L’élection de Netanyahu espère faire entrer les États-Unis dans la «dernière colonie» de l’Afrique

Israël a demandé aux États-Unis d’ouvrir un consulat au Sahara occidental annexé au Maroc pour l’aider à normaliser ses relations avec la nation nord-africaine, a déclaré un responsable, une mesure qui renforcerait à la fois la revendication territoriale du Maroc et la candidature de réélection du leader israélien.
On ne sait pas si le gouvernement marocain ou Washington est d’accord avec les efforts d’Israël pour tirer parti de sa proximité avec l’administration Trump pour faire des États-Unis la seule grande puissance avec une mission là-bas, a déclaré le responsable marocain, sous couvert d’anonymat, pour discuter des communications secrètes.
Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu serait en mesure de signaler une telle décision comme preuve de son sens diplomatique alors qu’il lutte pour conserver son poste lors des élections du mois prochain, le soutien populaire au Maroc à la cause de l’État palestinien pourrait créer un recul important, malgré la perspective de liens commerciaux et commerciaux solides. Le bureau de Netanyahu, le ministère marocain des Affaires étrangères et l’ambassade des États-Unis au Maroc n’ont fait aucun commentaire.
La chaîne israélienne Channel 13 TV a rapporté lundi que Netanyahu faisait pression pour que les États-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, que le Maroc a saisie après le retrait du pouvoir colonial espagnol en 1975, dans une étape qui n’est pas internationalement reconnue. L’ancien conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, s’est opposé à la pression de Netanyahu, mais le Premier ministre a de nouveau soulevé la question, sans obtenir d’accord, a-t-il déclaré.
Drones achetés
Le site français Intelligence Online a rapporté que l’armée marocaine avait pris possession la semaine dernière de trois drones de reconnaissance fabriqués en Israël et vendus via la France.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a refusé de commenter le rapport Axios aux législateurs et, en réponse aux critiques concernant un possible réchauffement des relations avec Israël, a rétorqué que la priorité nationale du Maroc était le Sahara occidental et non la Palestine, ont rapporté les médias locaux.
« Nous ne devons pas être plus palestiniens que les Palestiniens eux-mêmes », a déclaré mardi le journal Lakome, citant Bourita.
Les dirigeants palestiniens ont fait campagne pour isoler Israël et ont observé avec prudence ses liens avec les États arabes et musulmans se sont améliorés. Les nations arabes étaient tièdes dans leur opposition au plan de paix de l’administration Trump au Moyen-Orient dévoilé la semaine dernière, qui va plus loin que les propositions américaines précédentes en faveur des demandes d’Israël, y compris d’annexer le territoire occupé en Cisjordanie, le cœur des Palestiniens espérés Etat.
Soutien africain
Ces dernières semaines, quatre petits pays africains ont ouvert des consulats dans les parties sous contrôle marocain du Sahara occidental riche en minéraux. Les médias d’État marocains ont salué le développement comme une affirmation de la souveraineté de Rabat sur la région, que le Maroc a maintenue tout au long d’une guerre de guérilla de 16 ans menée par le groupe indigène du Polisario, qui s’est terminée par une trêve de 1991 négociée par les Nations Unies. Le Maroc revendique des droits séculaires sur le territoire.
Le plan de l’ONU de tenir un référendum pour décider du sort du Sahara occidental a vacillé au milieu de divergences sur les personnes habilitées à voter. L’ONU décrit le Sahara occidental, considéré par beaucoup comme la dernière colonie de l’Afrique, comme un territoire non autonome.
Netanyahu, qui n’a pas été en mesure de former un gouvernement après deux élections consécutives l’année dernière, s’efforce de se distinguer de son rival Benny Gantz, un ancien chef militaire et nouveau venu politique sans expérience diplomatique. À l’approche des élections du 2 mars, il a volé à travers le monde pour rencontrer des dirigeants mondiaux, dont les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine, de la Russie. Cette semaine, il s’est envolé pour l’Ouganda, où il a discuté de l’ouverture d’ambassades avec le président Yoweri Museveni et a tenu une réunion surprise avec le chef du gouvernement de transition du Soudan, qui a accepté de travailler à l’établissement de relations diplomatiques.
La campagne du dirigeant israélien pour normaliser les relations avec les États à majorité arabe et musulmane n’est cependant pas nouvelle. Netanyahu travaille depuis des années à normaliser les relations, essayant de créer des fronts communs contre l’extrémisme islamique. Les relations avec le Maroc n’ont jamais été aussi hostiles qu’avec certains autres pays arabes, et la presse israélienne a fait état ces dernières années d’ouverture diplomatique.
Le Maroc a joué un rôle discret en négociant les premiers pourparlers de paix entre Arabes et Israéliens dans les années 1990 sous le défunt roi Hassan II. Alors que Rabat a suspendu ses contacts diplomatiques discrets avec Israël il y a deux décennies au début du soulèvement palestinien, Israël a une grande communauté de citoyens d’origine marocaine, et le tourisme israélien au Maroc est autorisé, bien qu’il n’y ait pas de vols directs entre les pays.
Ces liens culturels pourraient signifier un fort potentiel pour les affaires et le commerce, en particulier dans le tourisme, l’agro-industrie et la sécurité.
https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-02-05/netanyahu-s-election-hopes-rope-u-s-into-africa-s-last-colony