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Le renseignement (Makhzen) cherche à contourner, déformer les luttes de la « Génération Z » et à effrayer ses jeunes militants politiques
Les militants politiques ne sont pas les adversaires des jeunes manifestants.
Je parie que le Makhzen (le renseignement) cherche à contourner, à déformer les luttes de la Génération Z et à effrayer ses jeunes des militants politiques. Je mets en garde les jeunes manifestants contre le piège dans lequel est tombé le Mouvement du 20 février.
Pour les raisons suivantes, les services de renseignement déploieront toutes leurs ruses pour tenter de contrôler, de déformer et d’instrumentaliser les protestations de la Génération Z :
-La croissance des protestations contre la normalisation (avec Israël) qui a unifié toutes les catégories du peuple marocain non-politisées avec les islamistes de toutes tendances, à l’exception du salafisme Madkhali pro-Makhzen sionisé, et avec les gauchistes de toutes tendances, à l’exception de la « gauche de Sa Majesté » selon l’expression d’Idriss Lachgar.
-L’augmentation des protestations sociales et régionales spontanées qui ont éclaté contre la politique de « décoration » du centre et d’appauvrissement de la périphérie. Malgré la tentative des agents de l’autorité de faire scander aux manifestants « Vive le Roi » plus que leurs revendications justes, les autorités ont échoué à les encercler et à limiter leurs protestations. Les autorités sont désormais craintives d’une jonction entre les protestations de « Gaza » et les protestations de « Taza ».
-L’échec de la politique du « torchon » que le Makhzen a l’habitude de confier aux gouvernements : l’histoire selon laquelle « Notre Maître est un serviteur et le gouvernement est voleur » ne trompe plus les Marocains. Les Marocains expriment courageusement que le responsable de la normalisation (« التطبيع »), de l’« abrutissement » (« التضبيع ») et de l’appauvrissement est le dirigeant effectif : le Roi. Cela s’est manifesté par la sortie du Roi de sa maladie pour procéder à des inaugurations, afin de réaffirmer ce refrain.
-La transformation de la propagande de la « Pastilla » et du « Zellige » et de ses promoteurs en sujet de moquerie et de plaisanterie sur les réseaux sociaux. La jeunesse marocaine dit : « Oui, nous avons un désaccord avec le régime algérien, mais il n’est pas responsable de notre situation socio-économique, et ce n’est pas lui qui envoie des navires d’armes au criminel Kian (Entité, référant à Israël) depuis ses ports. »
-Les autorités ne garantissent plus la loyauté aveugle des jeunes Ultras envers les hommes d’affaires corrompus et les responsables de l’autorité, pour les utiliser afin d’absorber la colère des jeunes chômeurs et marginalisés, et à des fins électoralistes. Le « ballon » n’est plus gonflé par le vent, mais est chargé de slogans et de chants contre l’injustice (الحݣرة), l’oppression et la normalisation.
-L’effondrement des médias de l’autorité et de leurs porte-voix sur les réseaux sociaux pour convaincre les jeunes que le Maroc est « le plus beau pays du monde ». La presse et les influenceurs du « tout-à-l’égout » sont devenus des clowns et des risées. La jeunesse marocaine est son propre journaliste et n’a pas besoin de quelqu’un pour lui écrire des nouvelles sur le « pays qui va bien » (« العام زين »).
-La transformation des artistes du « Makhzen » – qui se rebellent contre tout… contre Dieu et contre la patrie (sauf le Roi) – en de simples sans-cœurs et des instruments sans moralité, sans valeurs, sans sens et sans goût. Le pari de l’autorité sur eux pour abrutir la jeunesse et lui faire glorifier le Roi et le Karkoubi (drogue) a échoué !!!
-Les jeunes du monde entier dans les universités américaines et européennes, qui affrontent les présidents de leurs pays et les doyens de leurs universités en protestant contre les crimes sionistes et contre l’implication de leurs gouvernements dans le soutien aux tueurs d’enfants, sont devenus une source d’inspiration pour la jeunesse marocaine.
-Des chefs d’État et de gouvernement non-arabes et non-musulmans (tels que l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Espagne, le Portugal, la Colombie…) sont devenus un modèle de politiciens que la jeunesse marocaine souhaite avoir au Maroc. L’équivalent objectif de ces politiciens se trouve dans les organisations politiques marocaines (gauchistes et islamistes) crédibles qui ont donné des martyrs et des détenus pour la défense des droits et des causes justes des Marocains. C’est pourquoi les autorités les détestent et les incitent à la haine.
-La révélation au public des « affaires » des conflits et des crimes des services de sécurité et de renseignement marocains, qui est devenue le sujet de conversation des jeunes sur les réseaux sociaux, notamment après la reconnaissance de cela par une personne bien informée des coulisses du Makhzen, le cousin du Roi, le Prince Hicham, qui a parlé de l’implication des services de sécurité dans la vengeance contre les opposants par des méthodes immorales. De même, par la publication des documents Jabarout qui ont révélé – sans réponse des services de sécurité – la corruption de hauts responsables sécuritaires que les jeunes croyaient être les protecteurs de la patrie.
Pour tout cela et bien d’autres raisons, je parie que le Makhzen (principalement le renseignement) cherche de toutes ses forces à infiltrer la jeunesse de la Génération Z, à contourner ses revendications légitimes et réelles, et à faire croire que le véritable ennemi qui guette la jeunesse marocaine est constitué par les militants politiques de gauche et les islamistes, et non par le pouvoir. D’autant plus que les services de renseignement ont réussi dans une large mesure ce rôle malveillant avec le Mouvement du 20 février.
Soulayman Raïssouni
Source: Facebook