Tags : Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Marocleaks, Qatargate, Moroccogate, Francesco Giorgi,
Du Qatargate au Maroc-Leaks, le scandale dans l’UE prend de plus en plus d’ampleur, et la figure de Panzeri est de plus en plus discutée à Bruxelles
Les yeux du monde entier sont toujours tournés vers Bruxelles, où le Parlement européen est impliqué depuis plusieurs jours dans un scandale international de corruption et de blanchiment d’argent qui semble sans équivalent. Le « Qatargate », en effet, a la cote sur les bancs du Parlement européen, qui a vu plusieurs députés se retrouver menottés et perdre leur siège après de lourdes accusations.
Parmi eux, Antonio Panzeri, ancien député du Partito Democratico et de l’Art. 1, qui a été arrêté avec sa femme et sa fille et sur lequel il semble y avoir une ligne d’enquête qui va bien au-delà du scandale émanant du Qatar.
Non seulement le Qatargate, le Maroc-Leaks
Dans les enquêtes qui ont permis de démêler ce qui semble être une organisation dense qui se serait rangée du côté du Qatar dans les discussions au Parlement européen après avoir empoché d’énormes sommes d’argent, un autre plan détaillé a en fait été découvert, dirigé par Panzeri lui-même. Il s’agit des « Maroc-Leaks« , des documents qui révèlent les manœuvres de lobbying menées dans le monde entier par Rabat et notamment dans l’UE.
Les documents, déversés sur le web il y a des années par une personne anonyme, jamais identifiée, connue sous le nom de « Chris Coleman », auraient montré comment le Maroc avait un plan de lobbying pour influencer les choix des plus hautes institutions de l’UE sur le dossier du Sahara Occidental, mais aussi pour promouvoir les intérêts de Rabat au sein de l’Euro Chamber. Un plan qui, pour les enquêteurs, verrait Panzeri aux commandes au point de justifier sa confirmation à Bruxelles en 2019 malgré la fin de son mandat (nous vous parlions ici de tout le business qatari en Italie, des hôtels aux hôpitaux).
Les projets du Maroc pour l’UE
Selon la reconstitution par Il Fatto Quotidiano, un premier plan d’intervention marocain sur le Parlement européen a été élaboré en 2013 dans lequel était envisagée une « coalition » parlementaire maroco-européenne qui pourrait « fonctionner comme un réseau de pression composé d’eurodéputés, de députés et de conseillers marocains afin de défendre les intérêts suprêmes du Royaume ».
Selon le plan, l’objectif était de créer une véritable agence de lobbying pour aider à renforcer l’influence du Maroc au sein des institutions de l’UE telles que le Parlement européen.
Le document est daté du 4 janvier 2013, mais l’enquête belge qui a conduit au scandale de corruption et de blanchiment d’argent du Qatar d’aujourd’hui a commencé en 2019. Panzeri est mentionné à plusieurs reprises dans les câbles, mais parmi les noms figure également celui de Francesco Giorgi, son ancien assistant parlementaire qui s’est retrouvé en état d’arrestation avec sa compagne Eva Kaili (ancienne vice-présidente du Parlement européen), qui a récemment avoué sa culpabilité et son rôle dans l’organisation qui s’est laissée corrompre au sein du Parlement européen (nous vous en avons parlé en détail ici).
Ce qui est certain, quelques semaines après l’éclatement du scandale, c’est que jour après jour, les nouvelles et les informations sur les coulisses ne manqueront pas et que les charges contre Panzeri et les autres suspects du scandale du Qatargate (nous vous avons parlé ici des Italiens impliqués dans le scandale) pourraient devenir de plus en plus graves.
Source : Quifinanza, 18/12/2022
#Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Noureddine_Ziani #DGED #Yassine_Mansouri