Une nouvelle étape a commencé avec un discours plus large, dénonçant ce qu’ils qualifient de "projets séparatistes" encouragés depuis l’Algérie.
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Une nouvelle étape a commencé avec un discours plus large, dénonçant ce qu’ils qualifient de « projets séparatistes » encouragés depuis l’Algérie
par M.A. Jiménez – 14/07/2025 à 11h49 CEST
Le dénommé Comité de Libération de Ceuta et Melilla a été officiellement réactivé par le Maroc avec un discours élargi et durci. Il ne se limite plus seulement à revendiquer les villes autonomes et les îlots du nord de l’Afrique comme des « territoires occupés », mais vise désormais aussi à combattre l’indépendantisme rifain, accusé d’être alimenté par des intérêts extérieurs, notamment algériens.
Ce comité, initialement créé comme un outil symbolique du nationalisme marocain pour revendiquer la souveraineté sur Ceuta, Melilla ainsi que sur les îles et îlots sous souveraineté espagnole, était resté en retrait pendant des années. Sa réactivation intervient cependant dans un contexte politique délicat, aussi bien au Maroc qu’en Espagne. Dans ce nouveau cadre, l’organisme joue un rôle dans la stratégie de pression diplomatique de Rabat.
Selon des médias comme Yabiladi, le comité a entamé une nouvelle phase avec un discours plus large, dénonçant ce qu’il appelle des « projets séparatistes » encouragés depuis l’Algérie dans la région du Rif. Le discours officiel du comité associe ces mouvements à des « manœuvres étrangères » cherchant à déstabiliser l’unité territoriale du Maroc depuis le nord du pays. Ils sont également présentés comme une tentative de division de l’État marocain à un moment où celui-ci renforce sa présence sur la scène internationale.
La réactivation du comité coïncide avec une période de tension diplomatique entre Rabat et Madrid. Des sources diplomatiques, citées par la presse marocaine, interprètent cette manœuvre comme un avertissement indirect adressé au Parti Populaire, que le Maroc observe de près dans la perspective qu’il puisse diriger le prochain gouvernement espagnol. Il convient de rappeler que l’une des dernières frictions entre les deux pays a eu lieu après la participation du Front Polisario — ennemi juré de Rabat dans le conflit du Sahara occidental — à un congrès organisé par le PP. La présence de représentants sahraouis avait été perçue par Rabat comme une offense directe.
Ce développement intervient également à un moment où le gouvernement de Pedro Sánchez traverse une période d’instabilité, ce que le Maroc pourrait interpréter comme une opportunité pour renforcer sa pression et ses revendications territoriales. À Rabat, on perçoit que l’actuel exécutif espagnol n’a pas de garantie de continuité, ce qui laisse une marge de manœuvre pour accroître les tensions diplomatiques.
La nouvelle orientation du comité comprend des déclarations et documents insistant sur l’ »illégitimité de l’espagnolité » de Ceuta et Melilla, ainsi que sur le droit historique du Maroc sur ces territoires. Le discours a été renforcé sur les réseaux sociaux et dans les forums officiels, où l’on alerte également sur le « danger » que représentent les mouvements rifains, considérés comme une menace pour l’unité nationale marocaine et pour le rôle du roi Mohammed VI en tant que garant de l’intégrité territoriale du pays.
L’élargissement des objectifs du Comité de Libération suggère que le Maroc ne cherche pas seulement à consolider sa position vis-à-vis de l’Espagne, mais également à neutraliser d’éventuelles contestations internes d’ordre territorial, notamment dans des régions dotées d’une forte identité historique et sociale comme le Rif. La référence explicite au soutien de l’Algérie à ces courants ajoute une dimension régionale à la tension, dans un contexte où la rivalité entre Rabat et Alger continue de structurer une grande partie de la politique nord-africaine.
Source : El Faro de Ceuta, 14/07/2025
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