Le diplomate à la retraite Moustafa Zeglach, dans une déclaration à "Echourouk", estime que les actions actuelles de la diplomatie française aux Nations Unies ne feront qu'approfondir le fossé entre les deux pays et prolonger la crise politique et diplomatique entre l'Algérie et Paris, crise qui est déjà arrivée à un point de rupture, comme on le sait.
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Des fleurs sur la table… et un poignard empoisonné dans le dos de l’Algérie
L’une des manifestations les plus odieuses de l’hypocrisie politique est la manière dont les responsables français affichent leur volonté de rectifier la situation avec l’Algérie et d’établir des relations amicales avec elle, tout en menant, loin des regards, des actions répugnantes qui visent à frapper l’Algérie et ses intérêts géopolitiques. C’est une vérité que certaines élites politiques et médiatiques à Paris tentent de dissimuler.
À l’approche de la session de vote sur le projet de résolution rédigé par les États-Unis d’Amérique, prévue pour la fin de cette semaine, des rapports ont fait état du lancement d’activités de lobbying par les diplomates français. Leur but est de faire pression sur les membres du Conseil de sécurité internationale pour qu’ils approuvent le projet de résolution, servant ainsi la thèse expansionniste du régime marocain au Sahara Occidental.
Cette initiative française, qui n’a rien de nouveau, intervient seulement quelques jours après que le ministre de l’Intérieur du deuxième gouvernement de Le Cornu a confirmé la volonté de son pays de tendre des ponts vers l’Algérie. Ceci suit le départ de l’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Rotaieu, obsédé par l’Algérie, du « Palais Beauveau ». Les autorités françaises tentent de lui imputer la responsabilité de la détérioration de la crise avec l’Algérie, ce que Rotaieu a réfuté dans sa dernière interview, rejetant la responsabilité sur son président, Macron. Il a déclaré qu’à son entrée en fonction en septembre 2024, les relations bilatérales étaient déjà dégradées.
Commentant cette scène digne de Don Quichotte, le diplomate à la retraite Moustafa Zeglach, dans une déclaration à « Echourouk », estime que les actions actuelles de la diplomatie française aux Nations Unies ne feront qu’approfondir le fossé entre les deux pays et prolonger la crise politique et diplomatique entre l’Algérie et Paris, crise qui est déjà arrivée à un point de rupture, comme on le sait.
Les Français savent que la cause principale ayant déclenché la crise entre l’Algérie et la France est la décision de Paris, par l’intermédiaire de son président Emmanuel Macron, de se soustraire à ses responsabilités légales en tant que membre permanent du Conseil de sécurité internationale. Cette décision consiste à considérer le plan d’autonomie présenté par le régime marocain en 2007 comme la seule solution au conflit au Sahara Occidental, une position que le diplomate estime contraire aux règlements et résolutions de l’ONU.
De l’avis du diplomate, nuire délibérément et obstinément aux intérêts d’un État par un autre entraîne inévitablement une dégradation des relations entre les deux pays. C’est précisément ce que fait la diplomatie française ces derniers jours au sein de l’Organisation des Nations Unies, à quelques jours seulement de l’adoption d’une résolution cruciale pour une cause juste comme celle du Sahara Occidental. Une cause que les hommes libres du monde entier s’accordent à reconnaître comme une juste lutte de libération et la liquidation de la dernière colonie en Afrique.
Dans un contexte connexe, le diplomate s’est abstenu de commenter les fuites évoquant des amendements apportés au projet de résolution rédigé par les États-Unis (en leur qualité de porteur de la plume), estimant qu’il était « trop tôt pour affirmer que ces amendements favorisent une partie au détriment d’une autre ». Il a reporté son commentaire jusqu’à ce que le secret soit levé.
À cet égard, des rapports ont indiqué que les États-Unis étaient parvenus à un consensus avec les membres influents du Conseil de sécurité internationale sur le projet de résolution final qui sera soumis au vote des 15 membres à la fin de cette semaine (Jeudi). Les amendements que Washington a dû inclure dans le projet font suite aux menaces de la Russie et de la Chine d’utiliser leur droit de veto pour le rejeter, le jugeant déséquilibré, selon les sources ayant divulgué l’information.
Il est connu que le projet de résolution dans sa version initiale était ouvertement partial en faveur du régime marocain, ce qui a provoqué l’intervention de la Chine et de la Russie pour exiger des amendements en raison de son manque d’équilibre, sous la menace d’utiliser le droit de veto dont les deux pays disposent.
Source : Echouroukonline
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