Depuis 2013, plus de 800 leaders religieux maliens ont déjà participé à ce programme, entièrement financé par le Maroc. L’objectif affiché est de “développer un environnement religieux pacifique et résilient face à l’extrémisme”. Mais combien de ces imams ont réellement contribué à freiner la progression du jihadisme au Sahel ? Pendant que les formations se poursuivent, le terrorisme s’étend et les cellules se multiplient au Mali, au Burkina Faso et au Niger — des pays dans lesquels le Maroc tisse aussi des intérêts économiques et stratégiques, sous le masque de l’islam modéré.
Tags : Maroc, Mali, formation des imams, Islam, religion, radicalisme, l’Institut Mohammed VI de Rabat,
Le Maroc et le Mali ont signé un nouvel accord pour former 400 imams maliens à l’Institut Mohammed VI de Rabat, sous prétexte de lutter contre l’extrémisme et de renforcer “l’islam modéré” au Sahel. La réalité, cependant, est bien plus trouble. Tandis que Rabat se présente comme un champion de la tolérance religieuse, les données sécuritaires européennes et africaines confirment que le Maroc est l’un des principaux exportateurs de jihadistes au monde.
Depuis 2013, plus de 800 leaders religieux maliens ont déjà participé à ce programme, entièrement financé par le Maroc. L’objectif affiché est de “développer un environnement religieux pacifique et résilient face à l’extrémisme”. Mais combien de ces imams ont réellement contribué à freiner la progression du jihadisme au Sahel ? Pendant que les formations se poursuivent, le terrorisme s’étend et les cellules se multiplient au Mali, au Burkina Faso et au Niger — des pays dans lesquels le Maroc tisse aussi des intérêts économiques et stratégiques, sous le masque de l’islam modéré.
Par ailleurs, ce programme sert au Maroc d’outil politique pour consolider son influence religieuse et géopolitique en Afrique de l’Ouest, sous le couvert de la “coopération Sud–Sud”. Il s’agit en réalité d’une diplomatie religieuse soigneusement orchestrée, qui renforce le leadership du roi Mohammed VI en tant que “commandeur des croyants”, tout en se présentant comme garant de la lutte antiterroriste… alors même que son propre pays a été le point de départ de centaines de combattants de l’État islamique, d’Al-Qaïda et d’autres groupes radicaux.
De plus, l’Institut Mohammed VI est directement contrôlé par le Makhzen, et ses enseignements répondent à des intérêts politiques internes. Depuis des années, des voix dénoncent l’instrumentalisation de l’islam par le Maroc pour affaiblir les mouvements d’opposition intérieure, contrôler les zones rurales et étendre son influence dans les pays du Sahel — en particulier ceux qu’il cherche à convaincre d’accepter son plan d’autonomie pour le Sahara occidental.
Pendant ce temps, l’Europe assiste passivement à cette mise en scène : elle finance des projets de “modération islamique” promus par le même régime qui censure, réprime, surveille et restreint les libertés sur son propre territoire, et qui tolère la prolifération d’associations salafistes en Europe sous couvert culturel ou humanitaire.
Le Maroc n’exporte pas la paix ; il exporte une stratégie. Cet accord avec le Mali n’est pas un acte humanitaire, mais un mouvement d’expansion de son pouvoir d’influence, enveloppé dans l’encens religieux, avec pour objectif clair de gagner en pouvoir et en influence régionale. Les fruits de cette stratégie se font déjà sentir dans les couloirs de l’Union africaine… mais aussi dans les rues de Ceuta, Melilla et d’ailleurs en Europe.
Ana Qtella
Source : Facebook
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