"Les Etats-Unis ont reconnu le Sahara occidental comme faisant partie du Maroc. Pour eux, la question est close. Mais pour nous, elle ne le sera que lorsque non pas une seule, mais toutes les parties impliquées auront le sentiment sincère qu'une solution a été trouvée, fondée sur un équilibre d'intérêts équitable", a déclaré Sergueï Lavrov
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Dans une conférence de presse organisée à Moscou le 13 octobre 2025, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré au sujet du Sahara Occidental :
Question (retraduite de l’arabe) : Plusieurs reconnaissances de l’État de Palestine ont eu lieu, et nous espérons que le peuple palestinien parviendra finalement à la sécurité et à l’autodétermination. Des questions subsistent également concernant le Sahara occidental, notamment en ce qui concerne l’Algérie. Quelle est la position de la Russie sur cette question, en particulier compte tenu des tentatives de Rabat d’y établir une autorité administrative marocaine ?
Sergueï Lavrov : Notre position est très simple. Elle est cohérente dans tous les cas de ce type. Il existe des résolutions des Nations Unies – principalement celles du Conseil de sécurité – sur la manière de résoudre la question du Sahara occidental : par l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Ce problème persiste depuis, je dirais, une cinquantaine d’années.
Je me souviens que l’ancien secrétaire d’État américain James Baker avait été nommé à l’époque Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. À ce moment-là, je travaillais à New York. Il a fait une visite, a rencontré les membres du Conseil de sécurité et a tenu des consultations séparées avec les membres permanents. À l’époque, tout le monde a réaffirmé le principe inscrit dans les résolutions du Conseil de sécurité : qu’un référendum sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental doit être organisé. Personne n’a même remis en question le fait que cela devait être fait. L’accent était mis principalement sur l’accord des critères – comment les anciens s’assureraient de règles de vote équitables pour les différentes parties du Sahara occidental. En d’autres termes, le scénario pour la tenue de ce vote était déjà en cours d’élaboration dans les moindres détails.
Plus tard, la situation a changé. Nous savons que le Maroc n’a pas abandonné le principe d’autodétermination, mais estime qu’il devrait être mis en œuvre sous la forme d’une autonomie. Pour nous, toute solution acceptable pour toutes les parties serait satisfaisante. C’est précisément une telle approche qui a été codifiée dans la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
D’ailleurs, les États-Unis ont emprunté une voie différente. Durant le premier mandat de l’administration du président Donald Trump, ils ont reconnu le Sahara occidental comme faisant partie du Maroc. Pour eux, la question est close. Mais pour nous, elle ne le sera que lorsque non pas une seule, mais toutes les parties impliquées auront le sentiment sincère qu’une solution a été trouvée, fondée sur un équilibre d’intérêts équitable. La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU est le seul cadre qui existe à l’heure actuelle. Si une nouvelle résolution est rédigée, introduisant des principes de règlement différents, nous serions prêts à discuter de telles initiatives, à condition qu’elles soient acceptables par toutes les parties.
Source: Ministère russe des Affaires Etrangères
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