Les fuites de Mahdaoui ont également mis en lumière le conflit opposant le Comité provisoire au Syndicat national de la presse marocaine. Ce dernier a demandé hier, via son bureau exécutif, l’ouverture d’« une enquête urgente et impartiale sur l’ensemble des éléments contenus dans ces enregistrements, afin de révéler toute la vérité et de déterminer les responsabilités avec précision ».
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La flambée des fuites de Mahdaoui touche toutes les institutions… Des demandes parlementaires au gouvernement d’intervenir, et le Syndicat des journalistes insiste pour enterrer le comité provisoire dans l’attente d’une action du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire
Un séisme sans précédent secoue le secteur médiatique marocain, provoqué par les extraits fuités diffusés par le journaliste Hamid Mahdaoui concernant sa séance d’audition et ce qui a suivi devant le Comité d’éthique relevant du Comité provisoire chargé de la gestion des affaires de la presse et de l’édition, qui s’est substitué, de fait, au Conseil national de la presse. Les propos tenus par les personnes présentes sont désormais tels qu’ils nécessitent l’intervention de nouvelles institutions, notamment après l’ouverture d’une interpellation parlementaire.
Et le communiqué du comité provisoire, publié hier vendredi, n’a fait qu’attiser encore davantage le feu, en annonçant son recours à la justice contre Mahdaoui et en brandissant la menace de poursuivre « toute personne dont l’implication directe ou indirecte dans cet acte honteux et illégal serait établie ». Une tentative de fuite en avant après que le contenu des vidéos a révélé la manière « revancharde » avec laquelle sont traitées les affaires disciplinaires des journalistes.
Mais l’institution judiciaire se retrouve désormais réellement appelée à intervenir dans cette affaire, non seulement à cause de ce qui a été dit par les membres du Comité d’éthique, mais aussi parce qu’elle s’est retrouvée impliquée dans les fuites elles-mêmes, notamment avec la mention du nom du président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mohamed Abdennabaoui, au sujet d’une « rencontre » qui serait en préparation avec le président du Conseil, Younes Moujahid, afin d’organiser la « sanction » contre Mahdaoui, alors même que le dossier était encore en phase d’examen.
L’autorité gouvernementale chargée de l’information, représentée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, trouve également sa place dans cette « discussion » fuitée, au point que les participants se sont mis d’accord pour intervenir dans le soutien public attribué aux entreprises de presse, à travers une proposition qualifiée par l’un des intervenants de démarche « diabolisante », consistant à priver l’entreprise de Mahdaoui de ce soutien. À cela s’ajoute que l’une des participantes n’est autre que la personne choisie pour présider le jury de la dernière édition du Grand Prix national de la presse.
Le principal facteur susceptible de pousser le ministre chargé de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, à agir concrètement reste toutefois le Parlement. Le ministre a reçu jusqu’à présent au moins deux correspondances à propos de ce dossier : l’une de la députée de la Fédération de la gauche démocratique, Fatima Tamni, et l’autre de la députée du groupe du Progrès et du Socialisme, Nadia Ettahami. Les deux questions écrites adressées via la Chambre des représentants évoquent des violations légales, professionnelles et éthiques nécessitant une prise de position officielle du gouvernement.
Les fuites de Mahdaoui ont également mis en lumière le conflit opposant le Comité provisoire au Syndicat national de la presse marocaine. Ce dernier a demandé hier, via son bureau exécutif, l’ouverture d’« une enquête urgente et impartiale sur l’ensemble des éléments contenus dans ces enregistrements, afin de révéler toute la vérité et de déterminer les responsabilités avec précision ».
Il a également appelé à « activer tous les mécanismes légaux disponibles pour appliquer les sanctions juridiques et organisationnelles nécessaires à l’encontre de toute personne dont l’implication dans des violations ou pratiques susceptibles de porter atteinte à la crédibilité de la profession ou d’influer sur l’indépendance de la décision judiciaire serait prouvée »
Le Syndicat a insisté sur la nécessité de prendre « des mesures immédiates pour préserver l’intégrité de l’institution d’autorégulation, en commençant par empêcher toute transgression de la loi par un comité provisoire dont le mandat est arrivé à expiration », estimant que ce comité « ne saurait en aucun cas être un organe chargé de gérer les affaires courantes ».
Il a ajouté que le gouvernement doit « répondre au mémorandum présenté par le Syndicat, mettant fin à la prolongation illégale du mandat du comité provisoire, et garantissant la continuité administrative du service à l’écart de toute décision touchant à l’autorégulation de la profession », renvoyant à la responsabilité du ministère de tutelle dans la situation actuelle, dont la fin est liée à une modification de la loi régissant le Conseil national de la presse.
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