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L’ONU face à un nouveau débat sur le plan marocain pour le Sahara occidental

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Le plan, que le Maroc présente comme une base de négociation « sérieuse et crédible », prévoit d’accorder au territoire une autonomie limitée sous souveraineté marocaine. Cependant, malgré les affirmations d’un soutien mondial croissant, la plupart des pays qui ont exprimé leur adhésion à la proposition ne l’ont fait qu’à la condition qu’elle soit acceptée par le peuple sahraoui – une nuance essentielle souvent minimisée dans les discours pro-marocains.

Selon des documents de l’ONU cités par Atalayar, plus de 130 pays ont exprimé leur soutien à l’initiative. Et les déclarations du Panama, du Paraguay, du Ghana et du Royaume-Uni ont été présentées comme des signes d’un élan favorable à Rabat. Pourtant, aucun de ces gouvernements n’a explicitement approuvé la souveraineté marocaine sur la région.

Lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, le Paraguay a annoncé son intention d’ouvrir un consulat au Sahara occidental – une démarche considérée par les critiques comme une reconnaissance tacite de la revendication du Maroc, bien que les responsables à Asunción aient évité un tel cadrage.

Les alliés occidentaux, dont la France, les États-Unis et l’Allemagne, ont tous décrit la proposition d’autonomie comme une base potentielle de discussion. Néanmoins, aucun ne l’a publiquement soutenue comme le règlement final du conflit.

L’Algérie et le Front Polisario, qui continue de plaider pour la pleine indépendance de la République arabe sahraouie démocratique, ont rejeté le plan catégoriquement. L’envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a exhorté les deux parties à reprendre les pourparlers directs, avertissant qu’une impasse prolongée risquait d’entraîner une nouvelle déstabilisation.

Entre-temps, l’environnement diplomatique reste tendu. La présidence russe du Conseil de sécurité de l’ONU ce mois-ci pourrait compliquer les procédures, compte tenu des liens étroits de Moscou en matière d’énergie et de sécurité avec l’Algérie. Des rapports ont également fait état de l’utilisation croissante par l’Algérie de la diplomatie gazière, tirant parti de ses partenariats avec ExxonMobil et Chevron pour accroître son influence.

Malgré les pressions concurrentes, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé un optimisme prudent quant à la reprise du dialogue. Pourtant, alors que le Conseil de sécurité se prépare à réexaminer la question en octobre, les analystes notent que l’écart entre les affirmations du Maroc concernant un soutien international et l’insistance de l’ONU sur l’autodétermination reste substantiel – laissant toute véritable percée dépendre de la possibilité d’obtenir un jour un consentement sahraoui significatif.

Source : Maghrebi.org

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