Pour la propagande officielle affiliée au Makhzen, l’article de Le Monde n’était pas innocent, mais orienté et intentionnel. Elle a ainsi accusé l’État profond français d’en être à l’origine, comme preuve supplémentaire de l’intensification de la guerre de succession au Maroc, entre le prince héritier Moulay Hassan et son oncle, le prince Moulay Rachid, qui bénéficie d’un soutien fort au sein de la famille royale, notamment de la part de ses sœurs, y compris l’épouse du puissant conseiller et ami du roi, Fouad Ali El Himma. (Photo: Wikimedia Commons)
Tags : Succession, Maroc, Emirats Arabes Unis, DGED, DGSN, Abdellatif El Hammouchi, Yassine Mansouri, Mohammed VI, Moulay El Hassan, Moulay Rachid, Mehdi El Hijaouy,
Dans le sillage de la guerre de succession qui fait rage au Maroc, un conflit interne entre les services de renseignement s’intensifie. Ce conflit s’est exacerbé à la suite des derniers développements provoqués par la fuite à l’étranger du numéro deux de la Direction Générale des Études et de la Documentation (DGED – renseignements extérieurs), dirigée par Yassine Mansouri. Selon les informations récentes, cette guerre des services de renseignement s’est étendue au sein du royaume – connu sous le nom d’« Émirat des croyants » – à deux alliés supposés : la France et les Émirats arabes unis.
Les contours de ces développements sont apparus clairement dans un article récemment publié par le journal français Le Monde, connu pour ses liens étroits avec la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) et le ministère français des Affaires étrangères (le Quai d’Orsay), ainsi que dans les attaques menées par les outils de propagande du Makhzen contre le frère du président émirati, accusé d’être le principal financeur et soutien de Mehdi Hajjaoui, l’ancien numéro deux du renseignement extérieur marocain (DGED).
Pour la propagande officielle affiliée au Makhzen, l’article de Le Monde n’était pas innocent, mais orienté et intentionnel. Elle a ainsi accusé l’État profond français d’en être à l’origine, comme preuve supplémentaire de l’intensification de la guerre de succession au Maroc, entre le prince héritier Moulay Hassan et son oncle, le prince Moulay Rachid, qui bénéficie d’un soutien fort au sein de la famille royale, notamment de la part de ses sœurs, y compris l’épouse du puissant conseiller et ami du roi, Fouad Ali El Himma.
Ce dernier (El Himma) a également été accusé d’avoir rencontré le youtubeur Hicham Jerando à Bruxelles et à Madrid, lequel se dit proche de Mehdi Hajjaoui, dont la famille subit actuellement une répression violente dirigée par Abdellatif Hammouchi, directeur général de la sûreté nationale et de la surveillance du territoire, qui a tenté de récupérer Hajjaoui lors d’une visite secrète en Espagne.
Il semble que Hammouchi ait remporté cette bataille contre Yassine Mansouri, son rival et chef de la DGED. Cela ressort notamment d’un article du journal Barlamane, proche de Hammouchi, appelant publiquement à l’ouverture d’une enquête sur les biens de Mansouri, principal accusé dans le scandale de corruption impliquant des députés du Parlement européen, connu sous le nom de “MarocGate”.
Mansouri était d’ailleurs absent des cérémonies officielles de l’Aïd al-Adha présidées par le roi Mohammed VI, renforçant les rumeurs selon lesquelles il serait tombé en disgrâce. Camarade de classe du roi, il avait occupé le poste de chef des renseignements extérieurs pendant vingt ans et était considéré comme une figure majeure de l’État au sein de la famille royale.
Tahnoun ben Zayed Al Nahyan dans le viseur du Makhzen
La propagande du Makhzen n’a pas tardé à accuser directement Tahnoun ben Zayed Al Nahyan, le présentant comme l’instigateur principal de cette guerre interne entre les différents services de renseignement marocains, et comme le protecteur de Mehdi Hajjaoui, dont le dernier livre a été préfacé par le journaliste Claude Moniquet, connu pour ses liens avec la DGSE française.
Selon le récit du Makhzen, Tahnoun ben Zayed serait également en conflit de succession avec son frère, le président émirati Mohammed ben Zayed, qui mise sur son propre fils pour assurer la relève. Ce récit l’accuse aussi de vouloir prendre le contrôle des services de renseignement marocains, à travers un projet de restructuration appelé “Conseil royal”, dont les détails n’ont pas encore été révélés.
Tadamsa News, 22/07/2025
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