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Algérie : Cacophonie sur l’importation de véhicules

Flou et opacité caractérisent le dossier des importations de véhicules

Regrettable cacophonie!
Les tergiversations, qui durent depuis près de deux ans, dans le traitement de ce dossier, donnent du crédit aux rumeurs qui soutiennent que le retard enregistré est «prémédité», en raison de la crise financière que traverse le pays.

Hasna YACOUB

Grand flop. Le dossier d’importation des véhicules fait, à nouveau, du surplace. Les déclarations faites, la semaine dernière, par le président du secrétariat technique du comité en charge des activités des concessionnaires, semblent n’avoir de vrai, comme attendu, que l’effet d’annonce.

Le drame est que ce responsable, qui avait affirmé à l’agence officielle que «dans les tout prochains jours», des agréments allaient être délivrés aux concessionnaires, a été démenti par sa tutelle!

Dans un communiqué rendu public, le ministère de l’Industrie a indiqué que «le comité technique interministériel chargé de l’examen et du suivi des dossiers relatifs à l’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs, a examiné quatre dossiers sur les 32 reçus à ce jour». Il a également précisé que ces quatre dossiers, qui relèvent des domaines des véhicules particuliers et utilitaires, camions, tracteurs routiers, autocars et camionnettes, engins roulants et enfin tracteurs agricoles, ont été examinés durant des réunions tenues pendant 3 jours, à savoir du 27 au 29 juin. «Les dossiers traités ont fait l’objet de réserves qui seront notifiées aux opérateurs pour leur levée, et sont ainsi ajournés jusqu’à satisfaction, par les opérateurs, des compléments d’informations requis», a informé le ministère. Or, Lundi dernier, Mohamed Djebili, président du secrétariat technique du comité en charge des activités des concessionnaires, avait indiqué que les dossiers d’une trentaine de concessionnaires automobiles ont été étudiés durant les deux derniers jours. Il avait fait état, aussi, d’un premier rapport que le comité s’apprêtait à adresser au ministre. Djebili avait même détaillé que parmi les 30 dossiers, 11 concernaient l’importation de véhicules touristiques et utilitaires, 10 dossiers déposés par des candidats intéressés par l’activité de concessionnaires de véhicules de travaux publics, de levage et de manutention et neuf dossiers pour des agréments de concessionnaires motocycles.

Mohamed Djebili ne peut pas brasser du vent. Il parle en connaissance de cause car, au vu du poste qu’il occupe, l’homme est au coeur de l’opération d’importation des véhicules neufs. Alors, que se passe-t-il au ministère de l’Industrie? Ou, du moins, que s’est-il passé entre le lundi et le jeudi derniers? Lorsqu’un cadre du ministère de l’Industrie, et pas n’importe lequel, mais bien le président du secrétariat technique du comité en charge de l’étude des dossiers des concessionnaires, affirme qu’une trentaine de dossiers a été étudiée, il ne peut pas en avoir rêvé? Ce chiffre-là est réduit non pas de moitié, ni à un tiers, mais juste à 4 dossiers qui, de plus, font l’objet de réserves. Autrement dit, aucun concessionnaire ne répond, pour l’heure, aux critères et conditions exigés par le ministère! Il n’y aura donc pas d’agréments délivrés prochainement, encore moins d’importation de véhicules, qui est, de fait, renvoyée aux calendes grecques. C’est dire le flou et la totale opacité qui caractérisent cette opération depuis son lancement.
Faut-il rappeler que l’ex-ministre, Ferhat Aït Ali Braham, avait annoncé la délivrance de quatre agréments provisoires, tout en refusant de révéler les noms des heureux élus.

La polémique qu’il avait suscitée et son refus d’obtempérer aux injonctions de son Premier-ministre à l’époque, avaient valu son poste à Ferhat Aït Ali.

Les quatre agréments provisoires ont, bien évidemment, été annulés après l’arrivée d’un nouveau responsable à la tête du ministère de l’Industrie, de même qu’a eu lieu une autre révision du cahier des charges.

Les modifications introduites allaient dans le sens de l’assouplissement des conditions drastiques imposées par Aït Ali. Aristote a bien dit «qui peut le plus, peut le moins».

Comment alors concevoir, que les concessionnaires qui avaient réussi à satisfaire les sévères critères exigés dans le cahier des charges d’Aït Ali, ne répondent pas, aujourd’hui, aux nouvelles conditions?

Les tergiversations, qui durent depuis près de deux ans dans le traitement de ce dossier, donnent du crédit aux rumeurs qui soutiennent que le retard enregistré est «prémédité» en raison de la crise financière que traverse le pays.

L’Expression, 03/07/2021

Etiquettes : Algérie, importation de véhicules, voitures, concessionnaires, licences,

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