Mots-clés : Maroc, Sahara occidental, États-Unis, Front Polisario, Israël, sionisme,
Par Pablo Jofré Leal
Dans la première partie de ce travail, j’ai révélé une série d’éléments liés au rôle de la manipulation, de la désinformation et de l’utilisation de groupes de pression dans les pays (lobbying) menés par les gouvernements des États-Unis, du Maroc et du sionisme, ainsi que par les médias, les fondations, les organisations de façade et les ambassades de ces pays pour imposer leur récit et ainsi empêcher, comme objectif, l’autodétermination du peuple sahraoui et palestinien.
À cela s’ajoute le travail de sape des services de renseignement, qui non seulement génèrent des déséquilibres et des divisions au sein des pays, mais consacrent également leurs efforts à alimenter le récit avec de faux contenus qui seront diffusés par les médias de manipulation et de désinformation, déformant l’histoire de manière à accroître les violations du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et palestinien.
Dans le cas spécifique du peuple sahraoui, j’ai soutenu que les médias financés par la monarchie marocaine, comme Atalayar, excellent dans ce travail d’employés serviles. Un média qui publie souvent des articles d’investigation apparemment « approfondis » dont le seul objectif est d’essayer de fournir une base aux revendications de la monarchie féodale marocaine d’annexer le Sahara occidental.
Complices : Mohammed VI et Benjamin Netanyahu
Les autorités sahraouies ont souligné que les résolutions des Nations Unies (ONU) qui parlent clairement du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, comme l’arrêt de 1975 de la Cour internationale de justice, ne sont, pour Rabat, que lettre morte, en violation flagrante du droit international. Un objectif pour lequel il tire les ficelles et dépense des centaines de millions de dollars chaque année pour tenter de convaincre les gens que l’annexion ou « l’octroi » d’une autonomie relative sont des politiques d’une énorme générosité dans une relation qui ne lui appartient pas et qui a été définie comme telle par la Cour internationale de justice et de nombreuses résolutions de l’ONU.
Rappelons que la question de l’autonomie n’est pas un concept né de la monarchie féodale marocaine. Dans le cadre de sa propre initiative visant à débloquer la question de l’autodétermination et à organiser le référendum longtemps retardé, la RASD a indiqué sa volonté d’inclure trois questions, afin que la proposition proposée puisse être décidée par le peuple du Sahara occidental. Annexion au Maroc, autonomie dans certaines zones et autodétermination complète. Bien que deux des trois questions soient en faveur du Maroc, la monarchie et son gouvernement civilo-militaire refusent catégoriquement, sachant qu’ils seront vaincus.
Le Maroc mène depuis 1975 un processus d’occupation et de colonisation, déclaré illégal, reconnu comme tel et qui viole également le plan de règlement signé entre le Front Polisario – Front Populaire de Libération de Saguia al Hamra et Rio de Oro – et la monarchie marocaine signé pour le cessez-le-feu de 1991. Cette cessation des hostilités a donné lieu à la formation d’une mission pour réaliser un référendum pour la réalisation de l’autodétermination sahraouie.
La soi-disant MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). Seuls Trump et Netanyahou – bien sûr – sont enclins à reconnaître une annexion du territoire sahraoui. Les tentatives d’application de cette règle ont été infructueuses, comme ce fut le cas avec l’arrêt du 4 octobre 2024 de la Cour de justice de l’Union européenne, dans deux arrêts rendus par la Grande Chambre, qui a confirmé l’illégalité des accords UE-Maroc, car ils violent le consentement du peuple sahraoui et sa souveraineté continue sur ses ressources naturelles.
Les autorités sahraouies ont déclaré en réponse à cela que « Face aux actions irresponsables de certains États européens, notamment la France et l’Espagne, qui, par des décisions unilatérales, ont cru pouvoir altérer le statut international du territoire, les arrêts de la Cour rappellent fermement que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation et qu’il n’y a pas d’autre solution que le strict respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance (2)
Un respect bafoué par l’Espagne, ancienne puissance coloniale du Sahara occidental. Avec des obligations en vertu du droit international, violées à plusieurs reprises par l’ancienne métropole. Pedro Sánchez, en tant que président de l’Espagne, rejoint ainsi la longue liste des renégats, dont l’ancien président Felipe Gonzalez, qui a juré de défendre la liberté du peuple sahraoui et est aujourd’hui le principal lobbyiste politique et diplomatique du Maroc.
En 1976, Felipe González, ancien président espagnol et leader du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), s’est rendu dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Il a promis son soutien : « Notre parti sera avec vous jusqu’à la victoire finale. »
Tout cela a été généreusement récompensé et a permis de remplir les poches de ce politicien criminel avec de l’argent du sang. Sans aucun doute, la décision du Maroc, et avec elle les ordres donnés à ses ambassades à travers le monde, catalysant l’achat de consciences et de volontés parmi les politiciens, les parlementaires, les journalistes et les organisations, s’est intensifiée grâce à l’approbation de la deuxième administration de Donald Trump.
Le 9 avril, le secrétaire d’État américain Marco Rubio, lors d’une réunion à Washington avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Burita, a souligné ce qui est devenu un critère, une référence, une soumission servile, que les gouvernements et les politiciens qui rampent à Washington commencent à maintenir sur la question sahraouie : « Nous reconnaissons la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et soutenons la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable au différend. » Une ligne criminelle à laquelle se joignent les gouvernements, les parlementaires et les médias achetés avec l’argent marocain, comme je l’ai soutenu dans la première partie de cet article.
Ils iront au bal
Mais, en même temps que cette politique trouve un écho auprès des gouvernements et des politiciens, s’ajoute la stratégie de présenter le peuple sahraoui, ainsi que les Palestiniens, comme des sociétés violentes, dotées de mouvements terroristes et alliées à des pays que les États-Unis définissent comme faisant partie d’un axe de résistance qui lutte contre « l’Occident et ses valeurs ».
Au niveau des médias pro-marocains et des organisations internationales, la Fondation pour la Défense de la Démocratie – FDD, abréviation de la Fondation pour la Défense des Démocraties – une organisation dédiée au développement d’études sur la politique étrangère et les questions qu’elle appelle la sécurité nationale américaine, a mis en lumière un rapport le 17 avril (3) où, dans le cadre de la politique de pression maximale contre l’Iran, elle accuse la nation perse d’être impliquée dans des plans de déstabilisation en Afrique du Nord, dans la région du Maghreb. Une tendance répétée à attribuer les maux du monde soit à la Chine, soit à la Russie, soit, dans ce cas, à la République islamique d’Iran.
L’accusation inclut également l’Algérie, la présentant, avec la nation persane, comme une source de danger pour la prétendue stabilité soutenue par ce rapport, qui va de pair avec le lobbying intense de la monarchie marocaine pour empêcher la nécessité de libérer les territoires de la République arabe sahraouie démocratique – au Sahara occidental – une ancienne colonie espagnole, désormais occupée militairement et avec des milliers de colons marocains, violant ainsi le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Ce rapport du FDD s’inscrit dans un récit dynamique visant à présenter la lutte légitime du peuple sahraoui et du Front Polisario – qui en est le représentant légitime – comme un « phénomène de préoccupation croissante au sein de la communauté internationale, à savoir l’instrumentalisation et l’internationalisation du différend sur le Sahara par des acteurs étatiques et non étatiques, notamment l’Iran et ses alliés ».
HESPRESS : Campagne contre le Front POLISARIO
L’hypocrisie et le danger exprimés dans ce rapport représentent les intérêts et la vision non seulement du Maroc, qui est l’un des bailleurs de fonds du FDD, mais aussi de l’administration Donald Trump, qui a déclaré à plusieurs reprises que le Sahara occidental devrait être annexé au Maroc. Une idée illégale qui s’ajoute à l’ineffable France de Macron, l’ancienne métropole du Maroc, ainsi qu’à l’Espagne, un pays qui, dans l’agonie du dictateur Francisco Franco, a trahi les aspirations et les décisions concernant l’autodétermination du peuple sahraoui.
Une Espagne qui n’a pas rempli un seul point de ses obligations en tant qu’ancienne puissance coloniale, administratrice de jure du Sahara occidental, et qui a l’obligation de garantir le processus de décolonisation et de ne pas cautionner l’occupation marocaine. Aujourd’hui, le gouvernement de Pedro Sánchez, qui se vante souvent de sa prétendue nature de gauche, révèle son vrai visage : un gouvernement pro-marocain soumis aux pressions de la France et des États-Unis.
Selon le rapport des FDD, imprégné d’une forte dose de fiction politique, le gouvernement iranien utilise le Front Polisario – qu’il qualifie de mouvement séparatiste basé dans les camps de Tindouf en Algérie – comme une extension stratégique de son influence militaire dans la région, en s’appuyant sur le soutien opérationnel du Hezbollah et sur un réseau diplomatique actif dirigé par son ambassade à Alger. Un récit fou qui émerge des laboratoires narratifs destinés à déséquilibrer les pays, des services et de leurs serviles « think tanks » aux États-Unis, en France, et avec le soutien sioniste et espagnol.
Poursuivant ce type d’absurdités, encadrées par une stratégie de désinformation et de manipulation, l’Institut Hudson souligne que « le Front Polisario n’est pas un mouvement de libération : c’est une milice déstabilisatrice soutenue par l’Iran, liée au Hezbollah, au PKK et aux insurgés du Sahel. Il viole les accords de cessez-le-feu, détourne l’aide humanitaire et se livre au trafic d’armes. Il est temps que les États-Unis le désignent comme organisation terroriste étrangère » (4). Argument et conduite typiques suivis contre de nombreux mouvements et organisations liés à la résistance des peuples.
L’évidence de ce verbiage, truffé de mensonges, reflète l’objectif d’occulter l’existence d’un peuple en lutte pour son autodétermination, comme le peuple sahraoui. Lier l’Iran et l’Algérie dans une alliance qui, selon ce rapport, représente un danger pour l’Afrique du Nord, profitant de la politique de pression maximale et de diabolisation de la nation perse. Cette situation est motivée par Washington et ses sbires sionistes et marocains, tous deux étroitement liés à la corruption, à l’agression et à l’extermination de peuples comme les Palestiniens et les Sahraouis.
Premièrement, l’Iran n’a aucune présence militaire au Maghreb et son influence stratégique se situe essentiellement en Asie occidentale – une zone logique pour sa propre sécurité. Deuxièmement, le Front Polisario n’est pas un mouvement séparatiste pour une raison simple : la République arabe sahraouie démocratique est reconnue par plus de 90 pays, la plupart africains, à l’exception du régime d’occupation marocain.
Il est donc difficile de parler d’une organisation comme le Polisario prônant la séparation alors que l’ONU elle-même, et même un arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye – un organe de l’ONU – en 1974, ont établi que le Maroc n’a aucun lien juridique, historique ou culturel avec le Sahara occidental et que ses propriétaires légitimes sont le peuple sahraoui.
Avis rendu à la demande du Maroc, gouverné par Hassan II, en décembre 1974, qui proposait à l’Assemblée générale un avis consultatif sur le Sahara occidental (5) Accepté dans la résolution 3292 (XXIX) et dont l’objectif était d’obtenir une réponse à deux questions :
– Si le Sahara était un territoire sans propriétaire (Terra Nullius) avant l’occupation espagnole.
-S’il y avait un rapport de souveraineté de ce territoire avec le Maroc et la Mauritanie.
Cet avis consultatif devant la CIJ a reçu une réponse le 16 octobre 1975 et a clairement statué que le Sahara occidental avait un propriétaire, qu’il ne s’agissait pas de Terra Nullius, et que le propriétaire légitime et incontesté s’appelait le peuple sahraoui.
Il n’y avait donc aucun lien souverain entre le Sahara et le Maroc. La Cour a jugé que « ni les actes internes ni les actes internationaux invoqués par le Maroc n’indiquent, pendant la période pertinente, l’existence ou la reconnaissance internationale de liens juridiques de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et l’État marocain. Même en tenant compte de la structure spécifique de cet État, ils ne démontrent pas que le Maroc ait exercé une quelconque activité étatique effective et exclusive au Sahara occidental. »
Cette résolution poursuit : « …la Cour a conclu que les éléments et informations dont elle disposait ne démontraient pas l’existence d’un quelconque lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, et le Royaume du Maroc ou le complexe mauritanien, d’autre part. Par conséquent, la Cour n’a pas jugé qu’il existait des liens juridiques susceptibles de modifier l’application de la résolution 1514 (XV) concernant la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, l’application du principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire. »
Marche verte. Elle marque le début de l’invasion du Sahara occidental par le Maroc le 6 novembre 1975.
La décision qui a détruit les revendications marocaines a suscité une action typique d’un régime totalitaire comme la monarchie marocaine : la Marche Verte (6), utilisant la couleur de l’Islam avec intérêt pour une action clairement plus proche de la couleur rouge sang des drapeaux marocains brandis lors de cet événement. Une marche composée de 350 000 Marocains (civils et militaires) qui sont entrés sur le territoire sahraoui pour faire pression sur les troupes espagnoles afin qu’elles se retirent.
Mars qui fut le début de l’invasion et de la colonisation du Sahara occidental, avec l’approbation et la trahison de la monarchie espagnole déjà dirigée par Juan Carlos I, le dauphin du dictateur Franco – qui mourut quelques jours plus tard après une longue agonie – Un Juan Carlos qui se considérait comme le frère cadet d’Hassan II et qui finirait par trahir le peuple sahraoui avec le soi-disant Accord tripartite de Madrid, signé le 14 novembre 1975, qui livra la terre et le peuple sahraoui aux mains pillardes du Maroc et de la Mauritanie (7). Cinquante ans après le début de l’occupation et de la colonisation du Sahara occidental, le droit à l’autodétermination est plus présent que jamais parmi le peuple sahraoui. Leur résistance va de pair avec leur dignité.
Il est intéressant de noter que même l’intelligence artificielle, dont les entreprises créatrices sont majoritairement aux mains de puissances hégémoniques, interrogée sur la société sahraouie, déclare : « Le peuple sahraoui, en 2025, est géographiquement divisé et continue de lutter pour son autodétermination. Une partie de la population réside dans la zone occupée par le Maroc, une autre dans la « Zone libre » contrôlée par la République arabe sahraouie démocratique, et le reste dans des camps de réfugiés en Algérie. Malgré la division, le peuple conserve une identité forte et lutte pour le droit de décider de son propre avenir. » (8) C’est vrai, il n’y a pas de discussion sur cette réalité.
Notes :
Les promesses marocaines comprennent un statut d’autonomie, la création d’une région autonome du Sahara avec son propre exécutif, son parlement, son système judiciaire, sa force de police, sa capacité fiscale dans certains domaines et ses pouvoirs en matière de logement, de culture, de sports, de développement économique et d’infrastructures. L’État marocain demeure responsable de la défense nationale, de la législation de fond, des relations extérieures et des attributs inhérents à la souveraineté de l’État (hymne national, drapeau, monnaie, entre autres). (ECSAHARAUI)
Cette consultation a été obtenue à la suite d’une série d’événements. Parmi eux, en août 1974, l’Espagne – puissance coloniale du Sahara occidental – a annoncé à l’ONU que le référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui aurait lieu au cours du premier semestre 1975 sous les auspices et les garanties des Nations Unies. L’Espagne s’est engagée à adopter les mesures nécessaires pour garantir que les habitants autochtones du territoire puissent exercer leur droit à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’ONU. Cette décision a alerté la monarchie marocaine sur le fait que, dans un référendum légal, sous supervision internationale, elle n’avait aucune chance de gagner.
Le 14 novembre 1975, l’un des événements les plus marquants de l’histoire du conflit du Sahara occidental a eu lieu. Et sans aucun doute l’une des plus honteuses de l’histoire espagnole. L’Espagne, présente sur le territoire depuis près de cent ans, a signé à Madrid la « Déclaration de principes entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie sur le Sahara occidental », connue sous le nom d’« Accords tripartites de Madrid », par laquelle elle a transféré l’administration du Sahara au Maroc et à la Mauritanie. Ces accords comprennent une déclaration politique, dans laquelle l’Espagne s’engage, entre autres, à « respecter l’opinion de la population sahraouie », par l’intermédiaire de la Yemaá (Assemblée générale du Sahara), qui était l’organe représentatif du peuple sahraoui, ainsi que plusieurs annexes secrètes. Elles n’ont jamais été publiées au Journal officiel de l’État, mais ont été communiquées aux Nations unies. Quant aux annexes secrètes, dont seule une partie est connue, on sait qu’elles couvraient des questions économiques, juridiques et politiques. Sur le plan économique, l’accord stipulait que l’Espagne transférerait au Maroc toutes les installations et exportations de phosphates du Sahara occidental, ainsi que 65 % de la société Fos Bucraa dédiée à l’exploitation de ce minerai. En échange, le Maroc accorderait des droits de pêche à 800 navires espagnols. ( SaharaOccidental.es )
Google.com
Kaos en la red
Ceci, dans la décision ordonnée par l’administration Trump de soutenir l’expansionnisme marocain en faisant appel à ce qu’ils appellent des « bases réalistes » d’avancée vers une autonomie relative (1) de la République arabe sahraouie démocratique. (RASD) Sans doute dans le cadre de la politique de Trump, qui tend à établir des comportements d’annexion ou de pression sur les gouvernements, afin de s’emparer de territoires étrangers, comme c’est le cas du Canada, du Groenland, de la bande de Gaza et même du canal de Panama.
Pablo Jofré Leal
Article pour Hispantv
Reproduction autorisée en citant la source.
Source : Kaos en la red, 5 mai 2025
#SaharaOccidental #Polisario #Maroc #États-Unis #USA #Israël