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Messieurs les politiques français,
Il y a des gestes qui libèrent, et d’autres qui blessent.
Ces dernières semaines, vos déclarations au sujet de Boualem Sansal n’ont pas honoré la cause que vous prétendiez défendre. Sous couvert d’humanisme, c’est une arrogance ancienne qui a refait surface — celle d’un ton paternaliste, d’un regard condescendant posé sur un peuple que vous ne comprenez toujours pas.
Car voyez-vous, l’Algérien n’est pas un élève qu’on corrige, ni un peuple qu’on sermonne. C’est une nation qui s’est construite debout, dans la douleur et la dignité. Vous auriez pu dialoguer, respecter, comprendre. Vous avez préféré hausser la voix, comme si l’Histoire n’avait rien appris à personne.
L’Allemagne, elle, a choisi une autre voie. Elle a parlé avec respect, sans donner de leçons, sans arrogance. Et c’est dans ce climat d’écoute et de considération que la liberté de Boualem Sansal a été obtenue. Pas par le fracas des mots, mais par la force tranquille du respect mutuel.
L’Algérie ne se plie pas à la pression. Elle répond à la sincérité. Ce pays connaît trop bien le goût amer du mépris pour s’y soumettre encore. Vous ne pouvez pas réclamer la liberté d’un écrivain en niant la dignité de son peuple. C’est une contradiction que l’Histoire retiendra.
Il est temps de comprendre que l’Algérien n’a besoin ni de tutelle ni de sermons. Parlez-lui d’égal à égal, et vous trouverez un allié. Traitez-le avec condescendance, et vous réveillerez la mémoire d’un peuple qui n’a jamais accepté l’humiliation.
Boualem Sansal est libre aujourd’hui. Et cette liberté, croyez-le bien, ne porte pas votre signature. Elle porte celle du dialogue, de la considération et du respect.
Des valeurs que certains semblent avoir oubliées.
MH