Gazoduc Nigeria-Maroc: La condition insurmontable pour Rabat

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Apparemment, le projet de Gazoduc devant relier le Nigeria au Maroc, n’est pas près de voir le jour, du moins pas de sitôt. Alors qu’il a déjà du plomb dans l’aile, une autre condition pourrait le retarder davantage sinon l’enterrer définitivement.

En effet le ministre nigérian du Pétrole, Timipré Sylva, vient d’énoncer une condition qui pourrait s’avérer insurmontable. Dans une déclaration à l’Agence de presse AFP, le ministre nigérian a affirmé que «la réalisation du projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) est subordonnée à l’approbation de tous les pays qu’il devrait traverser sur la façade atlantique.

Ce Gazoduc devait traverser pas moins de 13 pays.» Or, ce projet devrait aussi traverser le territoire du Sahara occidental, du moins ses eaux territoriales, car aux yeux du droit international ce territoire est non autonome et n’appartient donc pas au Maroc puisque c’est un territoire que se dispute ce dernier pays et le Front Polisario. L’on sait que le représentant du peuple sahraoui ne donnera jamais son accord pour ce projet et pourra même recourir devant les juridictions internationales pour le stopper. Il sera aussi très difficile pour les investisseurs de placer leur argent dans un projet à très haut risque.

Le ministre nigérian a aussi indiqué que ce projet se trouve actuellement au stade de la planification et de l’étude d’utilité. Ce projet est prévu pour traverser 13 pays de l’Afrique de l’ouest sur l‘ensemble de la côte d’ océan statique. C’est dire qu’il est encor loin d’être si proche de se concrétiser alors que le Maroc fonde d’énormes espoirs sur ce projet et ne cesse de se bomber le torse en le présentant comme meilleur que l’antre projet concurrent devant relier le Nigeria à l‘Algérie en passant par le Niger. Le Transsaharien, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est, quant à lui, dans une étape très avancée. Pour l’heure les deux pays, le Ngeria et le Maroc, ont signé des mémorandums d’entente avec sept pays africains. «Ces pays sont la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Léone, le Sénégal, le Ghana et la Mauritanie.

L’AFP a aussi rapporté que le responsable de la politique extérieur de l’Union européenne, Josep Borrell», a indiqué fin décembre au Maroc que le vieux continent a réduit de 40 % sa dépendance vis-à-vis du gaz russe au débu de la guerre en Ukraine à 10 % actuellement. Borrell a aussi fait une terrible interrogation : « Il faut faire le compte quand le gazoduc sera fini. Est-ce qu’on va encore vouloir utiliser des gaz, du méthane ?» La voie semble donc toute tracée pour le Transsaharien.

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane a souligné récemment que l’Algérie, en collaboration avec le Niger et le Nigeria, est déterminée à réaliser ce projet dont la phase d’étude est presque totalement achevée comme l’a confirmé le Président Tebboune il y a quelques mois.

Par : KAMAL HAMED

Le Midi Libre, 03/03/2023

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