Site icon Maghreb Online

Le Maroc arrête un ouïgour et va l’extrader vers la Chine

Rabat, 26 juillet (EFE) – La police marocaine a arrêté un militant de la minorité musulmane ouïgoure à l’aéroport de Casablanca la semaine dernière et étudie actuellement son extradition, demandée par la Chine, a déclaré aujourd’hui la police marocaine au portail d’information Hespress.com.

La source de sécurité a expliqué que le ressortissant chinois Aishan Yidiresi, 33 ans, faisait l’objet d’une « notice rouge » émise par Interpol pour son appartenance présumée à une organisation figurant sur les listes d’organisations terroristes de plusieurs pays.

Cependant, la plateforme « Voice of Uyghurs », qui défend les droits du peuple ouïghour sur Internet, a déclaré que Yidiresi, qui possède un passeport chinois et un permis de séjour turc, « n’a pas de casier judiciaire et n’a jamais été impliqué dans un activisme violent ».

Il a ajouté que le détenu, qui travaille depuis 2012 comme informaticien en Turquie, s’est porté volontaire pour recueillir les témoignages de groupes ouïgours sur le territoire turc et concevoir des affiches défendant leur cause.

Interpol a été dirigé jusqu’en octobre 2018 par le vice-ministre chinois de la Sécurité publique, Meng Hongwei, ce qui a alors provoqué les critiques de plusieurs organisations internationales sur la possible perte de la neutralité de l’entité et de la protection des droits de l’homme sous sa direction.

Avant la fin de son mandat, Honwei a été arrêté et condamné par la justice chinoise à 13 ans et 6 mois de prison et à une amende de 2 millions de yuans (263 000 euros) pour corruption et acceptation de pots-de-vin.

Le gouvernement chinois a renforcé sa présence militaire au Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, où vit la minorité ethnique ouïgoure et où les conflits sont fréquents entre les Ouïgours et les Han, le groupe ethnique majoritaire du pays.

Pékin tend à lier les conflits dans la région à des groupes sécessionnistes tels que le Mouvement du Turkestan oriental, tandis que les Ouïgours en exil considèrent que la violence est le résultat de la répression qu’ils disent subir de la part de l’État. EFE

Swissinfo, 26/07/2021

Etiquettes : Maroc, Chine, Ouïgours, Han, Interpol, Aishan Yidiresi, Aishan Yidiresi,

Quitter la version mobile