Au fil des années, Younes Mjahed est devenu le bras droit de Larbi Messari et il a été nommé secrétaire général adjoint de la Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), il a été élu secrétaire général de cette organisation en 1999. Il a également dirigé le Conseil national de la presse (CNP) au Maroc.
Tags : Maroc, presse, journalistes, Younes Mjahed, Comité Ethique, Conseil National de la Presse, services secrets marocains,
Titre : UN PLAT ÉPICÉ (Harira) : Scandale, Sarcasme, Contre-morale, Collaboration, Mercenariat, Rente, Trahison, Services Secrets, et Persécution des Journalistes Critiques ou Opposants.
Après l’éclatement du scandale de la « Commission d’Éthique » (jugée unanimement immorale par le peuple) relevant du « Conseil National de la Presse » (CNP) au Maroc, le journaliste marocain Soulaiman Raissouni a publié un article révélant la collaboration de l’ancien journaliste Younès Moujahid avec les services de renseignement marocains.
(Younès Moujahid était le chef, le leader, ou la star du « Syndicat National de la Presse » au Maroc. Cet ancien détenu politique, issu du courant de gauche « Ila al-Amam » (En Avant), s’est transformé en l’un des « serviteurs du régime politique » détestés dans le domaine syndical. Il a profité de la rente. Younès Moujahid exécutait, au sens figuré, la « peine de mort » contre ses confrères journalistes qui critiquaient le régime politique en place au Maroc).
Le plus étonnant, c’est que l’article de Soulaiman Raissouni aborde des tragédies politiques, mais avec un style littéraire passionnant. Le plus étrange est que le lecteur de l’article de Raissouni ne peut pas le comprendre (et ne pourra jamais comprendre la tragédie de la presse au Maroc) s’il ne le relit pas 2 ou 3 fois.
Voici le texte de l’article de Soulaiman Raissouni :
Titre : Scandale CNP… Le Dilemme et l’Impasse des Services de Renseignement
Soulaiman Raissouni
Que Dieu aide la section chargée de la presse au sein des services de renseignement marocains. Le scandale du Conseil National de la Presse n’est pas seulement une crise morale au sein d’un comité d’éthique, dont nous avons soudainement découvert que les membres étaient sans morale. Si tel était le cas, la solution serait simple : s’en débarrasser et faire venir d’autres membres.
Non, la crise est avant tout une crise de remplacement pour un homme nommé Younès Mjahed, qui a été préparé à petit feu au sein des services de renseignement pour être ce qu’il est aujourd’hui. Ce que je dis n’est pas un discours populiste général ou de la surenchère. Ceux qui en doutent n’ont qu’à se référer aux fuites de Wikileaks (que personne n’a pu, ni ne pourra, démentir) qui ont publié les rapports que Mjahed transmettait à Mohammed Khabachi, l’homme du renseignement en charge de la presse (et propriétaire du site web « Bar.. Laman »). Sans oublier l’histoire de la villa que lui a remise l’ancien ministre de l’Intérieur et de l’Information, Driss Basri, bien sûr, non pas par amour pour lui ou pour le chant de sa tante Alia Mjahed (la chanteuse de An-Nar Al-Hamra), mais pour les services rendus.
Par conséquent, remplacer Younès Mjahed est extrêmement difficile pour les services qui contrôlent la presse marocaine, compte tenu de la difficulté de préparer une personne capable d’accomplir les tâches suivantes :
Remettre les cartes de presse à des agents des services de renseignement, tout en garantissant que la liste des bénéficiaires de ces cartes de presse ne soit pas publiée. C’est une question que beaucoup ont soulevée, même parmi les « modérés », le dernier en date étant le journaliste Mohamed Laâouni.
Accepter et défendre les projets de loi réglementant le secteur de la presse, et qui consacrent la politique de contrôle et de mainmise des services de renseignement sur la presse.
Collaborer avec les services de renseignement pour se venger des journalistes disgraciés, et donner à cela une légitimité légale et institutionnelle.
Younès Mjahed est sorti pour me condamner, moi et le journaliste Omar Radi, alors que nous étions encore innocents aux yeux de la justice… Il a même menti à la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), qui lui a infligé une gifle qu’il n’oubliera pas, lorsque la présidente de la FIJ, Dominique Pradalié, a publié une lettre me considérant comme un « détenu arbitraire » (c’est-à-dire considérant ma condamnation comme injuste… et la position de Mjahed à mon égard comme une complicité avec la justice injuste).
Mjahed a même eu recours au mensonge et à la falsification, avec sa collègue impudente et peu professionnelle, Hanane Reihab, et ils ont présenté à l’ancien président de la FIJ, Philippe Leruth, des femmes n’ayant aucun lien avec la profession de journaliste, comme étant des « journalistes victimes de chantage de la part de la famille du journaliste Taoufik Bouachrine ».
Les journalistes n’oublieront pas comment, lorsque le monde entier s’est solidarisé avec le journaliste Ali Anouzla, suite à son arrestation injuste en vertu de la « loi antiterroriste » en 2013, Younès Mjahed a publié un communiqué lamentable au nom du Syndicat de la Presse, affirmant : « Le Syndicat estime que la liberté de la presse doit être exercée dans le respect de la déontologie, et en s’abstenant de publier ou de diffuser tout matériel incitant à la violence, au terrorisme ou au meurtre » !
Échanger des « petits et des grands mots » avec Abdellatif Ouahbi (au Parquet Général), et les piliers des services de renseignement, au sein du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire. C’est une tâche qui ne peut être confiée qu’à quelqu’un qui jouit d’une grande confiance de la part des services de renseignement.
Avoir l’audace et l’impudence de dénigrer les organisations de défense des droits humains et de la presse les plus crédibles au monde, au nom des services de renseignement. Ainsi, Younès Mjahed n’a pas hésité à attaquer « Reporters Sans Frontières », « Human Rights Watch », et « Amnesty »… Il les a attaqués parce qu’elles se solidarisaient avec ses confrères journalistes détenus arbitrairement.
« Réparer l’honneur » de la « presse des égouts » aux yeux des Marocains et lui donner une légitimité, comme écrire des articles sur le site de renseignement appelé « Bar.. Laman », et même participer, avec le ministre « outrageant les principes de ses parents » Mehdi Bensaid, à un séminaire sur la presse de diffamation, organisé par ce site spécialisé dans la diffamation, l’insulte, la calomnie, et le montage d’accusations contre les gens honnêtes du pays, j’entends le site appelé « BAR.. LAMAN ».
Faire le sale boulot pour le compte d’un régime dictatorial ami du Makhzen marocain, comme il l’a fait lorsqu’il a collaboré avec les journalistes du régime de Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie pour falsifier les résultats du congrès, au détriment des journalistes tunisiens indépendants, lorsque la FIJ l’avait chargé dans les années 90 de superviser le congrès du syndicat des journalistes tunisiens. À l’époque, un journal tunisien l’avait qualifié de « Moujahid chez nous ».
Mon collègue, le Syndicaliste Zied Dabbar, président du Syndicat des Journalistes Tunisiens et vice-président de la FIJ, m’a dit que Younès Moujahid s’était excusé auprès de lui plus tard. Mais, après quoi !
Pour ces raisons et d’autres, le dilemme des services de renseignement avec ce collègue collaborateur est un grand dilemme, et leur impasse est plus grande encore : remplacer Younès Mjahed n’est pas impossible, mais c’est difficile et coûteux.
Le Général de Gaulle, lorsqu’un ministre mourrait, envoyait un représentant présenter ses condoléances ; mais lorsqu’un intellectuel mourrait, il assistait lui-même aux funérailles et disait : remplacer un responsable gouvernemental est facile, mais remplacer un intellectuel est très difficile.
De même, remplacer Younès Moujahid est difficile. Que Dieu aide les responsables des services de renseignement marocains, Hammouchi et Mansouri ; il est certain qu’ils saignent et pondent pour lui trouver un remplaçant.
Telle est la conséquence de tout régime politique qui veut contrôler les journalistes dans le but de tromper le peuple.
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Mohamed Qandyl
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