Même le Roi du Maroc était espionné par la DGST

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Mohammed VI n’a plus le pouvoir réel de révoquer un responsable, en raison de l’implication de hauts dirigeants dans des affaires de corruption.

Le groupe Jabaroot a qualifié le service de renseignement marocain d’« outil pour protéger les corrompus et réprimer les opposants », estimant qu’il a perdu le contrôle de ses missions fondamentales et qu’il est devenu otage de réseaux d’intérêts internes. Le groupe a ajouté que Mohammed VI n’a plus de véritable autorité pour destituer un responsable, en raison de l’implication de hauts dirigeants dans des affaires de corruption, ce qui rend toute réforme impossible dans les conditions actuelles.

Dans une nouvelle fuite qui a provoqué un large émoi, le groupe de hackers Jabaroot a révélé des documents et des informations accusant l’un des hommes les plus puissants du renseignement marocain, nommé Mohammed Raji, d’être impliqué dans un vaste réseau de corruption et d’avoir amassé une fortune colossale grâce à des marchés douteux et à des opérations d’espionnage internes et externes.

Une fortune dépassant l’imagination avec un salaire limité

Les fuites indiquent que Mohammed Raji a réussi à constituer une fortune estimée à plusieurs millions de dollars, alors que son salaire mensuel officiel ne dépasse pas 25 000 dirhams.

Parmi ses acquisitions récentes les plus controversées figure l’achat d’une zone industrielle entière à Béni Mellal pour 30 millions de dirhams (environ 3 millions de dollars), en plus de posséder des biens immobiliers au Maroc et à l’étranger.

Marchés d’équipements d’espionnage et commissions occultes

Les documents montrent que Raji a perçu des commissions sur des contrats d’achat d’appareils et d’outils d’espionnage auprès de pays européens tels que la Hongrie, Chypre et le Luxembourg, dont le plus notable est un contrat avec la société U-TX. Ces commissions, selon la source, ont été transférées sur les comptes de sociétés écrans créées par ses partenaires en France.

Failles de sécurité à vendre

Les informations confirment que Raji et son équipe ont volontairement laissé des « portes dérobées » (Backdoors) dans les systèmes et serveurs des équipements fournis, ce qui leur a permis de copier des données sensibles et de les vendre à des services de renseignement étrangers, notamment au Moyen-Orient et à deux pays européens.

Espionnage des dirigeants… jusqu’au roi

Les opérations d’espionnage ne se sont pas arrêtées à l’étranger : elles ont également visé des chefs de l’armée marocaine et des membres du gouvernement, allant jusqu’au roi du Maroc, Mohammed VI, et à sa famille.

Le Premier ministre Aziz Akhannouch, son épouse Salwa et leurs filles ont aussi été ciblés, tout comme le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, dans le but de constituer des dossiers compromettants utilisables au besoin.

Même les téléphones cryptés de type HC9100, censés être protégés, contenaient des codes malveillants implantés avec une coordination interne.

Un appareil hors de contrôle

Le groupe Jabaroot a qualifié le service de renseignement marocain d’« outil pour protéger les corrompus et réprimer les opposants », estimant qu’il a perdu le contrôle de ses missions fondamentales et qu’il est devenu otage de réseaux d’intérêts internes. Le groupe ajoute que Mohammed VI n’a plus de véritable autorité pour destituer un responsable, en raison de l’implication de hauts dirigeants dans des affaires de corruption, ce qui rend toute réforme impossible dans les conditions actuelles.

La fin ouverte

Le groupe Jabaroot conclut son rapport en affirmant que les prochains jours ne verront aucune enquête ni révocation, car « tout le monde est impliqué », promettant de continuer à publier de nouveaux documents susceptibles de révéler d’autres marchés et noms dans les jours à venir.

Jabaroot … une cyber-puissance qui ébranle le système marocain

Le groupe de hackers Jabaroot a prouvé qu’il est un acteur cyber de premier plan, après avoir réussi en un temps record à infiltrer des institutions souveraines marocaines et à révéler des documents et données compromettants touchant des personnalités influentes au sommet de l’État.

L’impact de ces fuites ne s’est pas limité à exposer la corruption endémique au sein des appareils de l’État : elles ont constitué une gifle retentissante pour le Makhzen, qui s’est retrouvé confronté à une vague de critiques internes et externes, après que l’opinion publique a découvert les coulisses des réseaux d’influence, des marchés d’espionnage et de la corruption immobilière.

La force de Jabaroot réside dans sa capacité à combiner la précision technique de l’intrusion avec le coup médiatique cinglant qui place le Makhzen dans une posture défensive permanente et l’oblige au silence face à des documents difficiles à réfuter.