Selon Abdelaziz Rahabi, en Algérie, historiquement, les périodes de fermeture médiatique et politique ont toujours été accompagnées d’une augmentation de la corruption, d’arrestations et de privation de liberté des personnes, de la radicalisation des forces politiques et de désintérêt croissant pour la chose publique par la majorité des citoyens.
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Régression programmée des libertés en Algérie , une crise plus qu’une fatalité cyclique ?
Nous vivons ces dernières années la plus grosse régression en matière de libertés individuelle et collective depuis la première constitution pluraliste de Chadli Bendjedid. Elle est marquée par une externalisation du débat politique interne que nous n’avions pas connue même pendant les années de terrorisme. Porter ce débat à l’étranger signifie une incapacité à l’organiser à l’intérieur et faire ainsi réguler la vie politique de la Nation par des réseaux sociaux offshore. Cela signifie aussi prendre le risque de mettre l’Algérie sous la pression et le chantage diplomatique des puissances étrangères qui hébergent les activistes algériens à l’étranger.
La justice aussi paie de sa crédibilité et de son indépendance l’instrumentalisation qui en est faite et qui donne l’image d’un pays sans contre-pouvoir institutionnel où l’arbitraire s’érige un mode de gouvernement. Saad Bouakba , Abdelouakil Blamm et bien d’autres personnes sont des victimes de cette dérive programmée de notre système politique qui ne veut pas se rendre à l’évidence qu’aucun projet politique ou programme économique ne peut aboutir sans l’adhésion libre, volontaire et consensuelle de notre population réduite à la mobilisation autour des questions d’approvisionnement et des questions d’actualité mondiale plus qu’autour de ses propres défis nationaux.
En Algérie, historiquement, les périodes de fermeture médiatique et politique ont toujours été accompagnées d’une augmentation de la corruption, d’arrestations et de privation de liberté des personnes, de la radicalisation des forces politiques et de désintérêt croissant pour la chose publique par la majorité des citoyens. Le pays se dévitalise alors, devient une addition de destins individuels et le silence et l’opportunisme s’élèvent au rang de vertu nationale. Le plus dramatique pour nous serait de ne pas apprendre des crises vécues par le passé et des expériences des autres.
Source : Compte X de Rahabi
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