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Algérie-Maroc, le football, et… Palestine

Algérie-Maroc, le football, et… Palestine – FIFA, Coupe Arabe, Sahara Occidental, Grand Maroc,

LE FOOTBALL N’EST PAS LA GUERRE

Ainsi en ont décidé les joueurs algériens et marocains et les supporters des deux pays qui, par leur comportement exemplaire malgré la tension entre Alger et Rabat, n’ont pas voulu insulter l’avenir. Les fans de foot des deux pays ne se sont pas tourné le dos. L’esprit sportif et de fraternité a prévalu.
Pourtant, nombreux étaient les Algériens qui appréhendaient ce match avec le voisin marocain, tant le souvenir d’Algérie-Égypte de 1990 est encore vivace. Et pour une fois, excepté quelques voix chauvines des deux pays s’exprimant via les réseaux sociaux, les médias des deux pays et, même les politiques, ne sont pas sortis du cadre sportif. Au final, l’Algérie s’est qualifiée, et on retiendra surtout que les deux pays sont à égalité sur toute la ligne : 10 victoires pour l’Algérie et 10 pour le Maroc…

Cela étant, ces belles images de fraternité sportive, qui ont impressionné les millions de téléspectateurs des pays arabes et hors Moyen-Orient, n’auront aucun effet, du moins dans l’immédiat, sur la situation tendue qui prévaut entre l’Algérie et le Maroc. D’autant que le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire entre Rabat et Tel-Aviv n’est pas porteur de paix mais de risques potentiels de guerre si l’Algérie persiste à soutenir le Polisario et si elle ne rejoint pas le cortège de ces pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël et rangé la question palestinienne au fond de leurs placards. Quant à la visite du Premier ministre israélien et ultra-nationaliste Naftali Bennett dimanche dernier à Abou Dhabi, elle s’inscrit en droite ligne de ce bouleversement stratégique amorcé ces derniers mois au Moyen-Orient et au Maghreb.

Et à propos des Émirats, ils s’apprêteraient à céder 68 avions Mirage 2000-9 au Maroc et à l’Égypte. C’est ce que rapporte le journal marocain L’Opinion du 13 décembre qui est l’organe officieux du parti Istiqlal, adepte du Grand Maroc.(1) Toujours selon L’Opinion, le Maroc est en train de négocier l’achat d’hélicoptères de transport de troupes Caracal H225m avec Dassault. Rabat cherche aussi à acquérir des avions de combat F16 Viper (F16V), dernière version du F16 du constructeur Lockheed Martin, qui est construit sous licence en Turquie et en Corée du Sud !
Seul fait notable par ces temps de grisaille politico-diplomatique, un début de décrispation des rapports entre Alger et Paris amorcé à l’issue de la visite du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, auquel s’est ajoutée l’annonce par Roselyne Bachelot, ministre française de la Culture, de l’accès aux archives pour la période 1954-62 et même avant.

PALESTINE, UN FILM AU CŒUR D’UNE POLÉMIQUE

Selon Réveil Courrier, édition en ligne quotidienne du Courrier International, qui cite The Middle East Eye, le film égyptien Amira du réalisateur Mohamed Diab a été privé de participation aux Oscars qui ont lieu chaque année à Hollywood. La raison ? L’héroïne du film controversé, Amira, « a été conçue à partir d’un spermatozoïde sorti clandestinement de la prison israélienne où est incarcéré son père », ce qui a provoqué la colère de l’Autorité palestinienne, du Hamas et de nombreux palestiniens sur les réseaux sociaux, pour qui le film porte atteinte à « la dignité des prisonniers »… Or, selon des sources palestiniennes, « au cours de la dernière décennie, plus d’une centaine d’enfants de prisonniers ont été conçus de cette manière ».

Auteur de deux films remarquables, Les femmes du bus 678 qui relate l’histoire de trois Egyptiennes victimes de harcèlement dans les bus surchargés de la ligne 678 au Caire et Clash, Mohamed Diab, pour qui Amira n’est qu’un récit « fictif », a beau avoir appelé à « une commission de spectateurs composée de prisonniers et de proches pour regarder et discuter d’Amira », l’appel est resté sans réponse…

En cette 2e année de la présidence Tebboune, un mot sur Fethi Ghares, incarcéré depuis juillet, pour dire que la place de ce responsable du MDS, parti qui a payé le prix fort durant la décennie noire, n’est pas en prison, mais au sein de sa famille et de son parti.
H. Z.

(1) Outre le Sahara Occidental, la Mauritanie et une partie du Mali, dont Tombouctou et Gao, la thèse fumeuse du Grand Maroc revendiqué par l’Istiqlal et jamais mis en cause par le Palais, comprend aussi Tindouf, Bechar, Aïn Salah…

 Hassan Zerrouky

Le Soir d’Algérie, 16/12/2021

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