Au moment où l’Algérie célèbre encore l’inscription du « Caftan El-Qadi » sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, une nouvelle vidéo – comme à chaque fois – est apparue, documentant un moment controversé dans les couloirs de l’organisation internationale. La vidéo, datée du 11 septembre 2025, montre une présentation officielle de la délégation marocaine, projetée lors d’une réunion au siège de l’UNESCO, sous le titre : « Conservation et documentation du patrimoine (Maroc) ».
Que contenait la présentation marocaine ?
À partir de la seconde 0:18, des diapositives rédigées en français apparaissent à l’écran, mettant en avant :
La collecte de documents liés à la préservation et la documentation face au « décontextualisation » et à « l’appropriation culturelle ».
La mention de la documentation de plus de 200 formes de « sfifa », une technique traditionnelle de broderie algérienne.
L’annonce de la préparation du premier ouvrage historique sur la « sfifa marocaine », en collaboration avec une maison d’édition italienne.
Des images accompagnatrices, parmi lesquelles :
Une femme portant un costume traditionnel luxueux ressemblant au caftan algérien.
Une image claire d’un caftan affiché au centre de l’écran.
La couverture d’un livre intitulé « Femmes marocaines : Éthique & Esthétique ».
Bien que la présentation ait été faite sous le slogan « patrimoine marocain », les images et costumes qui y figuraient recoupent des éléments du patrimoine algérien. En effet, la série de caftans montrée dans la diapositive n’est pas un simple habit partagé, mais un costume algérien authentique, lié aux dynasties historiques établies sur le sol algérien (Rostémides, Zirides, Zianides).
Quant à la « sfifa », bien qu’utilisée à travers tout le Maghreb, l’attribuer exclusivement au « patrimoine marocain » est considéré en Algérie comme une tentative manifeste de restreindre un élément culturel commun à l’identité marocaine seule.
Un « pillage systématique »
Pour l’Algérie, il ne s’agit pas simplement d’une présentation culturelle, mais d’un contexte récurrent de « disputes patrimoniales », où les plateformes internationales telles que l’UNESCO sont utilisées pour imposer des récits unilatéraux. Cette présentation a été perçue comme une nouvelle tentative de « falsification de la vérité et d’appropriation du patrimoine algérien ».
La vidéo prouve que le Maroc a présenté le caftan et la sfifa comme faisant partie de « son patrimoine national ».
L’Algérie y voit une appropriation culturelle visant des costumes et des techniques de couture profondément enracinés dans son histoire.