Monjib Maati a expliqué que les causes réelles de l'insurrection sont de nature sociale et économique, soulignant que le Maroc traverse une transition démographique profonde sans qu'elle soit accompagnée d'aucune amélioration de la justice sociale ou du développement économique, ce qui l'a plongé dans une « crise politique inéluctable » qui s'est transformée en soulèvement de la jeunesse.
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L’historien, journaliste et militant marocain Maâti Monjib a affirmé que les protestations menées par le mouvement de la jeunesse au Maroc sont le résultat naturel des pratiques du système du Makhzen, qui – selon ses propres termes – « dévore tout ce qui est beau, asservit, humilie et méprise le peuple marocain ».
C’est ce qu’a déclaré l’opposant marocain lors d’une interview accordée au journal espagnol El Independiente, dans laquelle il a abordé ce qu’il a qualifié de « vaste répression » exercée par le régime contre la majorité du peuple, le pillage des richesses, l’étouffement des libertés et la traque des voix libres. Ceci a conduit – selon lui – au déclenchement de vastes protestations depuis la fin de septembre dernier, auxquelles les autorités ont répondu par la violence, entraînant la mort de trois citoyens et l’arrestation de centaines de personnes qui font face à des procès rapides.
Monjib a décrit le système du Makhzen comme « un vieux lion qui semble édenté, mais qui dévore tout ce qui est beau et vital, et corrompt toute bonne intention ».
Il a expliqué que les causes réelles de l’insurrection sont de nature sociale et économique, soulignant que le Maroc traverse une transition démographique profonde sans qu’elle soit accompagnée d’aucune amélioration de la justice sociale ou du développement économique, ce qui l’a plongé dans une « crise politique inéluctable » qui s’est transformée en soulèvement de la jeunesse.
Il a ajouté que les richesses produites dans le pays sont « circonscrites et politiquement orientées vers le haut, de sorte que 80 % des Marocains n’en voient aucun effet ».
Il a souligné que la jeunesse marocaine souffre de la dégradation des services publics, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, et de l’augmentation des taux de chômage, en plus de ce qu’il a appelé le « mépris continu des responsables de l’autorité et de la sécurité », ajoutant : « Il est normal qu’ils expriment leur colère ».
Il a cité les chiffres officiels indiquant que 37,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne sont ni étudiants ni travailleurs, considérant cela comme un indicateur d’un horizon bouché. Il a ajouté : « Il n’y a pas de démocratie au Maroc, car l’élite dirigeante contrôle le peuple en l’humiliant ».
Monjib a conclu en disant : « La plupart des jeunes ne veulent pas quitter le Maroc, mais cherchent à construire un nouveau Maroc fondé sur l’égalité, la liberté et la justice, et non sur les privilèges d’une minorité. S’ils parviennent à faire tomber le joug du Makhzen, ce sera le plus grand mouvement social de l’histoire du pays, car ils voient dans le Makhzen l’ennemi qui fait obstacle à la dignité, à la justice et à la richesse nationale ».