La nouvelle Algérie se dessine

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L’Algérie affiche des ambitions économiques fortes, misant sur l’innovation, la diversification et la sécurité stratégique pour bâtir son avenir.

Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dévoilé une feuille de route audacieuse visant à atteindre 20.000 startups d’ici la fin de son mandat, tout en renforçant l’indépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures et en accélérant sa transformation numérique.

Lors de son entrevue périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a fixé un objectif ambitieux pour l’écosystème entrepreneurial algérien. « En 2019, il y avait 200 startups et aujourd’hui il y en a 9.000. Nous comptons atteindre, à la fin du mandat (présidentiel) les 20.000 startups », a-t-il déclaré. Cette croissance exponentielle, fruit de la libération de l’initiative et de la levée des entraves bureaucratiques, voit déjà certaines de ces jeunes entreprises être cotées en bourse. Se félicitant du rôle croissant des universités comme incubateurs, le Président a souligné que des startups initialement composées de deux ou trois personnes emploient désormais jusqu’à 25 individus, preuve de leur dynamisme et de leur contribution à la création d’emplois.

Cap sur une économie affranchie des hydrocarbures

Parallèlement à cet essor de l’innovation, le chef de l’État a réitéré son engagement à bâtir « une économie affranchie de la dépendance aux hydrocarbures ». Face à un marché pétrolier instable, l’Algérie mise sur ses propres forces pour assurer sa croissance. Le pays enregistre actuellement un taux de croissance de 4% sans recours à l’endettement extérieur, avec des réserves de change s’élevant à 70 milliards de dollars. L’inflation a été maîtrisée, passant de plus de 9% à 4% actuellement. « Il ne s’agit pas d’austérité, mais de bonne gouvernance », a affirmé le Président. L’agriculture joue un rôle clé dans cette diversification, la valeur de la production nationale devant atteindre 38 milliards de dollars cette année.

La numérisation et l’IA comme piliers de la modernisation

L’Algérie avance à pas « sûrs » dans les domaines de la numérisation et de l’intelligence artificielle (IA). Le Président Tebboune a souligné que cette orientation stratégique, marquée par l’inauguration de l’Ecole nationale supérieure d’Intelligence artificielle (ENSIA), fait de l’Algérie une destination pour la formation d’étudiants étrangers. Un projet de Data Center, en partenariat avec la société chinoise Huawei, centralisera les données des différents secteurs, notamment économiques, renforçant ainsi la transparence et l’efficacité. Pour le Président, la numérisation est une « culture liée à la transparence », essentielle pour s’appuyer sur des données précises.

Assurer la sécurité alimentaire et hydrique

Afin de garantir sa souveraineté, l’Algérie renforce également ses capacités stratégiques. Un programme national portera les capacités de stockage de céréales à 9 millions de tonnes, un objectif jugé nécessaire pour couvrir les besoins du pays et faire face aux fluctuations des marchés mondiaux. Ce programme a déjà permis de rapprocher les silos des agriculteurs et de mieux gérer une production nationale de blé dur qualifiée d’« abondante ».

Face aux défis climatiques, la sécurité hydrique est une autre priorité absolue. Le Président a annoncé qu’une étude sera bientôt lancée pour la réalisation de 5 ou 6 nouvelles stations de dessalement d’eau de mer dans plusieurs wilayas. Cette initiative s’ajoute aux 5 grandes stations déjà réalisées qui ont permis de régler le problème d’approvisionnement dans plusieurs régions. « Aucun citoyen algérien ne sera laissé sans eau », a assuré Tebboune, s’engageant à garantir un approvisionnement quotidien en attendant des solutions pérennes.

Source : Horizons, 19/07/2025

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