces poisons une arme de guerre pour attenter à la stabilité du « voisin ». Ou encore le chantage exercé sur Madrid pour la reconnaissance de sa « marocanité » en exploitant la détresse de migrants qu’il pousse à « envahir » l’enclave de Ceuta et Melilla.

    Dès lors, il n’y a plus rien à tirer d’un système qui a fait de la voyoucratie un mode de gestion du royaume. Les dégâts et le mal occasionnés sont incommensurables. Tout compte fait, le Makhzen n’a pas que l’Algérie dans son collimateur. Et à se mettre à dos.

    Lorsqu’il s’amuse à fourrer son nez dans les affaires de pays souverains, comme la Belgique, dont la justice vient de rouvrir le dossier « Marocgate », le Makhzen mérite son sort.
    Farid Guellil

    Source : Le Courrier d’Algérie, 13/05/2024

    #Maroc #Marocgate #Europe #Corruption #Algérie #SaharaOccidental

  • Maroc : BMW admet des problèmes environnementaux dans une mine de cobalt

    Maroc : BMW admet des problèmes environnementaux dans une mine de cobalt

    Etiquettes : Maroc, BMW, mines, cobalt, arsénic, Bou Azzer,

    Il semble y avoir d’importants dégâts environnementaux dans la zone autour d’une mine de cobalt au Maroc. Ceci est désormais également démontré par une étude commandée par BMW. Le constructeur automobile souhaite continuer à s’approvisionner auprès de la mine en matières premières pour ses voitures électriques.

    Le constructeur automobile munichois BMW reconnaît qu’il existe des problèmes environnementaux dans la zone autour de la mine de cobalt de Bou Azzer au Maroc. C’est le résultat d’un soi-disant audit environnemental commandé par BMW. L’inspection révèle « des concentrations parfois élevées d’arsenic dans les systèmes de collecte des déchets et des eaux sur le site minier lui-même et dans ses environs immédiats ». Les auditeurs n’ont pas été en mesure d’établir ni d’exclure un lien avec les opérations minières.La raison de l’examen était un rapport du NDR, du WDR et du Süddeutscher Zeitung, qui faisait état, entre autres, d’une augmentation massive des valeurs limites d’arsenic dans une rivière en aval de la mine.« Nécessité immédiate d’agir »

    Ainsi, les échantillons prélevés par les journalistes dans la rivière ont montré une concentration d’arsenic de plus de 18 000 microgrammes par litre. La limite d’arsenic de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’eau potable est de seulement dix microgrammes par litre. À l’époque, les scientifiques avaient déclaré qu’il y avait un « besoin immédiat d’agir ».

    En 2020, BMW a signé un contrat d’une valeur de 100 millions d’euros avec l’opérateur minier marocain Managem. Cela permet la livraison de cobalt, dont BMW a besoin pour construire ses batteries de voitures électriques.Dans un communiqué, BMW a annoncé que l’exploitant de la mine avait mis en œuvre des mesures de construction au cours du reportage pour empêcher l’eau et la poussière de la mine de pénétrer dans l’environnement. À cette fin, de nouveaux bassins d’eau ont été construits et des fossés de drainage ont été creusés. Le lit de la rivière a également été débarrassé des sédiments.

    Les mineurs se sont plaints

    Des photos disponibles auprès du NDR, du WDR et du Süddeutsche Zeitung montrent que la société Managem a procédé à des modifications dans la mine immédiatement après la publication du rapport et qu’elles se poursuivent apparemment jusqu’à ce jour.

    Selon BMW, supprimer la poussière émanant de la mine est également un objectif. Du gravier est utilisé, entre autres, à cet effet. Un autre audit a révélé des violations mineures du respect des normes sociales. NDR, WDR et Süddeutsche Zeitung, ainsi que leurs partenaires médiatiques français et marocains, ont fait état de graves violations des normes sociales et du travail. Les journalistes se sont entretenus sur place avec de nombreux mineurs et syndicalistes actifs et anciens. Selon BMW, ces allégations n’ont pas été confirmées.

    Niveaux d’arsenic élevés

    Wolf von Tümpling du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) a expliqué qu’il était difficile d’imaginer que les concentrations élevées d’arsenic en dessous de la mine ne soient pas causées par l’extraction du cobalt. « Il serait important de refaire des mesures pendant et après la prochaine saison des pluies afin de déterminer si les barrages améliorés assurent également la rétention nécessaire de l’arsenic pendant la saison des pluies. »

    Ces données devraient ensuite être rendues publiques. Le scientifique a également suggéré d’installer des panneaux le long de la rivière « pour décourager la population de la consommer comme eau potable pour le moment, jusqu’à ce que cela soit définitivement clarifié ».

    Des dizaines de personnes continuent de vivre juste à côté de la mine. Des échantillons d’urine ont montré des niveaux élevés d’arsenic chez un résident local. Il n’est pas clair si BMW ou la direction ont informé les villageois des résultats de l’audit. La direction a laissé sans réponse une demande correspondante du NDR, du WDR et du Süddeutsche Zeitung. On ne sait pas non plus si les résidents recevront une aide financière pour déménager dans une autre région.

    Risque élevé pour la santé dû à l’arsenic

    Des experts comme Miriam Saage-Maaß, responsable des entreprises et des droits de l’homme au Centre européen des droits constitutionnels et de l’homme (ECCHR), estiment que les concessions de BMW ne vont pas assez loin. Vous et d’autres experts soulignez le risque élevé que représente l’arsenic pour la santé. »La réponse de BMW est définitivement trop légère pour moi », a déclaré Saage-Maaß. « La teneur en arsenic de l’eau potable, mesurée par des sources scientifiques indépendantes, est tout sauf une infraction insignifiante et, d’après toutes les expériences, elle indique des déficiences structurelles et de longue date dans les exigences des exploitants miniers en matière de protection de l’environnement et de la santé », a déclaré l’expert.

    Elle demande que les rapports d’audit soient divulgués. C’est le seul moyen de regagner la confiance perdue, notamment en ce qui concerne les normes environnementales dans les chaînes d’approvisionnement de l’industrie automobile allemande.

    Selon l’entreprise, il est actuellement hors de question pour BMW de se retirer de la relation d’approvisionnement avec Managem au Maroc. Dans un communiqué, BMW a déclaré qu’un ensemble de mesures visant à améliorer durablement la gestion de l’eau était en cours d’élaboration. La mise en œuvre concrète sera « suivie par le groupe BMW ».BMW refuse de publier les audits car ils fourniraient « des informations approfondies sur les processus commerciaux internes ».

    Source : Tagesschau (Allemagne) , 10/05/2024

    #Maroc BMW #arsénic #cobalt #mines #Managem

  • Une touriste belge en vacances au Maroc, victime d’une tentative de viol

    Une touriste belge en vacances au Maroc, victime d’une tentative de viol

    Etiquettes : Maroc, touriste belge, tentative de viol, Bayenti, Al Hoceima,

    Lors de ses vacances au Maroc, une touriste belge a été victime d’une agression, rapporte la web HLN. « Les médias locaux ont rapporté qu’un homme de 20 ans avait harcelé la femme et tenté de la violer de force. L’agresseur a été arrêté et incarcéré ».

    Citant des médias marocains, la source précise que l’incident a eu lieu dans la commune de Bayenti, dans la province d’Al Hoceima. Ceci est situé au nord du Maroc sur les montagnes du Rif.

    Alors que la ressortissante Belge promenait son chien, un homme d’une vingtaine d’années a commencé à la harceler. Après quelques propos de harcèlement sexuel, l’homme s’est tourné vers la violence physique. Il a tenté de violer la Belge.

    L’auteur arrêté

    Après les faits, la victime s’est adressée à la police. Sur la base de ses déclarations, un homme d’une vingtaine d’années originaire du quartier a été arrêté. Il est enfermé en prison.

    Selon un journal de la ville voisine de Nador, l’incident a suscité l’indignation de la population d’Arbaa Taourirt, réputée pour sa sécurité et son hospitalité envers les touristes.

    #Maroc #viol #ressortissantebelge #Tourisme

  • L’Algérie veut concurrencer le Maroc sur le marché des phosphates

    L’Algérie veut concurrencer le Maroc sur le marché des phosphates

    Etiquettes : Algérie, Maroc, phosphates, Afrique, Sahara Occidental, Kenya,

    L’Algérie s’est tournée vers la production et l’exportation d’engrais phosphatés, un secteur dans lequel le Maroc est un leader mondial, a rapporté jeudi le portail Marokko Nieuws, indiquant qu’avec cette démarche, l’Algérie veut contrecarrer le Maroc non seulement économiquement, mais aussi diplomatiquement dans sa stratégie africaine.

    Selon la même source, « l’Algérie n’a commencé à exploiter une mine de phosphate à Tébessa qu’en 2020, avec l’aide de la Chine. Le pays ambitionne de doubler sa production d’engrais d’ici 2033 et d’exporter 6 millions de tonnes d’engrais phosphatés par an. L’Algérie se concentre principalement sur les marchés africains, où le Maroc a déjà construit une position forte grâce à sa coopération sud-sud ».

    « Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, dans un message adressé au Sommet africain sur les engrais et la santé des sols, tenu au Kenya, a exprimé sa volonté de partager ses expériences et ses capacités avec les pays africains. Il a également souligné le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur d’engrais sur le marché international », précise le portail.

    « Ce rapprochement avec les pays africains a aussi une dimension diplomatique. L’Algérie veut empêcher certains pays qui reconnaissent la République sahraouie autoproclamée (RASD) de changer de position et de rejoindre le Maroc qui défend sa souveraineté sur le Sahara. C’est le cas du Kenya, où certains responsables politiques ont appelé à une normalisation des relations avec le Maroc ».

    « L’Algérie a envoyé un don de 16000 tonnes d’engrais à base d’urée 46 au Kenya en janvier, un an après l’avoir promise. Ce geste a été perçu comme une tentative d’influencer le président William Ruto pour qu’il continue à soutenir la RASD », conclue-t-il.

    #Maroc #Algérie #Phosphates #SaharaOccidental #Afrique

  • El Othmani rencontre les dirigeants du Hamas à Qatar

    El Othmani rencontre les dirigeants du Hamas à Qatar

    Etiquettes : Maroc, Saadeddine El Othmani, PJD, Hamas, Ismaïl Haniyeh, Israël, Palestine, Gaza, Frères Musulmans,

    Saadeddine El Othmani, ancien Premier ministre du Maroc et ancien chef du parti islamique PJD, s’est rendu au Qatar pour rencontrer Ismaïl Haniyeh et d’autres dirigeants du Hamas.

    L’ancien Premier ministre marocain et ancien secrétaire général du PJD, Dr. Saad Dine El Otmani a rencontré hier (9 mai 2024) le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et d’autres dirigeants de l’organisation à Doha (Qatar), la capitale qatarie. L’ancien chef du gouvernement du Royaume du Maroc l’a annoncé sur sa propre page Facebook.

    « Lors de mon séjour à Doha, j’ai eu le plaisir de rencontrer Ismaïl Haniyeh, le chef du Politburo, et certains dirigeants du Hamas, dont Khaled Meshaal et Moussa Abu Marzouk », a écrit Saad Dine El Otmani sur son compte Facebook.

    Il parle d’un éventuel accord de cessez-le-feu avec Israël.

    El Othmani, qui a également été ministre des Affaires étrangères sous le Premier ministre Benkirane (PJD), a révélé que la réunion était « une occasion d’exprimer ses condoléances et de prier pour les martyrs de Gaza et en particulier pour les martyrs des familles des dirigeants présents ». « J’ai également demandé aux frères du Hamas de m’expliquer les derniers développements concernant le cessez-le-feu et les détails de l’accord, ainsi que les perspectives et les moyens de soutenir le peuple palestinien.

    « Je soutiens également personnellement les efforts du Maroc sous la direction du le Roi Mohammed VI en soutien aux Palestiniens d’Al Quds (Jérusalem) et de Gaza, ainsi que le discours clair de Sa Majesté lors du sommet des pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) sur cette question », a-t-il ajouté.

    Ce n’est pas la première rencontre entre El Othmani et Haniyeh.

    Ce n’est pas la première rencontre personnelle entre El Othmani et le chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh. Déjà peu avant, lors des dernières élections législatives au Maroc, en septembre 2021, les deux hommes se sont rencontrés à Rabat (Maroc).

    Le Premier ministre El Othmani a signé en décembre 2020 sous le regard sévère du roi Mohammed VI. l’accord tripartite entre le Maroc, les États-Unis et Israël et donc ce qu’on appelle l’accord d’Abraham, même si le PJD était et est en réalité plus proche des exigences du Hamas et rejette tout rapprochement avec Israël. Le PJD et le Hamas ont tous deux leurs racines dans l’idéologie des Frères musulmans et présentent donc certaines similitudes.

    Dans les prochains on aura l’occasion de voir si la visite d’El Othmani à Doha était coordonné avec le gouvernement Akhannouch ou le palais.

    Depuis des semaines, des rumeurs circulent dans de nombreux couloirs politiques selon lesquelles le Maroc serait l’un des pays qui pourraient fournir un contingent de sécurité policier et militaire après la fin de la guerre à Gaza.

    #Maroc #Israël #Hamas #ElOthmani #Haniyeh #Gaza #Palestine #ComitéAlQods

  • Le Maroc, un des principaux donateurs de chars à l’Ukraine (El Confidencial)

    Le Maroc, un des principaux donateurs de chars à l’Ukraine (El Confidencial)

    Etiquettes : Maroc, Ukraine, chars, T-72, T-72 B, Algérie, Sahara Occidental, Israël, Russie,

    Le Maroc a envoyé ses chars T-72 en République tchèque pour réparation et ils ont fini en Ukraine. Maintenant, il recevra des versions modernes du char de combat américain Abrams. Rabat était-il au courant de cette affaire blindée ?

    L’un des épisodes les plus illustratifs de la manière dont la guerre en Ukraine résonne dans la géopolitique mondiale avec des conséquences imprévisibles est le scandale des chars T-72B marocains entrant dans le conflit européen par la petite porte. Il n’est pas clair comment ils sont arrivés exactement, car Rabat n’a ni confirmé ni nié s’il avait accepté de les envoyer au front ukrainien. Mais il semble que le royaume alaouite recevra en retour des équipements militaires occidentaux. Un imbroglio blindé impliquant la République tchèque, les Pays-Bas, les États-Unis et Israël, qui pourrait potentiellement déséquilibrer le statu quo militaire au Maghreb.

    Cette histoire commence avec une photo du 9 janvier 2023. Sur celle-ci, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, signe le canon d’un char de combat dans l’usine de la société d’armement d’État Excalibur Army, à Sternberk. Dans la séquence d’images, on peut voir plusieurs unités à différents stades du processus de réparation, avec des châssis et des tourelles éparpillés dans l’usine. Certaines de ces tourelles attirent l’attention des experts militaires en raison de leur peinture caractéristique de sable du désert.

    Il s’avère qu’en 2021, Rabat avait signé un contrat avec Excalibur pour la mise à niveau de ses chars de combat soviétiques T-72B vers la norme T-72M, ce qui améliore leur mobilité, leur puissance de feu et leur protection. Ces véhicules faisaient partie de deux lots achetés à la Biélorussie (1999 et 2000) comprenant près de 300 unités de T-72 dans différentes variantes (148 exemplaires du T-72, 136 du T-72B et 12 du T-72BK) dont la mission initiale était de constituer une brigade « russe » pour contrer les divisions blindées algériennes dans le nord du pays.

    Les Marocains ont envoyé environ 130 exemplaires en République tchèque, mais moins de la moitié sont retournés au pays d’Afrique du Nord, selon des médias spécialisés. Au moins 20 unités ont été envoyées en Ukraine et 74 autres seraient encore en réparation pour être progressivement envoyées au combat. Et c’est ici que survient le grand moment de confusion. La République tchèque a-t-elle engagé ces chars de combat avec l’Ukraine sans l’autorisation du Maroc ? Les États-Unis et l’Europe ont-ils exercé des pressions sur Rabat pour qu’il cède les chars ? Ou Rabat a-t-il négocié volontairement cette livraison pour profiter du moment de désespoir et obtenir en retour un matériel occidental plus moderne ? Voulait-il apaiser la tension diplomatique causée par les scandales d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus et l’affaire de corruption au Parlement européen ?

    Des sources occidentales indiquent que la décision du Maroc de fournir ces systèmes d’armes a été prise lors du premier sommet du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, parrainé par les États-Unis le 26 avril 2022 à la base allemande de Rammstein. À cette réunion, à peine deux mois après le début de l’invasion russe à grande échelle, la Tunisie et le Maroc étaient les seuls représentants d’Afrique du Nord. Le premier s’était engagé à envoyer deux avions de fret avec une aide humanitaire et le second, poussé par la Maison Blanche, à envoyer des pièces de rechange pour les T-72. « Dans le plus grand secret, (la diplomatie américaine) a réussi à convaincre Rabat de fournir des pièces du char T-72 à Kiev », a publié le média français Africa Intelligence, citant des sources proches de l’opération.

    À ce moment-là, Washington et ses alliés recherchaient désespérément du matériel militaire russe. L’OTAN ne voulait pas envoyer d’équipements occidentaux sur le front que le Kremlin pourrait considérer comme une provocation susceptible de faire déborder le conflit au-delà des frontières ukrainiennes. La première des nombreuses lignes rouges qui ont été franchies, encore et encore, au cours de ces deux années de conflit. De plus, les forces de Kiev préféraient les équipements soviétiques que leurs troupes savaient déjà utiliser efficacement. Et de manière urgente, car elles essayaient alors de contenir l’avancée ennemie vers les grandes villes du pays.

    Le Maroc était-il au courant ?

    Au milieu du pandémonium de la guerre, des pièces de rechange ne signifiaient pas grand-chose sur le plan diplomatique. Mais l’histoire s’est compliquée en janvier 2023. Les photos officielles de la présidence tchèque ne montraient pas des « pièces de rechange », mais des chars de combat complets prêts à être remis en état et envoyés sur le front. Cela impliquerait, en pratique, une alliance du Maroc avec la cause ukrainienne et contre Moscou. Une perception que Rabat a cherché à éviter à tout prix. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a catégoriquement nié que des chars aient été donnés à l’Ukraine. « Le Maroc ne prend pas parti dans ce conflit armé et n’a pas participé, et ne participera en aucune manière », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par le journal Le Desk. « Ce sont de fausses accusations et des articles de presse inventés », a-t-il ajouté lorsqu’on lui a demandé des explications sur la trace photographique des chars marocains.

    Alors, comment ces T-72 marocains sont-ils arrivés en Ukraine ? La propagande russe s’est empressée de donner une explication. « Nous considérons ce cas scandaleux comme une preuve supplémentaire de l’hostilité anti-russe encouragée par les autorités tchèques, qui n’hésitent pas à violer les normes les plus fondamentales du droit international régissant le commerce des armes et à exproprier les biens d’autres pays », a déclaré Maria Zakharova, directrice de la communication du ministère russe des Affaires étrangères. Et elle est allée plus loin : « La triste expérience de la Seconde Guerre mondiale se répète, lorsque les entreprises tchèques faisaient partie du complexe militaro-industriel de l’Allemagne nazie, fournissant des armes au Troisième Reich pour sa guerre contre l’URSS ».

    On peut sérieusement remettre en question la version selon laquelle le Maroc ne savait rien du transfert potentiel de ses chars vers la guerre. En mai 2022, peu de temps après ce premier sommet de Rammstein, le directeur commercial d’Excalibur, Richard Kuběna, a affirmé que les gouvernements américain et néerlandais avaient payé environ 90 millions de dollars pour la modernisation de 120 chars de combat T-72, y compris ceux d’un « pays africain » non spécifié, à envoyer progressivement sur le front.

    « Le client a accepté que ce soit sa manière d’aider l’Ukraine », affirmait l’exécutif tchèque au média Novinky, ajoutant que le pays en question recevrait d’autres équipements militaires en compensation. Si ces calculs sont corrects, le royaume alaouite pourrait devenir l’un des plus importants fournisseurs de chars de combat principaux à l’Ukraine, avec près de cent unités, juste derrière la Pologne, qui a dépassé les 300 unités envoyées de divers modèles (principalement le T-72M1, le PT-91 Twardi et quelques Leopard 2A4), le Danemark (une centaine de Leopard 1) et la République tchèque elle-même, selon les calculs de la page Army Recognition. Et pourtant, le président ukrainien, Volodímir Zelenski, n’a ni remercié ni même mentionné publiquement le Maroc pour cette supposée contribution ; et le pays n’apparaît pas non plus sur les listes officielles du matériel envoyé en Ukraine. Mais Rabat n’a pas non plus réclamé ouvertement de confiscation de matériel militaire par les autorités tchèques.

    C’est à ce moment-là que les Merkava entrent en scène. À la mi-2023, la presse marocaine a rapporté que le pays pourrait commencer à recevoir quelques unités du char de combat emblématique Merkava Mk2 et Mk3 qui étaient stockées depuis des années (certaines depuis une décennie) en attendant d’être démantelées. Celles-ci feraient partie du plan de Washington pour compenser le matériel envoyé à l’Ukraine par deux pays. Un européen, probablement Chypre, qui avait proposé ses vétérans AMX-30 français ou peut-être certains de ses T-80U/UK modernes.

    Et l’autre possible destination était le Maroc, qui aurait fait de même avec ses T-72B. Mais avec l’éclatement du conflit entre Israël et le Hamas en octobre dernier, cette opération a été suspendue. Le ‘éternel’ T-72 a été l’un des protagonistes de la guerre en Ukraine des deux côtés. Depuis son entrée en service en 1973, il est devenu l’épine dorsale des forces blindées du Pacte de Varsovie, avec plus de 25000 unités produites dans ses différentes versions.

    Le T-72B est la deuxième évolution du modèle original réalisée en 1985, auquel un canon 2A46M avec un nouveau chargeur automatique a été ajouté, ainsi qu’une meilleure direction de tir, un télémètre et un blindage composite sur la tourelle. De plus, il a été le premier modèle à recevoir le blindage réactif de type ERA (Explosive Reactive Armour) Kontakt-1, facilement reconnaissable à son aspect caractéristique de briques.

    Du point de vue marocain, le résultat soulevait quelques doutes. Le Merkava III, avec son canon de 120 mm et sa très bonne protection, est supérieur aux T-72B soviétiques et capable de rivaliser avec des équipements tels que les Leopard 2A4 que l’Espagne possède à Ceuta et Melilla. Le Mk II, en revanche, est beaucoup plus ancien, avec un canon de 105 mm et un blindage bien inférieur. Il n’y a pas de comparaison avec les Abrams. Avec l’accord israélien au point mort, certains analystes ont spéculé sur le fait que les États-Unis pourraient envoyer leurs propres blindés à Rabat, mais il n’y a pour l’instant aucun indice en ce sens.

    Cependant, le Maroc est en pleine réarmement, ce qui inclut beaucoup de matériel américain avec lequel négocier d’éventuelles ‘remises’. Déjà en 2020, Rabat a signé avec General Dynamics la modernisation d’environ 160 exemplaires d’Abrams M1ASA Special Amour et M1A2M que l’armée marocaine opère depuis 2016 vers la version la plus avancée M1A2 SEPv3. Bien que le char conserve le canon principal de 120 mm M256, il intègre des systèmes avancés de ciblage et de vision nocturne de dernière génération, ce qui améliore considérablement la précision et la capacité d’attaque.

    De plus, sa technologie de blindage est plus avancée, comprenant un blindage composite, des plaques de blindage réactives et des systèmes de protection active contre les missiles et les projectiles. « Il faudrait transmettre aux Américains nos préoccupations en matière de sécurité et notre peu d’enthousiasme à l’idée d’armer le Maroc jusqu’aux dents. Et aussi leur faire comprendre à quel point nous ne sommes pas intéressés par la participation de puissances extrarégionales, comme Israël, à un conflit qui ne les concerne pas », a déclaré un commandant militaire espagnol en commentant l’acquisition des Abrams à El Confidencial.

    « Pour le Maroc, c’est un marché lucratif de vendre des chars anciens à l’Ukraine et de recevoir du matériel neuf, surtout si ses voisins algériens et espagnols n’en disposent pas », a-t-il ajouté. « Le soutien marocain à l’Ukraine pourrait être le point de rupture, car la Russie cherche à susciter des hostilités armées dans d’autres régions » Il est difficile de mesurer l’impact diplomatique de ces mouvements. Le Maroc a cherché à maintenir sa doctrine de politique étrangère dans ses votes à l’ONU, cherchant à rester neutre dans le conflit. Rabat s’est abstenu de condamner la Russie lors des premiers votes des Nations unies sur l’invasion (en mars et avril 2022).

    Cependant, en octobre de la même année, il a voté contre l’annexion unilatérale par la Russie de quatre provinces ukrainiennes, invoquant le respect de l’intégrité territoriale des nations (un vote qui s’explique par la revendication historique du Maroc sur le Sahara occidental). Les analystes estiment que, même s’il ne le souhaite pas ouvertement, le Maroc s’aligne sur l’Ukraine, via les États-Unis et l’UE ; et s’éloigne de la Russie, qui est à son tour le principal allié stratégique de l’Algérie. Les deux pays maghrébins renforcent leurs arsenaux face aux tensions géopolitiques croissantes, bien qu’Alger le fasse à un rythme trois fois plus rapide que son voisin du détroit. Mais tandis que les Algériens continuent de dépendre du matériel russe, qui s’est avéré très limité dans la guerre ukrainienne ; les Marocains les surpassent technologiquement avec du matériel américain et israélien, y compris des pièces d’artillerie de précision Himars, des hélicoptères de combat Apache ou des missiles Atacm.

    « Ce changement significatif de position — de neutre à grand fournisseur de chars — a été impulsé par des circonstances politiques externes pour le Maroc : l’escalade des tensions avec l’Algérie », a averti le groupe d’analyse israélien Besa Center dans un récent rapport. « Le soutien marocain à l’Ukraine pourrait être le point de rupture du conflit, car la Russie cherche à susciter des hostilités armées dans d’autres régions. L’Afrique du Nord, en particulier l’Algérie, est une source alternative de ressources énergétiques pour l’Occident. Ainsi, la Russie en sortirait gagnante, quoi qu’il arrive ».

    Source : El Confidencial, 12/05/2024

    #Maroc #Ukraine #Russie, #chars #Abrams #Merkava #Algérie #SaharaOccidental