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Bamako s’enlise. Les colonnes de fumée montent des villages du nord, les routes sont coupées, et la peur s’installe jusque dans les cœurs des plus résilients. Le Mali, jadis présenté comme un espoir démocratique du Sahel, vit aujourd’hui l’une des crises les plus sombres de son histoire.
Pourtant, un pays voisin avait tiré la sonnette d’alarme bien avant que le fracas des armes ne couvre les voix de la raison : l’Algérie.
Les avertissements ignorés
Dès 2012, quand les premiers foyers de rébellion éclataient à Kidal et Gao, Alger avait prévenu : sans une approche politique globale, sans un dialogue sincère avec les Touaregs et sans développement du nord, la fracture s’élargirait. Les chancelleries occidentales, elles, préféraient parler de « menace terroriste » et de « stabilité régionale ».
Mais pour l’Algérie, frontalière et profondément consciente des équilibres ethniques et tribaux du Sahel, le danger n’était pas seulement dans les kalachnikovs — il était dans le désespoir.
« Nous avons dit à nos partenaires que la militarisation du conflit serait une erreur fatale », confiait déjà un diplomate algérien en 2013, après l’intervention française. « Mais personne n’écoutait. »
Une crise devenue régionale
Aujourd’hui, les conséquences sont là : le Mali s’est fragmenté, les groupes armés s’enracinent, et les alliances se recomposent au gré des intérêts. La présence étrangère, loin de ramener la paix, a souvent attisé les rancunes.
L’Algérie observe, impuissante, le délitement d’un voisin avec lequel elle partage non seulement des frontières, mais aussi une histoire, une culture et une géographie du destin.
Au cœur du Sahel, l’insécurité n’est plus une question locale — c’est un feu qui se propage. Des trafics aux migrations, des idéologies aux rivalités politiques, tout s’imbrique dans un chaos que peu semblent encore contrôler.
Le poids du silence
L’Algérie, longtemps médiatrice, voit désormais ses appels à la concertation régionale ignorés ou déformés. Son modèle de dialogue, né de sa propre expérience de la décennie noire, aurait pu servir de guide.
Mais dans un monde dominé par les interventions à courte vue, la diplomatie patiente n’a pas trouvé d’écho.
Aujourd’hui, certains à Alger murmurent amèrement : « Nous avions prévenu. »
Une phrase simple, mais lourde de sens. Parce qu’au-delà du Mali, c’est tout le Sahel qui se joue, et avec lui, l’équilibre fragile du Maghreb.
Un avertissement pour demain
Les crises sahéliennes ne connaissent pas de frontières. Le jour où le feu atteindra les sables du nord, beaucoup se souviendront que l’Algérie n’avait pas parlé pour rien.
Elle avait vu, compris, averti.
Mais personne ne voulait écouter.
Source : Urgent Algérie
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