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L’ingérence médiatique étrangère en Algérie

par Rahim Ibn Ziane

Depuis toujours la presse étrangère est présente en Algérie. Néanmoins, l’Algérie n’a pas hésité à retirer des accréditations, refuser le tournage de reportages ou expulser un média d’Algérie lorsque ladite presse dépasse son rôle d’informer et rentre dans de la désinformation (l’exemple le plus connu étant le bureau d’Al Jazeera à Alger fermé depuis 2008, France24 aussi est en sursis depuis une récente campagne de désinformation autour de l’Algérie le mois dernier[1]).

Ces derniers mois, des campagnes massives d’acharnement médiatique à l’encontre de l’Algérie ont été organisées par la presse marocaine et française.
En France, on est tombé dans le ridicule avec Le Figaro qui fait 3 articles sur les propos d’Abdelmadjid Chikhi affirmant que la France coloniale a œuvré pour répandre l’analphabétisme en Algérie dont un article payant pour dire « on n’a pas de preuves, mais c’est faux » alors qu’au final c’est réellement le cas[2].
La presse marocaine est systématiquement dans l’injure et la désinformation à l’encontre de l’Algérie avec le 360 ou Yabiladi n’hésitant pas à se moquer d’un crash d’un hélicoptère en Algérie[3] ou affirmant que « l’Algérie a financé le Polisario à hauteur de 1 000 milliards de dollar étasunien ».

La presse française et marocaine a leurs chouchous à défendre coûte que coûte : le Hirak post-démission de Bouteflika avec ses figures comme Tabbou (ancien député issu de l’élection frauduleuse de 2017 orchestrée par l’issaba déchu[4]) Assoul (elle aussi députée issue de la controversée élection de 2017, très liée au clan Toufik, elle a soutenu et travaillé pendant la campagne du candidat de Toufik Ali Ghediri[5]) mais aussi le MAK qui souhaite orchestrer des opérations terroristes en Algérie[6]. Même Rachad, un groupuscule héritier du FIS et constitué d’anciens membres du FIS comme le terroriste Mourad Dhina trouve grâce à leurs yeux.

La presse française et marocaine contrôlée par l’État profond

La presse française appartient à une poignée d’hommes d’affaires français ou étrangers. De multiples scandales ont déjà émergé en France avec des journaux ou des chaînes de télévision dont le riche propriétaire n’hésite pas à censurer une émission, un reportage, un documentaire ou un article qui ne lui convient pas.

La presse écrite française qui est déficitaire depuis des années est aussi subventionnée par l’État français. En 2020, l’État français a subventionné la presse à hauteur de 840 millions d’euros par an pour l’année 2020 (en dehors des aides exceptionnelles liées à la pandémie de coronavirus)[7]

Prenons par exemple Le Figaro qui s’est illustré ces dernières semaines de par la virulence de son article quotidien (minimum) à charge contre l’Algérie, il est possédé par le groupe Dassault, groupe du complexe militaro-industriel français (les fabricants du fameux Rafale vendu à l’étranger grâce à la corruption et avec l’aide de l’État français[8]). Le Figaro a bénéficié de 16 millions d’euros d’aides directes par l’État français (l’information la plus récente sur le montant de subvention perçue par chaque média français)[9].

Il est facile de comprendre à première vue pourquoi la presse détenue par Dassault enrage contre l’Algérie. Dassault a essayé de vendre son Rafale à l’ANP sans résultat, ne bénéficie d’aucun contrat d’armement en Algérie depuis toujours et voit d’un œil enragé l’Allemagne prendre la deuxième place de fournisseur militaire en Algérie. Il est évident que si Alger achète des Rafales demain, Le Figaro nous fera plusieurs articles par jour élogieux sur l’Algérie.

Le reste de la presse française aussi est dans le même cas de figure, des oligarques français en colère parce qu’Alger se tourne vers la Chine et l’Allemagne pour délaisser la France. TF1 appartient à Bouygues qui n’a toujours pas digéré l’attribution aux chinois de deux grands chantiers comme l’autoroute est-ouest ou la mosquée d’Alger. Libération appartient à l’israélien d’origine marocaine Patrick Drahi qui, pour des raisons évidentes, ne porte pas l’Algérie dans son cœur. L’Algérie étant l’un des rares pays ayant résisté et s’étant opposée vigoureusement à la vague de normalisations diplomatiques avec Israël opérée par les pays arabes à la fin du mandat de Donald Trump.

La presse étant liée à l’État profond français tenue par les grandes entreprises française en perte de puissance en Algérie[10], mais aussi par l’État français directement par la presse qu’il possède (groupe France Radio et France Télévisions) mais aussi indirectement par la presse subventionnée. L’État français lui aussi ne se gène pas de faire dans de la désinformation via sa presse nationale, même si son relais international France24 s’est calmé après que le Ministre de la Communication Ammar Belhimer ait menacé au prochain incident de retirer l’agrément de France24. L’AFP a déjà fait les frais de la désinformation continue française en Algérie avec ses correspondants et son bureau qui s’est vu refusée le prolongement des accréditations récemment[11].

Concernant la presse marocaine, elle est entièrement liée de près ou de loin au Makhzen (condition sine qua non pour pouvoir exister dans la dictature alaouite). Comme le révèle le journaliste dissident Ali Lmrabet[12], le360.ma appartient à Mounir Majidi secrétaire particulier de Mohammed VI.

La campagne de désinformation et de haine marocaine contre l’Algérie autorisée ou commandée par le roi est elle aussi simple à comprendre. Le Maroc enrage contre l’Algérie du fait qu’elle soutient le Polisario contre la guerre inique menée par le Maroc et milite pour l’autodétermination du peuple martyr sahraoui. Le Maroc aussi de l’autre côté souhaite voir l’ouverture des frontières (pour pouvoir exporter en Algérie plus facilement le cannabis marocain qui a constitué la fortune de la famille royale marocaine) et aussi rêve d’une Algérie sans armée et avec des tartufes soumis à sa tête pour pouvoir prendre les villes réclamées dans le projet controversé et sans aucune réalité historique du « grand Maroc » (alors qu’ils sont incapables de récupérer les enclaves espagnoles au Maroc).

Les cibles : l’armée, le Président Tebboune et le soutien à la cause sahraouie

Tout en nous faisant le même récit faux de l’Algérie coincée dans le même système socialiste des années 70 (alors que c’est la libéralisation du marché en Algérie sans garde-fou qui l’a conduite dans la crise qu’elle a connu dans les années 80 et 90) la presse franco-marocaine s’acharne contre trois têtes de turc : le Président Tebboune et son gouvernement, mais aussi l’Armée Nationale Populaire et le soutien algérien à la cause sahraouie.

La presse franco-marocaine n’hésite pas à désigner le pouvoir en place de véritable junte sans preuves sachant qu’aucun militaire n’est à la tête d’un ministère ou président en Algérie. La presse marocaine est plus virulente à l’encontre de l’armée en n’hésitant pas à trafiquer des classements pour faire apparaître l’armée marocaine devant l’armée algérienne (alors que dans le classement en question, l’Algérie n’y figure pas)[13]. Mais aussi, ils n’hésitent pas à se moquer de l’équipement (pourtant de meilleures qualités que celui de la FAR) militaire algérien qualifié de « vieilleries datant de l’époque soviétique », alors que le Maroc n’achète que de l’armement d’occasion étasunien, français ou israélien.

Le Président Tebboune et son gouvernement ne sont pas en reste. Qualifié de dictature (alors que le Maroc est une véritable dictature et la France de plus en plus rejoint le club des dictatures), la presse française fait appel à de pseudo-experts comme Filiu (titulaire d’un doctorat sur mai 68 à l’ORTF) ne comprenant rien à la situation algérienne pour nous proposer des analyses erronées. Le Maroc lui n’hésite pas à faire appel à Bernard Lugan[14], une personnalité controversée d’extrême-droite négationniste du génocide des tutsis au Rwanda.

La France s’est illustrée par son degré de mensonge avec la presse qui a inventé une pénurie de pâtes inexistante en Algérie[15] (tout en prenant comme photo d’illustration une image montrant un rayon de pâtes rempli en Algérie…) reprise immédiatement par la presse marocaine.

Les cibles varient en fonction des intérêts des protagonistes. La France tape surtout sur le pouvoir en place qui la pousse à la sortie du marché algérien tandis que le Maroc nous parle d’un complot de l’armée qui dirige l’Algérie.

Le soutien à la cause sahraouie fait aussi l’objet de vives attaques au Maroc, mais aussi d’attaques discrètes par la presse française. Le Maroc critiquant l’Algérie soutenant le principe d’autodétermination au Sahara Occidental pour essayer de faire croire que le problème n’est pas entre les sahraouis et le Maroc, mais un problème algéro-marocain ou l’Algérie méchant de l’histoire finance à pertes à hauteur de 1 000 milliards de dollars étasuniens le Polisario contre le Maroc.

Pendant que le Maroc s’empresse d’écrire des articles de désinformation quotidiennement sur le conflit sahraoui avec des histoires farfelues, la France avance tête cachée par son relais médiatique qu’elle co-finance avec le Maroc, Jeune Afrique[16] qui elle aussi vend le conflit sahraoui comme un conflit algéro-marocain et n’hésite pas à dénigrer systématiquement l’Algérie tout en faisant une promotion du Maroc ou en adoucissant les polémiques marocaines.

La réponse impérative de l’Algérie face à la campagne de désinformation

L’Algérie en plus de se montrer ferme face aux mensonges réguliers de la presse étrangère doit elle aussi entrer dans le champ de bataille de l’information. Une chaîne d’information en continu 24/24 internationale en plusieurs langues (arabe, anglais et français pour commencer) comme France24, la BBC ou Al Jazeera doit être créée et diffusée partout dans le monde pour faire entendre la voie algérienne à l’international. Aussi, une presse numérique internationale doit être créée pour elle aussi promouvoir la voie algérienne à l’international.

Aussi, la presse publique et privée de l’Algérie doit investir dans du fact check d’informations pour démonter les fake news récurrentes issues de la presse étrangère, mais aussi de certains acteurs nationaux souhaitant déstabiliser l’Algérie.

Il est impératif que l’Algérie rattrape son retard sur la communication à l’international. La situation s’empire de jour en jour avec la propagande médiatique et leurs relais constitués de Moorish adeptes de la banane et grands consommateurs de stupéfiants, mais aussi aujourd’hui les makistes, en n’hésitant plus à mentir et à manipuler la masse en dissimulant leur sinistre agenda derrière des comptes estampillés « Algérie » ou « kabyle » pour derrière vendre l’indépendantisme kabyle et mentir ouvertement quand le MAK se fait attraper la main dans le sac dans la récente affaire de projet d’attentat terroristes.

Les makistes qui n’hésitent pas à s’allier avec les Moorish contre l’Algérie sont eux aussi un autre danger pour l’Algérie nouvelle, ces gens n’hésitant pas à harceler et insulter quiconque n’étant pas d’accord avec eux et en faisant du sophisme de bas étage pour vendre des anti-makistes comme étant des anti-kabyles.

L’Algérie doit se mettre au travail et porter sa voie à l’international avec des relais médiatiques puissants. Le trolling anti-Algérie aussi doit connaître sa fin, ces gens étant soutenus et financés par des États étrangers tandis que la sphère patriotique algérienne réussi à les contrer seuls et à les remettre à leurs places.

[1] Belhimer convoque “France 24” en Algérie et avertit la chaîne Ennahar Online 13 mars 2021 https://www.ennaharonline.com/fr/belhimer-convoque-france-24-en-algerie-et-avertit-la-chaine/

[2] En 1962 85% de la population algérienne était analphabète https://www.nouvelobs.com/education/20120913.AFP8696/environ-6-millions-d-algeriens-analphabetes-soit-un-taux-de-22-etude.html

[3] Un article scandaleux qui a été dénoncé partout sur internet par les algériens https://afrique.le360.ma/algerie/politique/2020/12/16/32874-video-enieme-crash-daeronef-lalgerie-bat-son-triste-record-32874

[4] Achat des postes de députés : La légitimité de l’APN plus que jamais remise en cause Algérie Eco

[5] Présidentielle : le parti de Zoubida Assoul soutient le candidat Ali Ghediri Algérie Patriotique

[6] Communiqué du Ministère de la Défense Nationale 25 avril 2021

[7] La presse recevra des aides supplémentaires de 483 millions sur 2 ans Le Figaro 27 août 2020

[8] « Rafale Papers » : une affaire de corruption enterrée par l’Etat ? France Inter 10 avril 2021

[9] Aides à la presse : qui touche le plus ? Le Monde 6 mai 2014

[10] Total, Suez, la RATP par exemple ont perdu des contrats en Algérie.

[11] Tweet de Khaled Drareni le 23 avril 2021

[12] Tweet d’Ali Lmrabet 7 août 2020

[13] Puissance militaire : le Maroc occupe la 1ère place au Maghreb Challenge.ma

[14] Bernard Lugan bénéficie d’une tribune au sein du 360. Tribune où il affirme que « L’Algérie n’a jamais existé » et d’autres fantaisies sur des faits historique ou d’actualité. La chaire marocaine qu’il doit rencontrer souvent à la Mamounia lui fait dire des grosses inepties pour pouvoir continuer à y gouter.

[15] L’Algérie confrontée à une pénurie de pâtes Courrier International 28 février 2021

[16] Jeune Afrique a bénéficié de 415 000€ de subventions par l’Etat français selon data.gouv.fr et bénéficie de financement par le Makhzen (Algérie Patriotique)

Kassaman Times, 26 avr 2021

Etiquettes : Algérie, Maroc, France, Sahara Occidental, Abdelmadjid Tebboune, ANP, armée,

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