Les tensions au sein des camps de réfugiés sahraouis en Algérie continuent de monter. De jeunes militants et responsables remettent ouvertement en question l'efficacité de la stratégie du Polisario pour atteindre l'objectif d'indépendance du mouvement et plaident pour une intensification de la lutte avec le Maroc", indique le rapport.
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Le Conseil de sécurité de l’ONU est à nouveau divisé sur la question du Sahara Occidental. Les consultations extraordinaires du 24 octobre ont révélé un affrontement direct entre grandes puissances autour d’un projet de résolution américain jugé « inacceptable » par plusieurs membres.
Le texte proposé par Washington modifie, selon ses détracteurs, des éléments fondamentaux du cadre juridique historique de la question sahraouie.
Il serait perçu comme une tentative d’avaliser de facto le contrôle marocain sur le territoire.
La Russie rejette fermement le projet, l’accusant de « déformer les faits historiques et régionaux ». Moscou exige la révision du paragraphe 4 et un retour aux principes de base du Conseil :
-Droit à l’autodétermination
-Reconnaissance du statut colonial du territoire
L’Algérie mène une intense offensive diplomatique pour corriger le texte avant sa présentation officielle, craignant qu’il ne légitime « l’occupation marocaine ». Alger tente de rallier plusieurs délégations non alignées à sa position. Le Front Polisario, représentant du peuple sahraoui, a annoncé qu’il boycottera tout processus politique si la résolution américaine est adoptée.
« Sans réaffirmation du droit à l’autodétermination, aucune négociation n’a de légitimité. » Résultat : aucune convergence. Les consultations du 24 octobre se sont conclues sans consensus.
À ce jour, seule une voix soutient officiellement la proposition américaine. Prochaine étape : le vote sur le renouvellement du mandat de la MINURSO est prévu pour le 30 octobre. De nouvelles discussions sont attendues d’ici là pour tenter d’éviter un vote fracturé. En toile de fond : deux visions irréconciliables dominent le Conseil :
États-Unis et alliés : maintien du statu quo et coopération avec le Maroc.
Russie, Algérie et Front Polisario: respect strict du droit international et du principe de décolonisation.
La décision du Polisario de se retirer de tout processus sous ces conditions marque un tournant. Le mouvement sahraoui fait de l’autodétermination une ligne rouge non négociable. Si Washington ne révise pas son texte, la session du 30 octobre pourrait révéler la plus forte fracture du Conseil de sécurité depuis des années sur la question sahraouie avec des conséquences directes sur la MINURSO et sur le rôle même de l’ONU.
Conclusion : Le Conseil de Sécurité s’enlise dans un blocage historique. Entre le statu quo occidental et la revendication sahraouie, le Sahara Occidental redevient un champ de bataille diplomatique mondial.
Ce qui s’est passé le 24 octobre n’est pas un simple débat procédural, mais une bataille symbolique entre justice et complicité.
Un seul vote a soutenu le projet américain, révélant l’isolement de la position de Washington et le recul de l’influence occidentale au sein du Conseil de sécurité face à la détermination des États attachés à la légalité internationale.
À l’approche du vote du 30 octobre, le monde est à la croisée des chemins :
-Soit le Conseil consacre les principes du droit international et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes,
-Soit il proclame officiellement la mort de l’ONU en tant que médiateur impartial dans les causes de libération.