Finalement, c'est la Chine qui met la main sur Simandou. Elle est la seule à pouvoir financer les investissements gigantesques (environ 23 milliards d'euros) nécessaires pour les infrastructures (650 km de voies ferrées et un port en eau profonde), laissant environ 15 % des profits aux Guinéens.
Tags : Guinée Conakry, mine de fer de Simandou, FBI, Mamadié Touré, Lansana Conté, Beny Steinmetz, Alpha Condé,
Le Canard Enchaîné du 26 novembre 2025 publie une enquête sur la mine de fer de Simandou en Guinée, la plus grande du monde, et les scandales de corruption et d’influence qui l’entourent, décrits comme une « guerre de milliardaires » digne de « James Bond ».
Le Scandale et le Rôle du FBI
L’histoire commence avec l’arrestation d’un homme d’affaires français en Floride en 2013, qui tentait de persuader Mamadié Touré, veuve de l’ex-dictateur Lansana Conté, de détruire des documents compromettants. Mamadié Touré, qui avait été soudoyée avec environ 10 millions de dollars et des cadeaux (véhicules, colliers de diamants) par le diamantaire franco-israélien Beny Steinmetz pour obtenir la moitié de la concession de Simandou en 2008 (pour 160 millions de dollars, au détriment de Rio Tinto), était équipée de micros par le FBI. Steinmetz avait ensuite revendu la moitié de ses parts au brésilien Vale pour 2,5 milliards de dollars.
La Reprise par Alpha Condé
Après une période militaire, le nouveau président, Alpha Condé, entend récupérer la mine et réforme le Code minier, conseillé par des personnalités comme Vincent Bolloré, Bernard Kouchner, George Soros et Tony Blair.
Les Réseaux de Steinmetz
Une bataille d’influence s’engage. Steinmetz, pour se défendre, utilise ses puissants réseaux, notamment avec l’ex-Premier ministre israélien Ehud Olmert et Nicolas Sarkozy. En 2013, le diamantaire paie le voyage en jet privé et le séjour de Sarkozy en Israël.
Les Conséquences Judiciaires
Malgré ses appuis, Steinmetz est poursuivi pour corruption dans quatre pays (USA, France, Suisse, Guinée). Il est condamné en Suisse à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. En Guinée, il échappe aux poursuites grâce à l’intervention de Sarko qui fait le voyage à Conakry pour amadouer Condé. Steinmetz est cependant contraint de verser 1,1 milliard de dollars pour dédommager Vale.
Le Repreneur Final
Finalement, c’est la Chine qui met la main sur Simandou. Elle est la seule à pouvoir financer les investissements gigantesques (environ 23 milliards d’euros) nécessaires pour les infrastructures (650 km de voies ferrées et un port en eau profonde), laissant environ 15 % des profits aux Guinéens. L’article conclut que la junte militaire qui a renversé Alpha Condé a renoncé à contrôler les richesses du sous-sol : « Tout est rentré dans l’ordre. »
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