Selon des sources insistantes de la coupole de l'APN, plus de 30 députés représentant diverses formations politiques ont commencé à se mobiliser pour relancer le projet de loi criminalisant la colonisation française en Algérie.
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Dans un contexte de retard du président français dans la mise en œuvre de ses promesses électorales
Un certain nombre de députés de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) s’attellent à préparer une commission parlementaire chargée de réactiver et de suivre le projet de loi criminalisant la colonisation, resté dans les tiroirs du Parlement depuis 2008. L’objectif est de contraindre la France officielle à présenter des excuses et à octroyer des réparations pour tous les préjudices subis du fait des crimes barbares commis pendant les 130 années de sa présence en Algérie. Ce retour du projet intervient alors que le président français Emmanuel Macron n’a pris aucune mesure pour honorer ses promesses électorales concernant la mémoire partagée entre les deux pays depuis son accession au palais de l’Élysée.
Selon des sources insistantes de la coupole de l’APN, plus de 30 députés représentant diverses formations politiques ont commencé à se mobiliser pour relancer le projet de loi criminalisant la colonisation française. Cette initiative avait été lancée en 2008 par un député du Front de Libération Nationale (FLN) à l’APN, mais son parcours législatif normal avait été entravé à l’époque pour plusieurs raisons, notamment politiques, et à cause d’obstacles de la part des partis de la majorité d’alors. Ce projet de loi avait été proposé suite à l’incident célèbre survenu entre le ministre français des Affaires étrangères et le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, lors d’une visite officielle française en Algérie, ainsi qu’à l’adoption par le Parlement français en 2009 d’une loi glorifiant la colonisation.
Selon les mêmes sources, la relance de cette initiative a été bien accueillie parmi les députés de l’APN, et beaucoup d’entre eux devraient rejoindre ce mouvement pour lequel une liste de signatures a été ouverte. L’objectif est de réactiver ce projet qui aurait pour effet de révéler au grand jour, auprès de l’opinion publique nationale et internationale, les scandales des pratiques coloniales françaises à l’encontre du peuple algérien de 1830 à 1962.
Les députés porteurs de cette initiative cherchent à mettre en place une commission parlementaire de suivi du projet de loi criminalisant la colonisation au sein de l’APN. Elle aurait pour mission de préparer le projet de loi criminalisant la colonisation française, en coordination avec des historiens et la famille révolutionnaire, en particulier ceux ayant été témoins de la barbarie et des crimes du colonialisme français sur l’ensemble du territoire national, au premier rang desquels les explosions nucléaires dont les effets continuent de hanter la vie des populations jusqu’à aujourd’hui.
Au-delà de l’exposition des pratiques barbares de la France coloniale – qui chante aujourd’hui les louanges de la démocratie, de la protection des droits de l’homme et de la liberté d’expression pour garantir ses intérêts et déstabiliser les pays qui s’opposent à ses orientations –, les initiateurs de ce projet entendent exiger que la France officielle présente ses excuses au peuple algé rien pour tous les crimes et massacres, collectifs et individuels, qu’elle a commis, et qu’elle verse des réparations.
Ce projet arrive à point nommé dans un contexte où la France cherche à ternir l’image de l’Algérie et de son Hirak populaire, qui a renversé ses valets et la bande au pouvoir qui garantissait ses intérêts au détriment de ceux du peuple algérien. Elle a notamment déformé de nombreuses vérités sur ce qui s’est passé et sur les développements en cours en Algérie, au nom de la liberté d’expression, cherchant ainsi à faire oublier ses crimes abjects commis en Algérie.
Elle a également omis de mentionner le fait qu’elle conserve des crânes humains au Musée de l’Homme à Paris. Pourtant, le président français actuel, Emmanuel Macron, avait reconnu durant sa campagne électorale la barbarie de la colonisation de l’Algérie par son pays et s’était engagé à régler ce dossier. Mais jusqu’à présent, ces engagements ne sont restés que des promesses électorales, qui ne seront peut-être honorées que sous la contrainte, à l’instar de la reconquête de la souveraineté nationale le 5 juillet 1962.
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