Le ministre de la défense sahraoui, Bouhali, présenté une évaluation sécuritaire, soulignant que le Sahara occidental demeure exempt de terrorisme, tout en notant que l’instabilité régionale et les activités terroristes dans les zones voisines nécessitent des mesures de précaution, en particulier à proximité de la frontière mauritanienne.
Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #MINURSO #AbdulHafiz #Bouhali #Marocleaks
Résumé : Le 3 octobre 2011, une délégation de la MINURSO a tenu une réunion à Tindouf avec le ministre de la Défense du Front Polisario, M. Mohamed Lamine Bouhali, afin d’examiner la situation sécuritaire à l’est du Berm et la coopération en cours. La réunion a réaffirmé la solidité des relations entre la MINURSO et le Front Polisario, fondées sur le dialogue, la transparence et la compréhension mutuelle. Le ministre a précisé qu’il n’existe aucune instruction imposant une escorte armée aux patrouilles de la MINURSO, confirmant le plein respect de l’Accord militaire n°1 ainsi que la liberté de circulation de la Mission. Il a également présenté une évaluation sécuritaire, soulignant que le Sahara occidental demeure exempt de terrorisme, tout en notant que l’instabilité régionale et les activités terroristes dans les zones voisines nécessitent des mesures de précaution, en particulier à proximité de la frontière mauritanienne. Le Front Polisario a exprimé son soutien à la reprise progressive des patrouilles et observations nocturnes de la MINURSO, suspendues depuis 2008, tout en recommandant l’adoption de mesures de sécurité appropriées et le maintien d’une coordination étroite avec les officiers de liaison du Front. Le ministre a souligné que toute recommandation sécuritaire resterait de nature consultative et non contraignante. La réunion a été qualifiée de cordiale et fructueuse, aboutissant à des résultats positifs qui réaffirment l’engagement du Front Polisario à coopérer avec la MINURSO, tout en tenant compte des préoccupations sécuritaires communes à l’approche du 13ᵉ Congrès du Front, prévu en décembre 2011.
À : LADSOUS, NATIONS UNIES, NEW YORK
INFO : PASCOE, NATIONS UNIES, NEW YORK, ROSS, NATIONS UNIES, NEW YORK, MALCORRA, NATIONS UNIES, NEW YORK, STARR, NATIONS UNIES, NEW YORK
DE : ABDEL-AZIZ, MINURSO, LAAYOUNE
DATE : 7 octobre 2011
OBJET : Le Commandant de la Force de la MINURSO rencontre le « Ministre de la Défense » du FPOL
Veuillez trouver ci-joint une note explicative sur la réunion tenue par le Commandant de la Force de la MINURSO, le Major Général Abdul Hafiz, avec le « Ministre de la Défense » du FPOL, Mohamed Lamine Bouhaji.
Le Commandant de la Force a abordé la situation sécuritaire à l’est du berm, le malentendu concernant les escortes armées du Polisario pour les patrouilles de la Mission, ainsi que la reprise des activités d’observation de nuit.
Le « Ministre » s’est montré préoccupé par les menaces terroristes potentielles dans la région, en particulier le long de la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Il a soutenu la reprise des patrouilles nocturnes de la MINURSO (interrompues en 2008) et a réitéré que « l’imposition d’escortes armées aux patrouilles de la MINURSO était un malentendu ».
Le Commandant de la Force a jugé la réunion « très cordiale et fructueuse ».
Cordialement.
NATIONS UNIES
Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental
MEMORANDUM INTERBUREAU
CEN : 08-1 PAGE : 01 DE : 11 Référence : FC/0081/2011 Date : 06 octobre 2011
À : M. Hany Abdel-Aziz
Représentant spécial du Secrétaire général & Chef de la Mission
De : Le Major Général Abdul Haliz
Commandant de la Force
Objet : Réunion avec le Ministre de la Défense du FPOL à Rabouni
Conformément à vos instructions, je me suis rendu à Tindouf le 3 octobre 2011 et ai rencontré le Ministre de la Défense du FPOL, M. Mohamed Lamine Bouhali. J’étais accompagné par le LO Tindouf M. Omar Manis, le CMIO, le MLO2 et le MAFC.
En préambule, j’ai exprimé ma gratitude au Ministre pour cette réunion et j’ai rappelé avec reconnaissance notre dernière rencontre du 20 août 2011, au cours de laquelle il avait accepté de coopérer pleinement à toutes les activités de la MINURSO, réaffirmant qu’il ne pouvait y avoir aucun problème que nous ne puissions résoudre par la discussion et le dialogue. J’ai mentionné que la relation entre les Sites d’Équipe (TS) et les Régions militaires du FPMF reposait sur la transparence, la fraternité et la compréhension mutuelle.
J’ai ensuite expliqué que l’objectif de ma rencontre avec le Ministre était d’obtenir son avis et son évaluation concernant la situation sécuritaire dans la zone à l’est du Berra. J’ai évoqué le malentendu survenu une semaine auparavant lorsque deux régions militaires du FPMF nous ont informés que dorénavant toutes les patrouilles de la MINURSO devraient être escortées par des éléments armés du FPMF. J’ai indiqué que cela nous avait surpris et que nous avions immédiatement demandé des éclaircissements par l’intermédiaire de notre LO Tindouf. Tout en remerciant le Ministre d’avoir rapidement clarifié la question, je lui ai demandé son évaluation de la situation sécuritaire et s’il estimait nécessaire de nouvelles dispositions ou mesures. J’ai également sollicité son avis sur la reprise des observations de nuit et des patrouilles nocturnes depuis nos Sites d’Équipe (interrompues depuis 2008).
En réponse, le Ministre du FPOL a déclaré que depuis le début de la MINURSO il y a 20 ans, le FPOL avait toujours organisé des réunions avec la direction de la MINURSO lorsque des questions importantes survenaient et avait contacté le LO Tindouf pour des questions moins importantes, et que le FPOL n’avait jamais pris de décision unilatérale soudaine. Le Ministre du FPOL a ajouté qu’ils respectaient l’Accord militaire n°1, et que par conséquent la question de la nouvelle instruction imposant des escortes armées aux patrouilles de la MINURSO était un malentendu ; il a réaffirmé qu’il n’y avait aucune instruction en ce sens et que le FPMF continuerait à maintenir les mêmes arrangements avec les Sites d’Équipe de la MINURSO que par le passé.
En ce qui concerne l’évaluation de la sécurité, il a déclaré que la vaste zone adjacente au Sahara occidental est pleine de terrorisme et de contrebande et qu’il y a deux ans, « des traces de terrorisme » ont été entendues en Mauritanie, avec laquelle le Sahara occidental partage plus de 2000 km de frontière. Il a noté que bien que leurs activités soient loin des frontières entre le Sahara occidental et la Mauritanie, les opérations des forces mauritaniennes contre les terroristes le long de la frontière malienne pour les traquer pourraient amener ces groupes à se rapprocher de la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Il a ajouté que « le Sahara occidental est aujourd’hui exempt de terrorisme, mais le FPOL ne peut ignorer les traces de terrorisme que nous entendons près de nous ». Le Ministre pense que les terroristes pourraient décider d’attaquer les Régions militaires du FPMF pour s’emparer d’armes, de munitions ou de matériel logistique, voire de procéder à des enlèvements, et que la MINURSO n’est pas à l’abri de ces défis. Le Ministre a ajouté : « C’est pourquoi le FPOL a envisagé d’établir des postes de contrôle dans les zones proches des frontières mauritaniennes. En réalité, il n’y a pas d’incidents au Sahara occidental, mais des précautions sont nécessaires pour faire face à toutes les éventualités ».
Par la suite, le Ministre a déclaré que Rabouni et les camps de réfugiés ont une importance politique et sociale particulière car ils reçoivent des visites familiales et des invités de pays amis. Il a souligné qu’au Sahara occidental (à l’est du Berm), des événements et des occasions ont lieu régulièrement, auxquels assistent des hauts fonctionnaires et des invités étrangers. Par conséquent, a-t-il dit, il était normal d’accroître les mesures de sécurité, notamment à la veille du 13e Congrès du FPOL (prévu en décembre 2011) qui accueillera de nombreux visiteurs à partir d’octobre 2011.
Le Ministre a réitéré que le FPOL respecte en tout temps l’Accord militaire, mais qu’ils essaient d’accroître les mesures uniquement pour faire face aux défis sécuritaires et non pour violer l’Accord militaire. Il a dit que même si la MINURSO ne souhaitait pas que les patrouilles soient escortées par des LO du FPMF, ils l’accepteraient.
En ce qui concerne la reprise des patrouilles nocturnes de la MINURSO, le Ministre a déclaré que le FPOL n’y voyait pas d’objection, mais que ces patrouilles devraient éviter les zones suspectées de mines, éviter de s’approcher des frontières mauritaniennes, et il a conseillé qu’en cas de séjour nocturne, la patrouille passe la nuit près des postes de garde du FPMF pour la sécurité des URMO. Il a suggéré de mener des patrouilles nocturnes à un rythme réduit au cours des prochains mois, jusqu’à la fin de leur Congrès. Il a également suggéré que les commandants des sites d’équipe de la MINURSO maintiennent une coordination étroite avec les LO du FPMF. Le LO concerné pourra suggérer une escorte ou l’annulation d’une patrouille en fonction des informations de sécurité dont il dispose, mais il a précisé qu’il ne s’agissait que d’une suggestion et en aucun cas d’une obligation.
J’ai remercié le Ministre pour son évaluation de la sécurité concernant la conduite des patrouilles par la MINURSO. J’ai réaffirmé que les commandants des sites d’équipe resteraient en contact avec les régions militaires respectives et prendraient en compte tout conseil de sécurité. J’ai demandé au Ministre d’informer les régions militaires concernant la reprise progressive par la MINURSO des patrouilles et observations nocturnes à l’est du Berm.
Commentaires : La réunion avec le ministre de la Défense du FPOL s’est déroulée dans une atmosphère très cordiale et fructueuse, car il a répondu à toutes nos questions. Je considère que le résultat de la réunion est très positif puisque le ministre a réitéré la volonté du FPOL de respecter les Accords militaires et de garantir la liberté de mouvement de la MINURSO. Cependant, le FPOL semble préoccupé par la possibilité que des terroristes se déplacent vers le Sahara occidental (à l’est du Berm) sous la pression des opérations conjointes des forces mauritaniennes et maliennes pour les chasser de leurs territoires. Le FPOL craint également les tentatives marocaines de saboter ou d’entraver la tenue de son 13e Congrès prévu en décembre 2011. Comme conseillé par le FPOL, la MINURSO devrait mener ses activités à l’est du Berm en étroite coordination avec les Régions militaires et devrait reprendre progressivement les patrouilles de nuit suspendues depuis 2008.
Copies :
SPA
IILO
CON
COPO
CMIO
CSO
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