Tags : Algérie, Italie, Abdelmadjid Tebboune, Giorgia Meloni, bouquet de fleurs,
Par Hope&ChaDia
Hier soir, entre un dernier scroll et les bras de Morphée, je suis tombé sur un spectacle d’une rare intensité dramatique. Sur CNEWS d’un côté, Sud Radio de l’autre, les plateaux tremblaient, les visages étaient tendus, les voix saturaient d’émotion recyclée. Ce n’était ni une guerre, ni un scandale nucléaire, ni même un effondrement boursier. Non. C’était un bouquet de fleurs.
Un bouquet, oui. Tenu avec grâce par le président Abdelmadjid Tebboune, tendu avec élégance à Giorgia Meloni, Première ministre italienne. Et ce geste symbolique, plein de tact diplomatique, a suffi à plonger toute une chaîne française dans un état d’hystérie nationale.
Rome accueille, Paris suffoque… L’objet du drame : la visite d’État de Tebboune à Rome. Accueilli avec tous les honneurs : drapeaux, tapis rouge, saluts militaires, entretiens stratégiques, signatures d’accords économiques.
Mais ce qui a mis le feu aux poudres sur CNEWS, ce n’est pas la teneur des échanges. C’est la forme. Le protocole. Les images. Et surtout : la posture de Tebboune, droit, digne, classe. Un gentleman algérien, qui n’a pas besoin de quémander quoi que ce soit. Il offre. Il dialogue. Il avance. Insoutenable pour certains plateaux franco-sionistes en manque d’empire.
Remise de fleurs… ou remise en cause ?… L’un des intervenants français répète en boucle :
« Ce n’est pas une visite discrète… Ce n’est pas une remise de fleurs et cetera… Ce n’est pas une remise de pleurs… »
On sent l’homme perdu entre l’indignation feinte et la jalousie réelle. La fleur est trop fraîche, le geste trop sûr. Ce bouquet devient le symbole du monde qui bascule : l’Algérie se tourne vers l’Italie, la France tourne en rond dans ses studios.
Une gifle à la diplomatie française… C’est dit. Et redit. Et répété jusqu’à l’écho :
« C’est douloureux quand on est français de voir ces images. »
« Pas heureux d’être français quand on voit ce type de gifle. »
Le pathos devient grotesque. Le commentaire politique vire à la psychanalyse. Tebboune leur a fait mal. Très mal. Et il l’a fait sans dire un mot. Une gifle silencieuse. Une gifle florale. Une gifle diplomatique.
La vraie panique : l’Italie ose… Car ce n’est pas seulement l’Algérie qui dérange. C’est l’Italie qui assume. L’Italie qui accueille. L’Italie qui coopère. L’Italie qui, horreur suprême, n’a pas peur de Paris.
« Si Giorgia Meloni le fait, c’est qu’elle se sent autorisée à le faire. Elle n’a pas peur de nous. »
Voilà le nœud de l’angoisse : la peur change de camp. L’Italie choisit librement ses alliés, sans demander la permission à la tutelle hexagonale. Et ça, dans le logiciel colonial de certains éditocrates français, c’est une trahison.
Et puis, il y a l’Espagne… Dans un accès de frustration supplémentaire, les mêmes chroniqueurs déversent leur bile sur l’Espagne, qui aurait trahi la France en reconnaissant le Sahara comme marocain.
« Depuis que nous avons signé ce que nous aurions dû faire auparavant… »
La phrase est un aveu. La France est à la traîne, rattrapée, dépassée, dépassionnée. Rome, Madrid, Alger… tous avancent, pendant qu’à Paris, on pleurniche en boucle sur une chaîne d’info en continu.
Et de la propagande algérienne … L’un d’eux ose même cette phrase culte :
« Il ne faut pas rajouter de l’eau au moulin de la politique algérienne et de sa propagande… »
Mais qui parle de propagande ? Est-ce l’État algérien qui s’auto-félicite ou CNEWS qui répète en boucle que voir Tebboune à Rome est douloureux ?
Spoiler alert : quand une séquence diplomatique calme vous fait hurler au malaise national, ce n’est pas l’autre qui fait de la propagande. C’est vous.
Ce bouquet de fleurs, c’est un miroir… Un miroir tendu à une France déchue, arrogante et nostalgique. Un miroir dans lequel elle voit un président algérien qu’elle n’a pas réussi à dominer, une Italie qui ne se soumet pas, et un monde qui lui échappe.
L’Algérie debout, la France à genoux ? Non. Juste un changement d’ère. Et un bouquet de fleurs en guise de faire-part. Le lien est ici. N’oubliez pas de l’envoyer à ceux qui souffrent encore du syndrome du post-Empire.
Source : Jazair Hope