Depuis plusieurs semaines, le diplomate à la retraite Xavier Driencourt, qui avait travaillé en Algérie à deux reprises (2008 et 2012), puis (2017 et 2020), n'avait fait aucune apparition médiatique. Cette « disparition » coïncidait avec un calme remarquable dans les milieux politiques et médiatiques français concernant leurs relations avec l'Algérie, y compris ceux de droite.
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Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, est réapparu dans les médias français de droite. Ce diplomate à la retraite a fait deux apparitions consécutives, ce qui suggère que ce « géant » a été libéré des entraves qui le tenaient pendant la trêve non déclarée observée unilatéralement par Paris, dans le but de convaincre les autorités algériennes de libérer l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie.
Depuis plusieurs semaines, le diplomate à la retraite, qui avait travaillé en Algérie à deux reprises (2008 et 2012), puis (2017 et 2020), n’avait fait aucune apparition médiatique. Cette « disparition » coïncidait avec un calme remarquable dans les milieux politiques et médiatiques français concernant leurs relations avec l’Algérie, y compris ceux de droite.
Cela laisse penser que l’homme a reçu des signaux de la part des décideurs quant à la nécessité de rester à l’écart des projecteurs.
Xavier Driencourt, dans une interview accordée à la radio française « Europe 1 » mercredi 9 juillet, a réitéré ses déclarations incendiaires contre l’Algérie, appelant les autorités de son pays à adopter une politique de « main de fer ». Ces déclarations étaient attendues de sa part, ses fréquentes apparitions médiatiques étant devenues synonymes d’attaques contre l’Algérie.
Selon l’auteur des livres « L’énigme algérienne » et « Double aveuglement », l’Algérie a réussi à dompter l’arrogance française, malgré les menaces proférées par plus d’un responsable de l’administration du président français Emmanuel Macron.
Xavier a remis en question la menace proférée par le Premier ministre français François Bayrou en février dernier, lorsqu’il a déclaré que son pays donnait aux autorités algériennes un délai de six semaines pour régler la question des Algériens dont l’expulsion avait été ordonnée du territoire français. Cependant, à ce jour, après près de cinq mois, rien de ce que Bayrou avait promis ne s’est concrétisé, tandis que Boualem Sansal est toujours emprisonné.
Selon Driencourt, les autorités algériennes tirent leur force de la faiblesse des autorités françaises, réitérant la demande de prendre certaines mesures qui se sont avérées inefficaces pour soumettre les autorités algériennes, qui agissent en fonction de la défense de leurs droits souverains, et selon la même logique que défendent les Français, qui est l’indépendance de la justice.
Avant d’être l’invité d’Europe 1, Driencourt, devenu subitement théoricien d’extrême droite sur les relations algéro-françaises, était auparavant l’invité du Figaro Live en ligne, où il avait également dénoncé le silence des autorités françaises sur le maintien en détention de Boualem Sansal.
Le diplomate à la retraite a critiqué les milieux français qui tentent vainement d’inspirer aux partisans de l’écrivain franco-algérien l’espoir d’une libération prochaine, à chaque fois. Il a rappelé l’espoir initial d’une annulation de la sentence par le Conseil supérieur de la magistrature d’Alger, mais la décision a confirmé la peine.
L’espoir s’est ensuite porté sur une grâce présidentielle à l’occasion du double anniversaire de la Fête de l’Indépendance et de la Fête de la Jeunesse. Aujourd’hui, on parle d’une éventuelle grâce pour Sansal pour raisons de santé, car il est malade. Si cela ne se produit pas, l’attention se portera, comme l’a dit Driencourt, sur novembre prochain, et ainsi de suite.
Xavier Driencourt a exprimé sa déception face au manque de soutien européen à la position française sur l’affaire Sansal, soulignant que Noëlle Lenoir, la présidente du Comité international de soutien à Sansal, a contacté des responsables de l’Union européenne pour rallier des soutiens à sa cause, mais elle a entendu de leur part des déclarations telles que Bruxelles attend des actions concrètes de Paris avant d’agir, ce qu’il considère comme une position négative.
La position française actuelle sur l’affaire Sansal rappelle celle de l’Espagne il y a plus de deux ans, lorsque le gouvernement madrilène s’est empressé de demander l’appui de l’Union européenne contre les sanctions économiques imposées par l’Algérie aux entreprises espagnoles à l’époque. Cependant, il n’a reçu aucun soutien.
En fait, des pays comme l’Italie et l’Espagne, tous deux membres de l’UE, ont exploité la situation et ont conclu un partenariat exceptionnel avec l’Algérie (dans le cas de l’Italie), faisant de Rome le distributeur exclusif du gaz algérien en Europe, après que Madrid ait dépensé des milliards d’euros pour préparer l’infrastructure pour jouer le même rôle.
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