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« La France doit oublier que l’Algérie était une colonie française »

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Dans le cadre de ses rencontres périodiques avec la presse nationale, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune a, dimanche, accordé une entrevue à un duo de la presse nationale, lors de laquelle il a abordé nombre de questions-réponses sur le plan national, régional et international.

L E MENSONGE A SERVI DE SOCLE A DES CHOSES NON CONVENTIONNELLES

En ce qui concerne la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, Le président de la République, a affirmé que l’Algérie est un pays souverain avec son Armée forte, son économie et son Peuple.  » La France doit oublier que l’Algérie était une colonie française. L’histoire ne doit pas être falsifiée. Le retour de l’ambassadeur de l’Algérie en France est conditionné au respect total de l’Etat algérien « , a-t-il insisté. Le président Tebboune a également affirmé que  » les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire « .

A une question sur la réduction du nombre de visas octroyés aux Algériens par la France, le Président a répondu qu’il s’agit d’une  » décision souveraine à condition qu’elle respecte les accords d’Evian « . Il a qualifié de  » grand mensonge  » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne, précisant que  » la France n’a pas évoqué plus de 94 cas « .

Plus explicite, le chef de l’Etat a dit qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021,  » il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme « . Il a ajouté que  » parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie « . Pour rappel, ces chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur ont été communiqués à la presse locale.

A ce propos, le président Tebboune a indiqué que  » ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse « , précisant qu' » il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays ». « Même s’il y a des problèmes entre les deux pays, on ne va pas pérorer dans un journal pour le populisme et la campagne électorale « , a-t-il ajouté. Monsieur Tebboune a, en outre, fait observer que  » ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelles entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un Etat « , relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le karcher pour nettoyer les banlieues « .

LES GANGS SONT A L’ORIGINE DE LA SPECULATION SUR LES PRIX

Sur le plan interne, le Chef de l’Etat, a déclaré que la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix des denrées alimentaires ont des origines politiques et que les spéculateurs sont le principal ennemi de l’économie. Plus en détail sur cette large spéculation, le Chef de l’Etat a pointé du doigt certaines parties : « Les gangs sont à l’origine de la spéculation sur les prix ». Il a affirmé avec force que la peine encourue pour tout acte de spéculation pas inférieure à 30 ans de prison et qu’elle sera examinée lors du prochain Conseil des ministres.

Le Chef de l’Etat a indiqué que  » l’acte de spéculation commis par des intrus sans scrupules exploités par des bandits aux fins de semer l’anarchie, des bandits animés par des motifs politiciens, sera criminalisé et ses auteurs encourront des peines de pas moins de 3O ans de prison, qui pourront aller jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale », a-t-il encore averti.

Le chef de l’Etat a souligné comme exemple  » la hausse des prix des p‚tes alimentaires, alors que les prix de la semoule qui en est la matière première n’ont pas bougé, précisant que  » l’eau et l’électricité utilisés dans le processus de production sont toujours subventionnées « .

L’ETAT DETERMINE ¿ ABSORBER LES FONDS DU MARCHE PARALLELE

Dans le même ordre, le président de la République a mis en avant la détermination de l’Etat à absorber les fonds circulant sur le marché parallèle par le biais de plusieurs moyens et mécanismes, en tête desquels la finance islamique. Le président Tebboune a indiqué qu’il était possible d’absorber, de mille et une manières, les fonds du marché parallèle, citant entre autres méthodes, « la finance islamique qu’il convient de généraliser, à travers l’ouverture de nouvelles banques ».

Il a mis l’accent, à cet égard, sur l’impératif d’ouvrir un dialogue avec les propriétaires de ces fonds, ce phénomène s’étant enraciné et qui remonte à l’ouverture de l’importation au secteur privé au début des années 90, une démarche, a-t-il dit, qui n’était pas accompagnée de contrôle nécessaire. « Cette économie a été autorisée par l’Etat. Elle est devenue forte durant la décennie noire, puis s’est développée pour atteindre actuellement 10.000 mds DA », explique M. Tebboune.

Et d’ajouter que la résorption de ces liquidités constitue « la principale préoccupation » et se fera « de la meilleure façon », rassure le chef de l’Etat. Ainsi, l’Etat oeuvrera à la récupération des fonds circulant sur le marché parallèle via plusieurs moyens, y compris l’éventuel recours à l’investissement dans des titres anonymes et sans impôt, a-t-il poursuivi. Répondant à une question sur cette procédure, notamment s’il s’agit d’une « amnistie », le président Tebboune a fait savoir que « cela était une partie des règles du jeu », sans donner davantage de détails compte tenu de « la confidentialité du dossier ».

Toutefois, le chef de l’Etat a écarté la possibilité de recourir au changement de la monnaie nationale comme solution pour attirer la masse monétaire circulant sur le marché parallèle », estimant que cette mesure était susceptible de créer de longues files d’attente et compliquer la vie des simples citoyens.

REFUS DE L’ALGERIE DE RECOURIR ¿ L’ENDETTEMENT EXTERIEUR, UN CHOIX QUI SERAIT UN « SUICIDE POLITIQUE »

A ce propos, le chef de l’Etat a indiqué que « le Fonds monétaire international agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement. Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable. Nous ne mènerons pas le pays vers un suicide politique ». A cet effet, le président de la République s’est dit sceptique vis-à-vis des recommandations du FMI qui prône le report de la mise en oeuvre des réformes structurelles, affirmant que « l’Etat algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté ». Le président Tebboune s’est, en revanche, félicité des rapports de la Banque mondiale qui a salué « la résilience de l’économie algérienne dans un milieu instable ».

L’économie algérienne devra enregistrer un taux de croissance de près de 4%, dépassant, ainsi, les prévisions de la Banque mondiale (2,6%), a-t-il estimé. A la fin de l’année, les recettes de l’Algérie couvriront toutes ses acquisitions de l’étranger, sans toucher aux réserves de change, a affirmé le président Tebboune, ajoutant que si « nous ne connaîtrons pas de situation exceptionnelle, nous pourrons atteindre l’équilibre financier vers la fin 2021, sans toucher aux 44 milliards de dollars de réserves de change, qui étaient estimées à 57 milliards USD à la fin 2020 ».

Revenant sur les résultats de l’économie nationale en 2021, le président Tebboune prévoit des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards USD, un chiffre jamais atteint « depuis 25 ans ». A ce propos, il a mis en avant le rôle de la politique mise en place en matière de rationalisation des importations en vue de réaliser l’équilibre de la balance commerciale du pays, faisant état par la même de la révision « structurelle et sans créer de pénurie » de la politique d’importation. Une telle démarche a fait passer la facture d’importation de 60 milliards USD à 32 milliards USD.

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