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Algérie. Le prix de la rentrée

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Nous sommes à deux semaines de la rentrée scolaire. Les familles algériennes qui consentent des «sacrifices» financiers à chaque grande occasion, n’ont pas le choix. Pour cette année, en plus des dépenses incompressibles, il va falloir faire avec les conséquences produites par la guerre en Ukraine qui ont fait flamber tous les prix, affaires scolaires, compris. Le père de famille est sollicité et il ne lui est pas possible de faire autrement. Cette réalité s’impose à tous les foyers modestes de la planète. Il a été décidé par les grands de ce monde que la rentrée soit problématique pour les petites bourses et carrément dramatique pour ceux qui, en temps normal, souffrent pour joindre les deux bouts.

La même observation concerne aussi les Etats. Les plus riches distribuent des chèques tirés de la planche à billets aux plus démunis de leurs citoyens. d’autres imaginent des dispositifs complexes et relativement efficaces pour permettre aux couches défavorisées de passer le cap de la rentrée. Les autres et ceux sont les plus nombreux, ils regardent impuissants leurs populations souffrir, sortir dans les rues pour réclamer de l’aide et les reçoivent avec des forces de l’ordre, histoire de sauvegarder un minimum d’organisation étatique. L’Algérie qui dispose d’une marge de manœuvre pour éviter de grandes souffrances aux couches sociales les moins nanties, a renforcé son bouclier de protection sociale et le chef de l’Etat a promis des hausses de salaires à la fin de l’année pour agir positivement sur le pouvoir d’achat des familles.

Cette approche n’est pas pour déplaire aux pères de familles qui savent pertinemment que l’augmentation des salaires est de nature à leur permettre de souffler à condition qu’elle ne soit pas suivie par une importante inflation. Cependant, même s’il existe effectivement un rapport entre les rémunérations des travailleurs et l’inflation, ce n’est pas la seule explication au phénomène de la pré-rentrée qui gâche quelque peu la vie des Algérien.

Si sur les articles scolaires, tous les observateurs évoquent l’«inflation importée», pour les prix des fruits et légumes qui connaissent ces derniers jours une hausse difficilement compréhensible, cela est dû au fait que des centaines d’hectares de pommes de terre et de tomates pourrissent sur champ, au moment où sur le marché, le consommateur les paye à prix fort.

Disons-le donc clairement, il y a un problème de compétence dans la gestion du commerce intérieur. Les affairistes font leur business au nom de la sacro-sainte règle de la liberté des prix. Ils ont poussé cette liberté jusqu’à sa limite. Cela pour dire que l’amélioration du pouvoir d’achat doit s’accompagner par une lutte efficace et sérieuse contre les spéculateurs.

Par Nabil G.

Ouest Tribune, 17/08/2022

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