Tags : Maroc Leaks, Anders Kompass, Omar Hilale, Sahara Occidental, HCDH, Navetheem Pillay, ONU, MINURSO, droits de l’homme, corruption, lobbying,
Au bureau des droits de l’homme de l’ONU à Genève, où le suédois Anders Kompass a été chef des opérations sur le terrain pendant de nombreuses années, pratiquement rien n’a été fait pour les droits de l’homme des Sahraouis. Le lobbying du Maroc l’empêchait.
Anders Kompass a été salué par la radio, la télévision et les journaux suédois comme un lanceur d’alerte intrépide pour son courage civil et sa bravoure lorsqu’il a fourni des informations directes à la France sur les abus sexuels commis par des soldats de l’ONU français sur des enfants en République centrafricaine. Quelqu’un au bureau a divulgué l’information au journal britannique The Guardian et l’affaire est devenue une nouvelle mondiale. Plus tard, Kompass a été blanchi des soupçons de faute professionnelle, mais il a choisi de quitter son travail au bureau des droits de l’homme de l’ONU. Il travaille aujourd’hui au ministère des Affaires étrangères à Stockholm. Ensuite, il a été nommé directeur par intérim l’Institut des droits de l’homme a nommé Anders Kompass. Il a derrière lui une longue carrière internationale, avec des postes importants à l’ONU et au ministère des Affaires étrangères. Il a notamment été chef du département extérieur du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) à Genève et représentant du HCDH en Colombie, au Guatemala et au Mexique. Anders a été ambassadeur de Suède au Guatemala entre 2017 et 2020.
En 2014, le hacker français Chris Coleman a divulgué sur Twitter des courriers diplomatiques confidentiels de l’ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale, destinés au ministère marocain des Affaires étrangères qui révèlent comment Anders Kompass a agi pour dissuader la Haut Commissaire Navi Pillay d’entreprendre une visite au Sahara Occidental en 2014. Il a veillé à ce que la contribution du HCDH au rapport du SG de l’ONU sur le Sahara Occidental soit favorable au Maroc. Il a fait pression sur Pillay pour éviter qu’elle fasse des «concessions» au défunt Président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, lors de leur rencontre à Genève le 23 mai 2013. Kompass a insisté auprès de Pillay afin de mettre en place une mission technique au Sahara Occidental en mai 2014, conduite par lui-même au lieu du Représentant du Haut-Commissariat à New York, jugé hostile au Maroc.
Le Maroc a gagné le silence de la Commissaire aux droits de l’homme grâce à une contribution annuelle d’un million de dollars
Dans une lettre, datée du 11 juillet 2013 adressée par Navanethem Pillay à Saâdeddine El Othmani, qui était à l’époque ministre des Affaires étrangères du Maroc, la Haute-Commissaire remercie le gouvernement marocain pour le renouvellement de sa contribution volontaire annuelle de 1 million de dollars US pour l’année 2013. Elle souligne l’importance du fait que ces fonds ne sont pas affectés à un projet spécifique, ce qui offre une plus grande souplesse d’utilisation à son bureau.
Le Maroc est présenté comme l’un des donateurs les plus importants et les plus constants de la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord.
La lettre salue également les efforts diplomatiques du Maroc (aux côtés de la Norvège, du Mexique et de la Turquie) pour plaider à New York en faveur d’une augmentation du budget régulier alloué par l’ONU au Haut-Commissariat.
Elle exprime enfin la volonté de renforcer le partenariat entre l’institution et la mission permanente du Maroc à Genève.
Les visites de Christopher Ross à Genève
Parmi les informations transmises par Anders Kompass le contenu d’une rencontre entre Christopher Ross et Navanethem Pillay, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme à l’époque. Ross devait convaincre Mme Pillay de visiter le Sahara occidental.
Ce document, daté du 25 octobre 2011, détaille les manœuvres diplomatiques entourant une proposition de visite de la Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme, Mme Pillay, au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés de Tindouf.
-Christopher Ross a suggéré cette visite à Mme Pillay en septembre 2011, affirmant qu’elle pourrait aider à débloquer les négociations politiques.
– Bien qu’elle se soit montrée favorable sur le principe d’un déplacement lié à son mandat, elle n’a pris aucun engagement concret auprès de M. Ross.
– Consulté par Mme Pillay, Anders Kompass l’a formellement découragée d’effectuer ce voyage, l’avertissant des risques d’instrumentalisation et des conséquences contre-productives pour le processus politique. Mme Pillay a accepté ce conseil, indique la note.
-L’ambassadeur Hilale conclut que M. Ross utilise les agences onusiennes (HCDH, HCR) pour accentuer la pression sur le Maroc et servir son propre agenda.
-Plutôt qu’un déplacement au Sahara, Mme Pillay a exprimé le souhait d’effectuer une visite officielle au Maroc en 2012.
Ce document est une note diplomatique confidentielle datée du 31 janvier 2013, adressée par Omar Hilale, Ambassadeur et Représentant permanent du Maroc à Genève, au Ministre des Affaires Étrangères du Royaume à propos de la visite de l’Envoyé de l’ONU pour le Sahara Occidental à Genève. Il illustre les efforts de la diplomatie marocaine pour circonscrire les échanges de Christopher Ross avec les agences onusiennes et éviter que les questions de droits de l’homme ou de mécanismes de surveillance ne soient intégrées à son mandat.
Omar Hilale y rend compte des démarches entreprises auprès du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) pour encadrer les rencontres de M. Ross.
Rencontre avec le HCDH :
-M. Ross doit rencontrer Mme Pillay (Haut-Commissaire aux droits de l’homme) le 5 février.
-L’ambassadeur a sollicité un contact interne (Anders Kompass) pour influencer Mme Pillay afin qu’elle n’aborde pas l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’homme.
-L’argument avancé est que M. Ross lui-même a déclaré que les droits de l’homme ne font pas partie de son mandat.
Rencontre avec le HCR :
-L’entretien avec le Haut-Commissaire M. Guterres est impossible pour cause de déplacement.
-M. Ross sera reçu par son Chef de Cabinet ou le Directeur du Mena.
-Les interlocuteurs ont assuré que la discussion se limiterait à la situation dans les camps de Tindouf et n’aborderait pas le programme des mesures de confiance (CBM) pour limiter l’interférence de M. Ross.
En résumé, le document illustre les efforts de la diplomatie marocaine pour circonscrire les échanges de Christopher Ross avec les agences onusiennes et éviter que les questions de droits de l’homme ou de mécanismes de surveillance ne soient intégrées à son mandat.
Ce second document, daté du 8 février 2013, constitue le compte-rendu de l’entretien ayant eu lieu entre Christopher Ross et Mme Pillay (HCDH).
Christopher Ross a affirmé qu’il ne ferait pas de recommandations directes sur les droits de l’homme afin de se concentrer sur la solution politique. Il a néanmoins encouragé Mme Pillay à formuler elle-même ces recommandations et l’a incitée à visiter le Sahara Occidental.
Selon la note, Mme Pillay est restée réservée, ne s’engageant sur aucune recommandation et renvoyant la responsabilité du contenu des rapports au Secrétaire général de l’ONU.
L’ambassadeur Omar Hilale analyse la démarche de M. Ross comme une pression indirecte visant à forcer la main du Secrétaire général de l’ONU via le HCDH.
Le texte mentionne des conflits d’influence au sein de l’organisation, opposant le Directeur des Opérations (allié du Maroc) à d’autres cadres (comme Frej Fenniche) décrits comme manoeuvrant contre les intérêts marocains.
Omar Hilale estime que Christopher Ross maintient des positions « pro-Polisaro-algériennes » malgré les avertissements précédents du Maroc, ce qui nécessite une vigilance accrue.
Visite du président sahraoui à Genève
Une autre fois, leur réunion était consacrée à la visite que le Président Sahraoui, Mohamed Abdelaziz, devait entreprendre en mai 2013 au Conseil pour rencontrer Navanethem Pillay. Dans les deux cas, l’Ambassadeur et ses deux amis ont manœuvré pour limiter l’impact de ces deux visites et influencé Pillay pour qu’elle ne réagisse pas de façon à nuire aux intérêts du Maroc.
Ce document daté du 29 avril 2013 informe le ministère marocain des Affaires étrangères du lancement, à Genève, d’une campagne menée par les séparatistes visant à internationaliser la question des droits de l’homme au Sahara, dans le contexte de la résolution 2099 du Conseil de sécurité. Mohamed Abdelaziz a sollicité des rendez-vous avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), afin d’aborder la situation des droits de l’homme au Sahara.
Le HCR a rejeté la demande, rappelant que son mandat est strictement humanitaire, limité aux réfugiés des camps de Tindouf et aux mesures de confiance, et qu’il ne traite pas des questions de droits de l’homme ni de la situation au Sahara. En revanche, le HCDH n’a pas encore répondu à la demande d’entretien.
Le document conclut que cette initiative s’inscrit dans une stratégie offensive des adversaires du Maroc visant à exercer des pressions sur les institutions onusiennes, en s’appuyant sur une interprétation orientée de la résolution 2099 et en recentrant leurs efforts sur Genève après un échec à New York. Il est également estimé que le polisario cherche à se présenter comme coopératif avec les mécanismes onusiens des droits de l’homme.
En réponse, la Mission permanente du Maroc recommande, en cas de confirmation d’un entretien avec le HCDH, d’envoyer des délégations du CORCAS et du CNDH à Genève afin de présenter la position marocaine, exposer la réalité des droits de l’homme au Sahara et attirer l’attention sur les violations commises dans les camps de Tindouf.
Le document daté du 1er mai 2013 informe le ministère marocain des Affaires étrangères que Mme Navi Pillay, Haut-Commissaire aux droits de l’homme, recevra Mohamed Abdelaziz le 23 mai 2013. Cette rencontre n’a pas été directement demandée par le polisario, mais résulte de pressions exercées par le Département des affaires politiques (DPA) et le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) de l’ONU, qui ont insisté auprès de Mme Pillay pour qu’elle accepte le rendez-vous.
Face à cette situation, la Mission permanente du Maroc a entrepris des démarches auprès de ses contacts au HCDH afin de recommander la vigilance à Mme Pillay, en l’incitant à éviter tout engagement politique, toute commission d’enquête ou toute visite du HCDH au Sahara. Le Maroc rappelle par ailleurs son ouverture aux procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme et met en avant le travail des commissions du CNDH à Dakhla et Laâyoune, ainsi que l’accès régulier des ONG internationales au Sahara.
Le document estime que cet activisme est orchestré par Christopher Ross, présenté comme l’instigateur des pressions en faveur du Polisario, et rappelle que l’objectif des séparatistes est d’obtenir à Genève ce qu’ils n’ont pas réussi à imposer à New York, en instrumentalisant la question des droits de l’homme à des fins politiques. Enfin, la Mission indique que ses contacts au HCDH se sont engagés à informer Mme Pillay du caractère politique et stratégique de cette démarche.
Anders Kompass et Omar Hilale ont agi pour dissuader Mme Pillay d’entreprendre une visite au Sahara Occidental en 2014.
Ce document, daté du 3 octobre 2013, porte sur le projet de visite de la Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme au Sahara Occidental, qui selon Omar Hilale, subit des pressions de la part de Christopher Ross, soutenu par Ivan Simonovic (représentant du HCDH à New York) et le Département des affaires politiques (DPA), pour qu’elle se rende ausx territoire occupés.
Face aux réticences, M. Simonovic a suggéré de diviser la mission : Mme Pillay irait à Rabat, tandis qu’il se chargerait lui-même de la visite au Sahara et dans les camps de Tindouf.
Le Maroc se dit prêt à recevoir Mme Pillay pour une visite officielle à Rabat, mais s’oppose fermement à tout prolongement de ce voyage au Sahara. Le Maroc souligne qu’en 2012, lors de sa visite en Algérie, Mme Pillay n’avait pas visité les camps de Tindouf.
L’ambassadeur affirme que la Haut-Commissaire n’est pas mandatée pour s’occuper spécifiquement de la question du Sahara. Le Maroc rappelle qu’il coopère déjà largement avec les procédures spéciales de l’ONU et que le Sahara est déjà accessible aux officiels et à la presse.
Selon Hilale, le Maroc craint que cette visite ne soit instrumentalisée par Christopher Ross pour servir son agenda politique. Pour lui, une telle visite, perçue comme une manipulation, pourrait compromettre la relation de confiance établie entre le Maroc et le bureau de la Haut-Commissaire.
Anders Kompass s’engage à briefer Mme Pillay pour la dissuader de se rendre au Sahara, arguant qu’une telle visite serait instrumentalisée par les indépendantistes et provoquerait des tensions inutiles.
L’argumentaire repose sur le fait que le dossier du Sahara relève de la compétence politique de l’ONU à New York et non du mandat de la Haut-Commissaire à Genève.
Le Maroc privilégie une visite officielle limitée à Rabat, incluant une audience avec le Roi, afin de mettre en avant les réformes démocratiques du pays plutôt que le conflit territorial.
L’ambassadeur Omar Hilale et Kompass conviennent de « verrouiller » l’entourage de Mme Pillay en convainquant ses principaux collaborateurs (notamment les directeurs Hany Magally et Bacré Ndiaye) d’adopter le même discours. L’objectif ultime est que la Haut-Commissaire n’entende qu’un seul « son de cloche » de la part de ses services, afin de la conforter dans sa décision de limiter son déplacement au Maroc et d’écarter le Sahara de son agenda.
Ce dernier document, daté du 9 octobre 2013, détaille la poursuite de la stratégie de « verrouillage » de l’entourage de la Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme (HCDH) pour contrer les pressions onusiennes de New York.
Entretien avec Bacré Ndiaye : L’ambassadeur Omar Hilale a rencontré M. Ndiaye, Directeur des Procédures spéciales au HCDH, pour le rallier à la position marocaine.
M. Ndiaye soutient que l’absence de visite des camps de Tindouf lors du voyage de Mme Pillay en Algérie (2012) justifie, par souci de cohérence et de légitimité, le refus d’une visite au Sahara. Il souligne qu’aucune demande n’a jamais été faite par les responsables de New York pour inclure Tindouf dans les agendas de visite en Algérie.
Il considère qu’une visite réussie à Rabat permettrait à Mme Pillay de terminer son mandat sur une note positive avec un pays coopératif.
M. Ndiaye a promis de sensibiliser la Haut-Commissaire sur les risques de politisation et d’exploitation d’une visite au Sahara par les « autres parties ». Il révèle que le programme final des visites sera décidé par un groupe très restreint comprenant notamment lui-même et Anders Kompass (déjà identifié comme un allié du Maroc dans les documents précédents).
Le document mentionne que M. Ndiaye, Sénégalais et fervent adepte de la confrérie Tijane, n’a pas effectué de pèlerinage à Fès depuis longtemps. Pour l’encourager à plaider vigoureusement en faveur du Maroc, l’ambassadeur propose au Ministre de l’inviter officiellement pour une visite privée à Fès avant la fin de l’année.
Kompass a insisté auprés de Pillay afin de mettre en place une mission technique au Sahara Occidental en mai 2014, conduite par lui-même au lieu du Représentant du Haut-Commissariat à New York, jugé hostile au Maroc.
Dans ce document daté du 11 février 2014, Mohammed Loulichki, Ambassadeur et Représentant Permanent du Maroc auprès des Nations Unies à New York, s’adresse au Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération à Rabat au sujet du projet de visite d’une mission technique du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme au Sahara Occidental.
Soulignant qu’une telle visite créerait un « engrenage dangereux » en institutionnalisant des briefings réguliers devant le Conseil de sécurité et le Conseil des Droits de l’Homme, l’ambassadeur indique que cela risquerait de modifier la perception internationale de la question du Sahara. Il estime que la symbolique liée à la fonction de la Haut-Commissaire provoquerait des actions d’adversaires bien plus importantes que celles suscitées par les visites de M. Ross.
S’appuyant sur l’expérience de 2006, il affirme qu’il n’y a aucune garantie de confidentialité et que le contenu de tout rapport produit sera inévitablement divulgué et exploité. Loulichki préconise de refuser la visite. Il soutient que le coût politique de ce refus est moindre par rapport aux conséquences d’une visite. Le Maroc compte justifier ce refus auprès de ses partenaires en mettant en avant la concrétisation de ses propres engagements et le renforcement de la crédibilité de ses mécanismes nationaux.
Dans ce document daté du 4 avril 2014, Omar Hilale prévient son ministre de l’organisation de la visite d’une mission technique du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme au Sahara Occidental. Anders Kompass, alors Directeur des Opérations sur le terrain au HCDH, a demandé de reporter sa visite (initialement prévue le 23 avril) à la fin du mois d’avril 2014.
Le nouveau calendrier propose une arrivée à Rabat le dimanche 27 avril, suivie d’un départ pour Laâyoune le 28 au soir, d’une visite à Smara le 30 avec l’appui de la Minurso, et d’un retour à Casablanca le soir même. Ce changement a été motivé par le souhait de Wolfgang Weisbrod-Weber (Représentant spécial de l’ONU et chef de la Minurso) d’être présent lors de cette visite. Ce dernier était absent la semaine précédente pour des raisons familiales et pour une réunion du Conseil de Sécurité à New York.
L’ambassadeur précise que M. Kompass souhaite obtenir une réponse sous 48 heures pour finaliser son agenda et les préparatifs.
Dans ce document daté du 6 août 2014, Anders Kompass informe Omar Hilale que Navi Pillay, la Haute-Commissaire sortante s’est montrée inquiète face aux nouvelles orientations de l’ONU concernant les droits de l’homme au Sahara, tout en restant satisfaite de la base de coopération établie avec le Maroc.
Kompass a confié avoir subi d’énormes critiques de la part du Secrétariat de l’ONU à New York, qui a qualifié la mission technique d’« échec » car elle n’a pas rencontré les sahraouis dans les locaux de la Minurso.
Kompass prévoyait de rencontrer seul le nouveau Haut-Commissaire, le Prince Zeid, pour lui exposer la vision marocaine et le partenariat en cours afin de contrer les pressions futures, rester intransigeant sur le mandat de la Minurso, qui ne doit pas interférer dans les questions de droits de l’homme et exercer des pressions sur les départements de l’ONU à New York (DPA et DPKO) pour protéger le partenariat avec Genève.
Kompass s’engage à faire un briefing rapide au Prince Zeid dès sa prise de fonction pour assurer un « continuum » de la politique menée sous Pillay et utiliser les visites de procédures spéciales pour démontrer la volonté d’ouverture du pays auprès du Secrétariat de l’ONU.
Ce rapport du 12 mai 2014 détaille une rencontre entre l’ambassadeur Omar Hilale et Anders Kompass après une mission technique au Sahara Occidental en mai 2014. Kompass qualifie ses échanges avec les autorités marocaines d’excellents et se dit impressionné par le travail des antennes locales du CNDH.
Un incident est noté concernant le boycott des rencontres par les ONG sahraouies, car Kompass a refusé de les recevoir dans les bureaux de la Minurso ou à leur domicile, suivant ainsi la ligne marocaine qui souhaitait une rencontre à son hôtel.
Kompass assure qu’il n’y aura ni rapport officiel ni recommandations publiées à la suite de cette mission. Son compte-rendu à Navi Pillay sera « objectif » et s’opposera à la vision plus critique souhaitée par les instances de l’ONU à New York ou par des pays comme l’Afrique du Sud.
L’entretien souligne la nécessité de « recadrer » la perception de la Haut-Commissaire avant son voyage au Maroc pour s’assurer qu’elle respecte ses engagements de ne pas interférer sur la question du Sahara.
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