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Maroc-UE : Note confidentielle sur les négociations ALECA

Tags : Maroc, Union Européenne, Accord de libre-échange complet et approfondi,

Note au sujet des études d’accompagnement des négociations ALECA

– Objectif général

L’objectif des études d’accompagnement est :
d’explorer les impacts économiques, sociaux et environnementaux de l’ALECA sur le Maroc ; et
d’identifier les voies et moyens à même de maximiser les retombées de cet accord sur le développement économique et sociale du Maroc.

– Objectifs spécifiques

I. Etudes sectorielles

a) commerce des services et investissement.
b) obstacles techniques au commerce.
c) mesures sanitaires et phytosanitaires.
d) autres domaines de négociation

Les études à réaliser visent :

1. Evaluation des écarts réglementaires

Au titre du présent marché, le prestataire aura la charge d’évaluer les écarts entre la législation marocaine et celle de l’Union européenne régissant les secteurs ou les domaines de négociation spécifiés dans chaque lot.

L’évaluation des écarts réglementaires se fera, en premier lieu, par référence à l’acquis communautaire retracé dans les directives de l’Union Européenne en vigueur dans tous les pays membres de l’Union. Il s’agit d’opérer une comparaison entre les textes marocains régissant un secteur ou un domaine de négociation et ceux régissant l’acquis communautaire en la matière. L’objectif étant de faire ressortir les ajustements que doit opérer le Maroc en vue d’adapter son cadre réglementaire à l’acquis communautaire de l’Union européenne.

En l’absence d’un acquis communautaire concrétisé dans une directive de l’Union européenne, l’évaluation de l’écart réglementaire se fera par rapport à la législation d’un membre de l’Union européenne à convenir avec le Maître d’ouvrage. Les critères de choix de ce membre doivent être spécifiés dans la note de cadrage de l’étude.

2. Mesures d’accompagnement et estimation des coûts d’ajustement

Au terme de l’évaluation des écarts réglementaires le prestataire aura à préciser les différentes mesures d’accompagnement en vue de permettre une convergence réglementaire, institutionnelle et opérationnelle du Maroc vers l’acquis communautaire. Ces mesures devront être priorisées afin de permettre un meilleur accès des exportations marocaines sur le marché européen. Le prestataire aura à préciser, à cet égard, les secteurs qui pourraient améliorer leurs exportations rapidement suite à un processus de convergence vers l’acquis communautaire. De même, il précisera les secteurs présentant un risque majeur quant à leur positionnement sur le marché local.

Le prestataire aura à estimer selon différents scénarios d’ajustement, les coûts des mesures d’accompagnement suggérées. Les différents scénarios d’ajustement à examiner seront précisés dans la note de cadrage de l’étude. Dans tous les cas, ils ne dépasseront pas trois scénarios (ajustement faible, moyen, intégral). L’estimation des coûts d’ajustement doit être opérée en termes d’investissement :

public nécessaire à la mise à niveau réglementaire, institutionnelle, d’infrastructures, de qualification des ressources humaines, etc. à même de garantir la convergence vers les standards européens ;

privé en vue de la mise à niveau des équipements de production, des processus de production et de commercialisation, des ressources humaines des entreprises et ce afin d’assurer la conformité des produits marocains aux normes et standards européens. Cette évaluation se fera sur la base des résultats des évaluations des écarts opérationnels et en utilisant les mêmes échantillons d’entreprises.

3. Evaluation de l’impact de la convergence sur les secteurs productifs

Les secteurs qui feront objet d’analyse d’impact de la convergence sont précisés dans les prestations spécifiques de chaque Domaine de négociation.
L’évaluation de l’impact de la convergence sur les secteurs productifs se fera à la lumière des effets de la convergence réglementaire sur :

la compétitivité-prix des secteurs productifs (impact sur la structure des coûts) ;
la compétitivité hors prix dont notamment celle liée à la qualité des produits ;
les gains et pertes probables des parts absolues et relatives des marchés étrangers de destinations actuelles et potentielles des exportations marocaines dont notamment celui de l’Union européenne et ceux les plus pertinents hors Union européenne ;

les gains et pertes probables des parts absolues et relatives du marché local au profit des importations en provenance notamment de l’Union européenne et des produits d’origine hors Union européenne ;

L’emploi par niveau de qualification des ressources humaines et les risques sur les salaires.


Cette évaluation se fera sur la base des enquêtes auprès des mêmes échantillons des entreprises.

Au terme de cette évaluation, le prestataire doit procéder à une estimation des équivalents tarifaires des mesures non tarifaires induites par la réglementation en vigueur au Maroc et à l’Union européenne. Le prestataire proposera, dans le cadre de la note de cadrage, les approches et les outils méthodologiques à même de permettre la meilleure estimation possible compte tenu [de l’état de la science ? ] et des réalités marocaines des secteurs d’activités ou domaines de négociation objet du présent marché.

4. Accompagnement du processus de concertation

Le prestataire aura à accompagner ce Ministère dans le processus de concertation avec le secteur privé et la société civile en vue de préparation de la position Marc en matière de négociations de certains chapitres ayant trait à l’accès au marché. Cet accompagnement se fera tout au long du processus de négociation. L’objectif de la concertation est de collecter les priorités du secteur privé en matière :

de demandes de concessions à formuler à la partie européenne en vue de développer les exportations marocaines ;

d’offres de concessions à proposer à la partie européenne en prenant en compte les risques que peut courir la production locale quant au processus de convergence et d’ouverture des secteurs concernés ;

de besoins en matière d’assistance technique et /ou financière et les modalités de sa mise en œuvre.

Le processus de concertation sera réalisé sous la responsabilité directe du Maître d’ouvrage. Le prestataire est tenu lors de son accompagnement au Maître d’ouvrage de respecter les consignes de confidentialité et de réserve dictées par ce dernier.

Au terme du processus de concertation, le prestataire proposera une hiérarchisation des secteurs qui peuvent faire objet de convergence réglementaire entre la législation marocaine et celle de l’Union européenne.

Cette hiérarchisation doit être opérée en prenant en compte les perspectives de développement des secteurs en termes de potentiel d’exportation, de contribution au PIB et d’impact sur la création de l’emploi ainsi qu’en termes d’impact sur l’accès aux marchés des pays tiers hors Union européenne.

Le prestataire aura également à préciser les besoins du Maroc en matière d’assistance technique et /ou financière nécessaire à l’accélération du processus de convergence ainsi que les meilleures modalités de sa mise en œuvre.
En plus de cette analyse horizontale qui couvre l’ensemble des domaines de la négociation, des analyses sectorielles sont également prévues

II. Etude relative à l’évaluation de l’impact global de l’ALECA

Organiser un séminaire international sur les dernières innovations méthodologiques en matière de modélisation ayant pour objectif d’identifier la méthode la mieux appropriée pour évaluer l’impact de l’ALECA;

Consolidation de l’ensemble des analyses opérées dans le cadre des études sectorielles, dans une approche globale à même de permettre de tester la cohérence des diverses mesures d’accompagnement proposées ainsi que l’agrégation des effets de l’ALECA sur le développement économique et social du Maroc ;

Elaboration d’un modèle en vue de simuler l’impact de l’ALECA sur les performances économiques et sociales du Maroc.

Source :

Réunion du Haut Comité Interministériel en charge de la conduite des Etudes prévues sur l’accompagnement des négociations en cours de l’ALECA

Rabat, le 09 juillet 2014

Contexte :

Conscients des retombées positives que peut générer l’intégration économique, le Maroc et l’Union européenne ont inscrit parmi les objectifs du document Conjoint sur le Statut avancé, adopté, le 13 octobre 2008, l’établissement d’un Espace Economique Commun, caractérisé par une intégration poussée de l’économie marocaine à celle de l’UE.

C’est ainsi et dans le prolongement des accords déjà conclus entre le Maroc et l’UE dans plusieurs domaines (Agriculture, pêche, Transport aérien,…), les deux parties ont fixé à leur agenda bilatéral la conclusion d’un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi.

En décembre 2011, et en réponse aux changements opérés dans la région, les Ministres des Affaires Etrangères européens ont mandaté la Commission Européenne pour entamer les négociations avec le Maroc -et 3 autres pays : la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie- afin de conclure cet Accord qui sera annexé à l’Accord d’Association Maroc-UE et suivra le même processus d’approbation que les accords précédents conclus entre les deux parties.

Cette décision a conforté le Maroc qui n’a cessé de demander l’ouverture desdites négociations depuis l’adoption du document conjoint sur le Statut avancé en 2008.

Des discussions exploratoires ont eu lieu entre le Maroc et l’UE portant sur la définition et la compréhension des thématiques proposées par l’UE, la méthode de travail et le calendrier. Ainsi, l’ALECA couvre 11 thématiques importantes à savoir : les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les marchés publics,  les aspects du commerce liés à l’énergie, le Commerce et développement durable, les mesures de défense commerciale, la douane et facilitation du commerce, la propriété intellectuelle, la concurrence et les aides de l’Etat, la transparence et le commerce des Services et l’investissement (ce dernier volet dont lé négociations étaient déjà engagées depuis plusieurs années a été intégré à l’ALECA à la demande de la partie européenne). Il intègre également une dimension horizontale relative au lien avec les autres accords, aux mécanismes de suivi et aux mesures d’accompagnement.

Pertinence de l’ALECA :

Le Maroc considère que la conclusion de l’ALECA avec l’UE présente un certain nombre d’avantages pour les deux parties et pour la région euro-méditerranéenne. En effet, plusieurs arguments sont à considérer dans ce sens, à savoir :

Rappel du processus des négociations

Le lancement officiel des négociations, a été annoncé lors de la rencontre le 1er mars 2013 de M. BARROSO, Président de la Commission européenne, avec M. BENKIRANE, Chef du Gouvernement. Il importe de rappeler que le Maroc a toujours milité en faveur de l’ouverture desdites négociations pour la conclusion de l’ALECA depuis l’adoption du document conjoint sur le Statut avancé en 2008.

Quatre rounds de négociations ont eu lieu à ce jour (Rabat, 22-25 avril 2013 ; Bruxelles, 24-27 juin 2013 ; Rabat, du 20-24 janvier 2014 et Bruxelles, 07-11 avril 2013) au cours desquels les deux parties ont procédé à l’examen des projets élaborés par la partie européenne, avancé sur certaines dispositions qui ne présentent pas de difficultés particulières et convenu d’approfondir les discussions sur d’autres aspects plus difficiles pour une compréhension commune des textes.

Il convient de souligner qu’à ce stade certaines demandes marocaines ont recueillies l’accord de principe de la partie européenne, notamment aux niveaux des chapitres de l’énergie, des Marchés publics, de la concurrence, des Obstacles techniques au Commerce et des services. Les principaux éléments à retenir par Groupe se présentent comme suit :

Etude d’impact élaborée par l’UE

Afin de promouvoir les retombées de l’ALECA, la Commission européenne a lancée une étude d’impact macroéconomique, social et environnemental, réalisée par le cabinet néerlandais ECORYS, Ladite étude a présenté des retombées positives, prévoyant notamment une croissance des revenus nationaux respectifs, une augmentation des échanges commerciaux, une évolution des revenus et autres.

Néanmoins, l’étude a fait l’objet de critiques au Maroc à plusieurs niveaux (administration, secteur privé et certaines ONG). Il a été reproché à l’étude la faible implication du secteur privé marocain ainsi que les résultats qui indiquent que l’ALECA serait plus avantageux pour le Maroc, alors que cet Accord se veut « gagnant-gagnant ». En effet, ladite étude intervient à une phase où plusieurs éléments clés sont toujours en cours de négociations et où il demeure donc difficile de se prononcer de manière très claire sur l’impact dudit accord.

En marge du 4ème round d négociations, la Commission européenne a invité le Directeur Général du bureau d’étude néerlandais « ECORYS » pour présenter l’étude d’évaluation de l’impact commercial dudit Accord réalisée par ce Bureau. A cette occasion les membres de la délégation marocaine ont fait part de leurs remarques et observations concernant, notamment la démarche et le contenu de cette étude. La partie marocaine a vivement critiqué ladite étude en qualifiant d’erronées les informations et données notamment sur le secteur de l’énergie au Maroc.

Réaction du Département du Commerce Extérieur / Consultations + Etudes :

En réaction aux débats déclenchés par cette étude européenne, le Département du Commerce extérieur a pris l’initiative de mener des consultations avec le secteur privée et les représentants de la société civile dont l’objectif est de recueillir leurs avis et propositions concernant les différents volets de l’ALECA.

Cinq études portant sur l’accompagnement desdites négociations, seront lancées portant sur :

  1. le commerce des services et investissements, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires, qui sont concernés à la fois par le processus de rapprochement réglementaire et l’accès au marché ;
  2. les autres domaines de négociation qui sont concernés essentiellement par le rapprochement réglementaire : marchés publics, aspects du commerce lié à l’énergie, le commerce et le développement durable, les mesures de défense commerciales, la douane et la facilitation du commerce, la propriété intellectuelle, la concurrence et les aides de l’Etat et la transparence ;
  3. l’impact global de l’ALECA.

Remarques :

SYNTHESE DES TERMES DE REFERENCE DES ETUDES

L’objectif des études d’accompagnement est :

Les études à réaliser visent :

  1. Evaluation des écarts réglementaires

Le prestataire aura la charge d’évaluer les écarts entre la législation marocaine et celle de l’Union européenne régissant les secteurs ou les domaines de négociation spécifiés dans chaque lot.

L’évaluation des écarts réglementaires se fera, en premier lieu, par référence à l’acquis communautaire retracé dans les directives de l’Union Européenne en vigueur dans tous les pays membres de l’Union. Il s’agit d’opérer une comparaison entre les textes marocains régissant un secteur ou un domaine de négociation et ceux régissant l’acquis communautaire en la matière.

L’objectif étant de faire ressortir les ajustements que doit opérer le Maroc en vue d’adapter son cadre réglementaire à l’acquis communautaire de l’Union européenne.

En l’absence d’un acquis communautaire concrétisé dans une directive de l’Union européenne, l’évaluation de l’écart réglementaire se fera par rapport à la législation d’un membre de l’Union européenne à convenir avec le DCE. Les critères de choix de ce membre doivent être spécifiés dans la note de cadrage de l’étude.

  1. Mesures d’accompagnement et estimation des coûts d’ajustement

Au terme de l’évaluation des écarts réglementaires le prestataire aura à préciser les différentes mesures d’accompagnement en vue de permettre une convergence réglementaire, institutionnelle et opérationnelle du Maroc vers l’acquis communautaire. Ces mesures devront être priorisées afin de permettre un meilleur accès des exportations marocaines sur le marché européen. Le prestataire aura à préciser, à cet égard, les secteurs qui pourraient améliorer leurs exportations rapidement suite à un processus de convergence vers l’acquis communautaire. De même, il précisera les secteurs présentant un risque majeur quant à leur positionnement sur le marché local.

Le prestataire aura à estimer selon différents scénarii d’ajustement, les coûts des mesures d’accompagnement suggérées. Les différents scénarii d’ajustement à examiner seront précisés dans la note de cadrage de l’étude. Dans tous les cas, ils ne dépasseront pas trois scénarii (ajustement faible, moyen, intégral). L’estimation des coûts d’ajustement doit être opérée en termes d’investissement :

  1. Evaluation de l’impact de la convergence sur les secteurs productifs

L’évaluation de l’impact de la convergence sur les secteurs productifs se fera à la lumière des effets de la convergence réglementaire sur :

Cette évaluation se fera sur la base des enquêtes auprès des mêmes échantillons des entreprises.

Au terme de cette évaluation, le prestataire doit procéder à une estimation des équivalents tarifaires des mesures non tarifaires induites par la réglementation en vigueur au Maroc et à l’Union européenne. Le prestataire proposera, dans le cadre de la note de cadrage, les approches et les outils méthodologiques à même de permettre la meilleure estimation possible compte tenu des réalités marocaines des secteurs d’activités ou domaines de négociation objet du présent marché.

  1. Accompagnement du processus de concertation

Le prestataire aura à accompagner le DCE dans le processus de concertation avec le secteur privé et la société civile en vue de préparation de la position Maroc en matière de négociations de certains chapitres ayant trait à l’accès au marché. Cet accompagnement se fera tout au long du processus de négociations. L’objectif de la concertation est de collecter les priorités du secteur privé en matière de :

Au terme du processus de concertation, le prestataire proposera une hiérarchisation des secteurs qui peuvent faire objet de convergence réglementaire entre la législation marocaine et celle de l’Union européenne.

Cette hiérarchisation doit être opérée en prenant en compte les perspectives de développement des secteurs en termes de potentiel d’exportation, de contribution au PIB et d’impact sur la création de l’emploi ainsi qu’en termes d’impact sur l’accès aux marchés des pays tiers hors Union européenne.

Le prestataire aura également à préciser les besoins du Maroc en matière d’assistance technique et /ou financière nécessaire à l’accélération du processus de convergence ainsi que les meilleures modalités de sa mise en œuvre. En plus de cette analyse horizontale qui couvre l’ensemble des domaines de la négociation, des analyses sectorielles sont également prévues.

  1. Etude relative à l’évaluation de l’impact global de l’ALECA

#Maroc #UE #ALECA #Libre_échange

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